[Simard, Matthieu] Les écrivements
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[Simard, Matthieu] Les écrivements
Titre : Les écrivements
Auteur : Matthieu Simard
Edition : Alto
Nombre de pages : 234 pages
Présentation de l’éditeur :
Les traces de pas dans la neige finissent toujours par disparaître, comme des souvenirs qu’on est forcé d’oublier, soufflés par le vent ou effacés par le soleil. Celles de Suzor, parti un soir de décembre 1976, n’existent plus depuis longtemps. Pourtant, Jeanne les voit encore chaque jour par la fenêtre du salon.Pendant quarante ans, elle s’est promis de ne jamais le chercher, mais lorsqu’elle apprend qu’il est atteint d’alzheimer, sa promesse ne tient plus : elle doit retrouver Suzor avant qu’il oublie.Dans un Montréal enneigé, aidée par une jeune complice improbable, Jeanne retracera le chemin parcouru par Suzor et devra, pour ce faire, revisiter leur passé. La famille qu’ils n’avaient pas. Leur jeunesse en solitaire. Le voyage en Russie dont elle porte encore les cicatrices. Le trou dans le mur de la cuisine. Le carnet que la petite n’avait pas le droit de lire. Les boutons trouvés sur le trottoir.
Mon avis :
C’est une chose curieuse, que la mémoire. D’ailleurs, quand je suis arrivée au deux tiers du livre, une péripétie m’a rappelé, confusément, un autre livre lu, dans le courant de l’année, un livre dans lequel l’héroïne cherche aussi une personne qu’elle a perdu de vue. Ce souvenir m’a effleuré, puis je l’ai laissé retourner dans les méandres de la mémoire, parce que je me suis souvenue aussi que ce récit avait été très décevant, et il vaut mieux se concentrer sur les bons souvenirs littéraires que sur les romans décevants.
Jeanne fête le nouvel an, depuis quarante ans, dans sa famille de coeur, ce cercle d’amis très restreint qu’elle connaît depuis très longtemps. Elle a vu les mariages, les naissances, les remariages, les re-remariages aussi. Elle leur a interdit de lui parler de Suzor, l’homme qui a été le grand amour de sa vie, son compagnon, son complice. Elle a tout fait pour ne plus penser à lui. Seulement, aujourd’hui, par la grâce d’un enfant qui n’a pas encore les barrières des adultes, elle apprend que Suzor est atteint d’Alhzeimer. Le retrouver avant qu’il ne l’oublie, avant qu’il n’oublie leurs souvenirs communs, devient pour elle un impératif.
Si je devais trouver deux adjectifs pour qualifier ce roman, je dirai « lumineux et apaisé ». Et pourtant, les souvenirs sont souvent douloureux, comme ceux de ce voyage en Russie, cet acte de coopération entre le Canada et l’ex-URSS qui brisa quelque chose en eux, entre eux. Et si, finalement, c’était mieux si Suzor ne s’en souvenait pas ?
Auprès de Jeanne apparaît très vite Fourmi, adolescente de quinze ans qu’elle n’a pas vu depuis presque une décennie – parce que ses parents ne trouvaient pas convenables que leur fille, dont pourtant ils ne s’occupaient qu’à dose homéopathique, fréquente une vieille dame qui a des soucis de santé. Fourmi, c’est le drame invisible de quelques enfants second nés, pas aussi beaux, pas aussi brillants, pas aussi satisfaisants aux yeux de leurs parents que leurs aînés. Non, ils ne sont pas négligés, rien qui ne permette d’alerter les services sociaux, non, ils sont simplement moins aimés, au point que les parents ne perçoivent pas nécessairement certains appels au secours.
Entre l’adolescente qui aimait raconter des histoires, qui aurait aimé lire le carnet qui lui était interdit, et la vieille femme se noue une alliance pour retrouver Suzor et aussi pour savoir ce qu’il a fait pendant ses quarante années. Puis, c’est l’occasion de dire, enfin, ce qui s’est passé en Russie, de dire ce froid qui ne la saisit à l’apparition des premières neiges, parce qu’elles lui rappellent d’autres neiges, meurtrières, mystérieuses. De dire ce qu’elle sait, elle, ce qu’elle a vu, ce qui l’a bouleversée : Suzor en a su plus qu’elle et n’a jamais rien voulu lui dire.
C’est un livre qui nous questionne, forcément, sur l’autre, sur ce qu’il veut bien livrer de lui-même, sur notre capacité à oublier, à pardonner, à se pardonner. C’est un livre qui nous questionne sur les souvenirs : qu’advient-il d’eux, quand on n’a plus personne avec qui les partager ? Que reste-t-il de nous quand on ne se souvient plus ? Malgré ses questions qui semblent douloureuses, c’est un livre délicat et tendre que nous avons entre les mains.
