[Sveistrup, Soren] Octobre
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[Sveistrup, Soren] Octobre
Titre : Octobre
Auteur : Soren Sviestrup
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 640
Présentation de l’éditeur :
Début octobre. La police fait une découverte macabre dans une banlieue de Copenhague. Une jeune femme a été tuée et abandonnée sur un terrain de jeu. On l’a amputée d’une main et au-dessus de sa tête pend un petit bonhomme en marrons.
On confie l’affaire à la jeune inspectrice Naia Thulin, à qui on donne comme coéquipier un inspecteur en burn out, Mark Hess. Ils ne tardent pas à découvrir que le bonhomme en marrons est porteur de mystérieuses empreintes, celle de la fille de Rosa Hartung, ministre des Affaires Sociales, enlevée un an plus tôt et présumée morte. Mais un suspect a déjà avoué avoir assassiné la fillette et le dossier semble clos.
Quelques jours plus tard, on découvre une deuxième femme assassinée et au-dessus de sa tête, un autre bonhomme en marrons sur lequel se trouvent à nouveau les empreintes de Kristine Hartung. Thulin et Hess cherchent un lien entre l’affaire de la disparition de la fille de la ministre, les femmes mortes et l’assassin qui sème la terreur dans tout le pays, et s’engagent dans une course contre la montre. Car ils en sont convaincus : le meurtrier est en mission et il n’en a pas encore terminé…
Mon avis :
Au Danemark, les crimes sont fait pour être élucider, la criminelle n’abandonne pas une affaire avant sa résolution, même si cela prend du temps, même si les pistes se referment une à une. D’ailleurs, si en France, faire partie de la bridage criminelle est prestigieux, cela ne semble pas être tellement l’opinion de Naia Thulin, la jeune inspectrice qui n’aspire qu’à rejoindre une brigade d’avenir. Quant à son co-équipier provisoire, Mark Hess, il souhaite uniquement réintégrer Interpol le plus tôt possible. Ce n’est pas qu’ils ne s’entendent pas – ne nous attendons pas à un traditionnel jeu du chat et de la souris – c’est que chacun a ses méthodes qui vont leur servir à une seule chose : identifier le coupable.
Soyons clair : le meurtre est sordide, et les enquêteurs les plus aguerris ne peuvent qu’être choqués par ce qu’ils découvrent. Seulement, les indices, les preuves ne tombent pas du ciel, et l’un d’entre eux les replonge dans une affaire déjà résolue un an plus tôt : l’assassinat de la fille d’une femme politique danoise.
Auprès de cette famille, nous découvrons l’après, sans phare. Oui, Kristin a été violée et tuée voici un an, son meurtrier a avoué, il est en prison. Sa mère a repris son poste de ministre, son mari travaille, leur fils se rend à l’école, fait du sport. Ils se sont fait aider par des psys. Mais rien n’est facile parce que tout fait mal, d’autant plus que le corps, morcelé, enterré de Kristin n’a jamais été retrouvé. Et l’on s’acharne, méthodiquement, à leur rappeler cette affaire, à les insulter. Qui peut croire que l’on peut surmonter la mort de son enfant ? Pas Rosa et son mari en tout cas. J’ai aimé la finesse avec laquelle leur vie après la disparition de leur enfant était racontée, la difficulté qui peut ressurgir n’importe où, le comportement aussi de ceux qui les entourent – voir celui de l’enseignant qui veut permettre à ses élèves de tourner la page, alors que, je suis bien placée pour le savoir en temps que professeur, on oublie souvent l’un ou l’autre de ses camarades de classe, on n’oublie jamais celui qui est décédé. Rosa et son mari doivent continuer à vivre avec et sans – avec aussi cet espoir qui ressurgit et qui est presque pire que tout : avoir l’espoir, quand on a touché le fond ne peut que faire tomber encore plus bas si on le perd.
Malgré sa criminalité faible, son taux de résolution énorme, tout n’est pas idyllique au Danemark. Mark Hess habite dans un charmant appartement qu’aucun agent immobilier n’a envie de prendre dans son portefeuille, parce que seuls les immigrants et les drogués y vivent – un blanc dans le quartier, c’est forcément un malade ou un policier infiltré. La maltraitance des enfants est bien réelle. Invisible ? Non, pas vraiment. Disons plutôt que les dénonciations anonymes sont tellement nombreuses qu’il faut que les services sociaux face le tri, entre les cas bien réels et la volonté de se venger d’un parent ou d’une ex-conjointe. Enquêter est ardu, pas forcément gratifiant – faire le sale boulot ne plait à personne, mais il en est qui sont moins motivés que d’autres.
