[Vance, J.D.] Hillbilly élégie
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Titre : Hillbilly élégie
Auteur : J.D. Vance
Edition : Globe
Nombre de pages : 296 pages.
quatrième de couverture : (Editeur)
Dans ce récit à la fois personnel et politique, J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans les Appalaches, cette immense région des États-Unis qui a vu l’industrie du charbon et de la métallurgie péricliter.
Il décrit avec humanité et bienveillance la rude vie de ces « petits Blancs » du Midwest que l’on dit xénophobes et qui ont voté pour Donald Trump. Roman autobiographique, roman d’un transfuge, Hillbilly Élégie nous fait entendre la voix d’une classe désillusionnée et pose des questions essentielles. Comment peut-on ne pas manger à sa faim dans le pays le plus riche du monde ? Comment l’Amérique démocrate, ouvrière et digne est-elle devenue républicaine, pauvre et pleine de rancune ?
Mon avis :
Ce livre m’a profondément émue et bien qu’il ne comporte que 288 pages, c’est à dire moins que ce que je suis capable de lire vite (et bien), j’ai eu du mal à progresser au sein de cette communauté, surtout après avoir lu Un jour dans la mort de l’Amérique de Gary Younge qui, s’il n’évoque pas cette communauté, montre une Amérique que l’on ne veut pas voir.
D’ailleurs, qui est JD Vance ? Quel est son véritable nom, lui qui a été abandonné par son père biologique, au sens propre du terme, puis adopté par le nouveau mari de sa mère, avant que celui-ci ne parte à son tour et ne soit remplacé par un autre homme, puis encore un autre ? Vous direz peut-être que j’attache trop d’importance à un simple détail, pourtant le nom est ce qui nous définit dès la naissance, et ces changements successifs ne sont qu’une des facettes de l’instabilité de la vie du jeune JD.
Hillbilly Elegie pourrait être une autobiographie, mais ce serait trop simple, trop réducteur. JD évolue au sein d’une famille dont les normes sont celles de leur milieu. Reste à définir ce qu’il est et ce n’est pas toujours précis parce que nous ne sommes pas dans un ouvrage de sociologie. Pourtant, certaines parties s’en rapprochent, comme le moment où il analyse les rumeurs, les fausses croyances qui ont donné lieu à de la défiance envers Barack Obama, ce qui semble à peine croyable à nos yeux d’occidentaux (enfin… aux miens).
Nous sommes avant tout face au destin d’une famille – à la fois biographie collective et roman d’apprentissage pour ce futur avocat, à qui personne, dans sa jeunesse, n’avait donné les codes pour accéder à l’université. Lui, comme sa mère avant lui, a grandi dans un climat de violence continuelle, pas tant de violence physique (encore que….) que de violence verbale – ou l’impossibilité de communiquer sereinement. Tout comme la sérénité, la confiance en soi, en l’autre, semblent difficile, voire impossible à construire quand l’on grandit dans un tel climat.
Hommage aussi, et malgré tout, à la figure de ses grands-parents, qui n’étaient plus ceux qu’ils étaient quand leurs propres enfants étaient jeunes. Ils ont été l’élément stable dans la vie de leur petit-fils, ce sont eux qui lui ont donné le goût des études, eux auprès de qui il pouvait se réfugier quand cela n’allait pas avec sa mère. Oui, les gens peuvent changer, il ne faut pas l’oublier.
Sharon- Modérateur
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