[Alfon, Dov] Unité 8200
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[Alfon, Dov] Unité 8200
Unité 8200 (A long night in Paris)
Auteur : Dov Alfon
Traduit de l’anglais par Françoise Bouillot
Éditions : Liana Levi (11 Avril 2019)
ISBN : 979-1034901425
392 pages
Quatrième de couverture
À son arrivée à Roissy, un jeune responsable marketing israélien est enlevé. Présent, le colonel Zeev Abadi, officier de l’unité 8200 des services de renseignement israéliens, propose aussitôt son aide à la police française. Dès lors, l’enquête va se dérouler sur deux plans : à Tel Aviv, où la jeune lieutenante Oriana Talmor tente d’aider son supérieur, et à Paris, où Abadi et le commissaire Léger de la PJ vont enquêter conjointement.
Mon avis
Dov Alfon a grandi entre la France et Israël. C’est un ancien officier des services de renseignements israéliens, il sait donc de quoi il parle en écrivant « Unité 8200 ». D’ailleurs, cette unité existe-t-elle ? Oui, elle a été créée en 1952, installée dans le désert, elle a pour but la collecte de renseignements d'origine électromagnétique et le décryptage de codes au profit de l'Armée de défense d'Israël. Il n’est donc pas difficile de penser que ce roman a des accents de vérité….. L’auteur a-t-il mêlé le vrai et le faux ? Peu importe, quoique…. Son roman est excellent et c’est là l’essentiel.
Yaniv Meidan, un citoyen israélien arrive à Roissy. Joyeux drille, il suit une belle blonde en uniforme rouge sous les yeux des autres passagers dont certains sont ses collègues (un peu jaloux ?). Et puis l’impensable se produit : il disparaît in situ et ne sort jamais de l’aéroport. Le commissaire Léger est envoyé sur place et il sent bien que ce ne sera pas simple : les relations avec Israël ne le sont jamais. D’autant plus que, comme par hasard, voilà que se pointe le colonel israélien Zeev Abadi, soi-disant de passage à Paris….Comme Léger ne croit nullement à une présence fortuite, il se dit qu’il va avoir du boulot : retrouver le jeune homme et surveiller le colonel….
Parallèlement, là-bas, à Tel-Aviv, des dépêches et des télex tombent, « il se pourrait que l’un des nôtres ait été enlevé à Charles de Gaulle ». Disparition volontaire, terrorisme, enlèvement ? Rien n’est exclu et toutes les pistes sont envisageables. Sur place, sont regroupés plusieurs services avec quelques hommes et peu de femmes, mais celle qui nous intéresse s’appelle Oriana Talmor. Elle est lieutenant et remplaçante du chef de la section spéciale. Nouvellement arrivée, elle doit prendre ses marques, comprendre le fonctionnement du lieu et travailler rapidement en lien avec Abadi, tout en conservant, en partie, leurs conversations et leurs recherches secrètes. La question principale que tous se posent, tant en France qu’en Israël est de savoir si l’homme disparu est bien celui qui était visé….car rien ne semble indiquer qu’il avait une vie cachée.
Une course poursuite, un jeu de chat et de souris va s’engager entre les différents services de renseignements, la police et les malfrats. Certains semblent avoir deux visages… En outre, des chinois, des russes sont eux aussi concernés par cette affaire….Cela fait beaucoup de pays et les ramifications vont aller chercher loin, les enquêteurs doivent être plus que vigilants !
Voici une intrigue menée de main de maître, sans temps mort, très visuelle, et assortie de dialogues très vifs. L’écriture est fluide (merci à la traductrice) et on suit sans peine les différents événements, les rebondissements, le rôle et la place de chacun des protagonistes. Les personnages sont intéressants, notamment Oriana Talmor et Zeev Abadi et le lien qu’il tisse au fil des pages, essayant de s’épauler pour avancer. Oriana est une jeune femme pétillante, intelligente, rusée et c’est un vrai plaisir de suivre ses raisonnements. Le commissaire Léger, en bon français, est un peu bougon, râleur, méfiant mais il fait de son mieux.
On sent que Dov Alfon connaît bien ce qu’il présente. Les hommes politiques sont un peu « égratignés » l’air de rien. Même si tout cela reste de la fiction, on se rend compte qu’il connaît à la perfection les contrées et les citoyens évoqués, leurs défauts, leurs failles, leur mode de fonctionnement et de communication. L’atmosphère est parfaitement retranscrite, suffisamment détaillée pour qu’on s’imagine sur les lieux et qu’on ait une bonne perception des différents faits et gestes de chaque individu.
Ce livre se lit d’une traite tant le contexte est captivant, le rythme rapide (avec les allers retours entre les deux principaux endroits) évitant toute lassitude.
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