Plus l’enquête avance, moins les deux enquêteurs se ménagent. Nous passons souvent par des hauts et des bas émotionnels, tant certains veulent suivre la piste la plus rationnelle, alors que Naia et Mark sont plutôt près, chacun de leur côté, à sortir des sentiers battus. Le dénouement est surprenant, à la hauteur de la construction de l’intrigue.
Octobre est un roman qui devrait plaire à tous les fans d’un autre auteur danois : Jussi Adler Olsen.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13302
Age : 46
Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Sveistrup, Soren] Octobre
Mon avis
Avant de commencer ce gros roman, je ne connaissais rien de l’auteur mais j’ai découvert ensuite qu’il avait créé une série réputée appelée « The Killing ». Maintenant que j’ai terminé ma lecture, je vais attendre avec impatience qu’il écrive à nouveau.
Au tout début du roman, une scène dans une ferme, aucun indice pour savoir comment elle va être liée à la suite du récit. Tout ne s’éclairera qu’à la fin. On passe ensuite au présent, en 2019, trente ans après. Des femmes sont découvertes mortes et il est très difficile pour les enquêteurs de comprendre pourquoi elles. Tout cela rebondit sur une affaire pourtant classée... Plus personne ne comprend, même pas le lecteur qui pourtant reste scotché aux pages tant ce récit est prenant.
Deux enquêteurs majeurs ont les rênes des investigations. Naia Thulin a de l’ambition, elle est vive, intuitive. Son collègue Mark Hess est là parce qu’il a été « puni » et éjecté d’Europol jusqu’à ce que les chefs décident de le réintégrer. Ils ne fonctionnent pas de la même façon et ont parfois du mal à collaborer, tant chacun veut préserver son jardin secret. Au-dessus d’eux, Nylander qui a résolu l’affaire classée et qui n’a pas du tout envie qu’on la ressorte. Inutile de dire que pour les deux policiers ce ne sera pas facile car il ne va en rien leur faciliter la tâche.
Ce recueil est captivant. On voit nettement les jeux d’influence entre les policiers, dans le milieu politique, ce qu’il est bon de faire pour rester politiquement correct. Il y a une atmosphère tout à fait palpable. Et surtout, pas un seul temps mort malgré le nombre de pages.
L’écriture (merci à la traductrice) est addictive. Le rythme ne faiblit pas et il y a continuellement quelque chose à découvrir. On ne peut pas comprendre qui agit dans l’ombre et pourtant on veut savoir alors on ne lâche plus le livre ! C’est ce qui m’est arrivé.
Avant de commencer ce gros roman, je ne connaissais rien de l’auteur mais j’ai découvert ensuite qu’il avait créé une série réputée appelée « The Killing ». Maintenant que j’ai terminé ma lecture, je vais attendre avec impatience qu’il écrive à nouveau.
Au tout début du roman, une scène dans une ferme, aucun indice pour savoir comment elle va être liée à la suite du récit. Tout ne s’éclairera qu’à la fin. On passe ensuite au présent, en 2019, trente ans après. Des femmes sont découvertes mortes et il est très difficile pour les enquêteurs de comprendre pourquoi elles. Tout cela rebondit sur une affaire pourtant classée... Plus personne ne comprend, même pas le lecteur qui pourtant reste scotché aux pages tant ce récit est prenant.
Deux enquêteurs majeurs ont les rênes des investigations. Naia Thulin a de l’ambition, elle est vive, intuitive. Son collègue Mark Hess est là parce qu’il a été « puni » et éjecté d’Europol jusqu’à ce que les chefs décident de le réintégrer. Ils ne fonctionnent pas de la même façon et ont parfois du mal à collaborer, tant chacun veut préserver son jardin secret. Au-dessus d’eux, Nylander qui a résolu l’affaire classée et qui n’a pas du tout envie qu’on la ressorte. Inutile de dire que pour les deux policiers ce ne sera pas facile car il ne va en rien leur faciliter la tâche.
Ce recueil est captivant. On voit nettement les jeux d’influence entre les policiers, dans le milieu politique, ce qu’il est bon de faire pour rester politiquement correct. Il y a une atmosphère tout à fait palpable. Et surtout, pas un seul temps mort malgré le nombre de pages.
L’écriture (merci à la traductrice) est addictive. Le rythme ne faiblit pas et il y a continuellement quelque chose à découvrir. On ne peut pas comprendre qui agit dans l’ombre et pourtant on veut savoir alors on ne lâche plus le livre ! C’est ce qui m’est arrivé.
_________________
Cassiopée- Admin
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