[Zamir, Ali] Dérangé que je suis
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[Zamir, Ali] Dérangé que je suis
Titre : Dérangé que je suis
Auteur : Ali ZAMIR
Année de parution : 2019
Editeur : Le Tripode
Pages : 192
Présentation de l'éditeur :
Sur l’île d’Anjouan, Dérangé est un humble docker. Avec son chariot rafistolé et ses vêtements rapiécés, il essaie modestement chaque jour de trouver assez de travail pour se nourrir. Mais un matin, alors qu’il s’est mis à la recherche d’un nouveau client, Dérangé croise le chemin d’une femme si éblouissante qu’elle « ravage tout sur son passage ». Engagé par cette femme dans un défi insensé qui l’oppose au Pipipi (trio maléfique des trois dockers Pirate, Pistolet et Pitié), le pauvre homme va voir son existence totalement chamboulée.
Avec ce troisième roman, Ali Zamir confirme la place très originale qu’il occupe dans la littérature francophone, son don pour les récits incongrus et l’usage de mots rares. Dans Dérangé que je suis, la vitalité de sa langue se met au service de l’histoire tragi-comique d’un pauvre docker. Le mélange survitaminé des genres (on passe en un clin d’œil du drame à la farce) et la puissance ininterrompue des scènes font de ce roman-film virevoltant un bonheur de lecture.
Dérangé que je suis, c’est tout à la fois la folie du Surmâle d’Alfred Jarry ou de Wacky Races, la tendresse du Voleur de Bicyclette et la conviction d’avoir trouvé un nouveau Pagnol sur une île de l’océan Indien.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Ali Zamir est né en 1987 aux Comores. Il vit actuellement à Montpellier. Il est l’auteur au Tripode de Anguille sous roche (2016 ; récompensé notamment de la mention spéciale du prix Wepler et du prix Senghor) et de Mon Étincelle (2017). Dérangé que je suis est son troisième roman (prix Roman France Télévisions).
Avis :
Dérangé est un pauvre diable : il fait partie de la nuée de misérables dockers, qui, chaque jour, guettent l’arrivée des bateaux dans ce port des Comores, et se disputent les clients dont ils vont charroyer la marchandise ou les bagages en échange de quelque monnaie. Lorsque s’ouvre cette histoire, Dérangé gît dans un lieu obscur, où il est enfermé, ligoté et ensanglanté. Que lui est-il donc arrivé ?
D’emblée, le récit nous embarque dans une atmosphère remuante et colorée : en quelques mots, exactement comme en deux coups de crayon, se dessinent des personnages plus vrais que nature, saisis sur le vif avec un réalisme et une puissance d’évocation saisissants. Il n’est pas une ligne qui ne crée l’impression de voir et d’entendre, comme si on y était vraiment.
Pauvre Dérangé ! Alors qu’il nous relate ses aventures tragi-comiques dont on se demande jusqu’à la fin comment elles ont pu se refermer en un piège si cruel, nous sommes emportés par une verve pittoresque et chatoyante, où se déploie le plaisir des mots le plus pur. Car Ali Zamir use des mots rares comme il enfilerait des perles, ciselant un texte truculent et poétique, où chaque terme inattendu mais si bien choisi vous arrache un sourire.
Ce petit livre si bref est un condensé de plaisir qui change de tout ce que vous avez lu jusqu’ici : précipitez-vous sur cette histoire injuste et féroce mais si réjouissante, à l’atmosphère prenante et aux personnages criants de vérité, mais surtout, à la langue si magique. (4/5)
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