[Marzano, Michela] L'amour qui me reste
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[Marzano, Michela] L'amour qui me reste
Titre : L'amour qui me reste.
Auteur : Michela Marzano
édition : Grasset
Nombre de pages : 304 pages.
Présentation de l’éditeur :
Il y a des tragédies sans mot et il n’en existe aucun pour désigner un parent qui perd son enfant.
Celle-ci se passe à Rome. Le soir où Giada, 25 ans, se suicide, le monde de Daria s’effondre. D’abord figée dans la douleur, cette mère apprend peu à peu à l’apprivoiser, en dialoguant avec sa fille disparue dont elle nous retrace l’histoire. Comment Daria, impatiente, décida d’adopter avec son mari. L’arrivée de Giada bébé, les joies, les mots, la douceur des premières années. La naissance d’un petit frère. L’obsession de Daria d’être une mère parfaite, elle qui ne trouva jamais sa place auprès de la sienne. Son désir de panser les blessures de sa fille, alors que celle-ci finit par découvrir la vérité de ses origines, sans parvenir à retrouver sa mère biologique… Mais l’amour le plus grand peut se révéler impuissant.
Puis, grâce à l’aide de son entourage, Daria reprend goût à la vie : elle accepte de participer à des groupes de paroles, ose se confronter à son propre passé, pardonner… et se délester de sa culpabilité.
Mon avis :
Je crois que j’ai ressenti le besoin de rédiger mon avis juste après avoir terminé la lecture de ce roman. Et j’ai envie de dire « heureusement, c’est un roman » et pourtant, il est le reflet d’une réalité dont on ne parle pas (plus ?) : le devenir des enfants adoptés. Le seul livre que je connaissais sur le sujet est Couleur de peau : miel. Et là, vous allez me répondre que ce n’est pas tout à fait le sujet, puisqu’il s’agit avant tout du deuil porté par Daria après le suicide de sa fille. Oui, mais l’un ne va pas sans l’autre.
Les chapitres alternent entre le présent de Daria, et le passé. Le passé, c’est toutes les démarches pour adopter un enfant, les choix qui ont été faits, l’arrivée d’un second enfant, biologique celui-ci, Giada et Giacomo qui grandissent, deviennent adolescents puis adultes.
Oui, heureusement que c’est un roman, parce que la lecture de tant de douleurs est parfois insupportable. Il nous interroge non sur le deuil, mais sur l’adoption, sur ce qui motive une femme à devenir la mère d’un enfant qu’elle n’a pas porté. Ce positionnement est là, dès que Daria prend Giada dans ses bras, l’emmène chez le pédiatre, elle la présente comme sa fille adoptive, avant que le médecin ne la corrige – sauf que personne, en Italie, ne se préoccupe de la manière dont on apprend à un enfant qu’il a été adopté, sur les conséquences que cela peut avoir, alors qu’en France (du moins, c’est l’impression que j’ai) il semble plus courant de le dire le plus tôt possible à l’enfant. J’ai également été surprise de la puissance des associations de parents adoptifs qui ne veulent absolument pas que le secret des origines de leurs enfants soit révélé. Et pourtant : « Il est temps d’arrêter avec des hypocrisies, et de préciser que, après être né de, on a été adopté par ; il est temps d’en finir avec l’obsession du conformisme, tu es comme tout le monde, nous sommes comme tout le monde, et de reconnaître la blessure que portent en eux les enfants adoptés. Une blessure qui, au moins peut cicatriser, mais ne disparaît pas.
Nommer la perte pour lui donner un sens.
Et alors seulement, repartir à zéro. »
Il se pose tant de questions après le suicide d’un enfant – même si celui-ci est adulte, même s’il a laissé une lettre d’adieu. Comment surmonter cela ? Que faire des affaires qui restent ? Comment se positionner face à son compagnon survivant ? La narratrice n’est que douleurs, au point d’oublier les autres, qui, comme elle, sont des survivants. Trop de douleurs pour voir celle des autres, y compris les mains – rares – qui se tendent. Chacun se replie sur soi, pour survivre, et si un bon thérapeute peut aider (j’en suis persuadée) que dire de ceux qui ne respectent pas vraiment la déontologie ?
L’amour qui me reste, c’est un livre qui montre aussi que l’amour ne résout pas tout, mais qu’il faut accepter aussi l’amour que l’on nous donne. C’est un livre auquel j’ai voulu me confronter, parce qu’il parle du suicide et du deuil. A vous de voir si à votre tour, vous avez envie de vous y confronter.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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