Auteur : Matthieu Simard
Edition : Alto
Nombre de pages : 234 pages
Présentation de l’éditeur :
Les traces de pas dans la neige finissent toujours par disparaître, comme des souvenirs qu’on est forcé d’oublier, soufflés par le vent ou effacés par le soleil. Celles de Suzor, parti un soir de décembre 1976, n’existent plus depuis longtemps. Pourtant, Jeanne les voit encore chaque jour par la fenêtre du salon.Pendant quarante ans, elle s’est promis de ne jamais le chercher, mais lorsqu’elle apprend qu’il est atteint d’alzheimer, sa promesse ne tient plus : elle doit retrouver Suzor avant qu’il oublie.Dans un Montréal enneigé, aidée par une jeune complice improbable, Jeanne retracera le chemin parcouru par Suzor et devra, pour ce faire, revisiter leur passé. La famille qu’ils n’avaient pas. Leur jeunesse en solitaire. Le voyage en Russie dont elle porte encore les cicatrices. Le trou dans le mur de la cuisine. Le carnet que la petite n’avait pas le droit de lire. Les boutons trouvés sur le trottoir.
Mon avis :
C’est une chose curieuse, que la mémoire. D’ailleurs, quand je suis arrivée au deux tiers du livre, une péripétie m’a rappelé, confusément, un autre livre lu, dans le courant de l’année, un livre dans lequel l’héroïne cherche aussi une personne qu’elle a perdu de vue. Ce souvenir m’a effleuré, puis je l’ai laissé retourner dans les méandres de la mémoire, parce que je me suis souvenue aussi que ce récit avait été très décevant, et il vaut mieux se concentrer sur les bons souvenirs littéraires que sur les romans décevants.
Jeanne fête le nouvel an, depuis quarante ans, dans sa famille de coeur, ce cercle d’amis très restreint qu’elle connaît depuis très longtemps. Elle a vu les mariages, les naissances, les remariages, les re-remariages aussi. Elle leur a interdit de lui parler de Suzor, l’homme qui a été le grand amour de sa vie, son compagnon, son complice. Elle a tout fait pour ne plus penser à lui. Seulement, aujourd’hui, par la grâce d’un enfant qui n’a pas encore les barrières des adultes, elle apprend que Suzor est atteint d’Alhzeimer. Le retrouver avant qu’il ne l’oublie, avant qu’il n’oublie leurs souvenirs communs, devient pour elle un impératif.
Si je devais trouver deux adjectifs pour qualifier ce roman, je dirai « lumineux et apaisé ». Et pourtant, les souvenirs sont souvent douloureux, comme ceux de ce voyage en Russie, cet acte de coopération entre le Canada et l’ex-URSS qui brisa quelque chose en eux, entre eux. Et si, finalement, c’était mieux si Suzor ne s’en souvenait pas ?
Auprès de Jeanne apparaît très vite Fourmi, adolescente de quinze ans qu’elle n’a pas vu depuis presque une décennie – parce que ses parents ne trouvaient pas convenables que leur fille, dont pourtant ils ne s’occupaient qu’à dose homéopathique, fréquente une vieille dame qui a des soucis de santé. Fourmi, c’est le drame invisible de quelques enfants second nés, pas aussi beaux, pas aussi brillants, pas aussi satisfaisants aux yeux de leurs parents que leurs aînés. Non, ils ne sont pas négligés, rien qui ne permette d’alerter les services sociaux, non, ils sont simplement moins aimés, au point que les parents ne perçoivent pas nécessairement certains appels au secours.
Entre l’adolescente qui aimait raconter des histoires, qui aurait aimé lire le carnet qui lui était interdit, et la vieille femme se noue une alliance pour retrouver Suzor et aussi pour savoir ce qu’il a fait pendant ses quarante années. Puis, c’est l’occasion de dire, enfin, ce qui s’est passé en Russie, de dire ce froid qui ne la saisit à l’apparition des premières neiges, parce qu’elles lui rappellent d’autres neiges, meurtrières, mystérieuses. De dire ce qu’elle sait, elle, ce qu’elle a vu, ce qui l’a bouleversée : Suzor en a su plus qu’elle et n’a jamais rien voulu lui dire.
C’est un livre qui nous questionne, forcément, sur l’autre, sur ce qu’il veut bien livrer de lui-même, sur notre capacité à oublier, à pardonner, à se pardonner. C’est un livre qui nous questionne sur les souvenirs : qu’advient-il d’eux, quand on n’a plus personne avec qui les partager ? Que reste-t-il de nous quand on ne se souvient plus ? Malgré ses questions qui semblent douloureuses, c’est un livre délicat et tendre que nous avons entre les mains.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13249
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Simard, Matthieu] Les écrivements
Merci Sharon pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
-
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Simard, Matthieu] Les écrivements
Merci Louloute !
Et merci à Cassiopée qui avait choisi ce livre pour moi.
Et merci à Cassiopée qui avait choisi ce livre pour moi.
Sharon- Modérateur
-
Nombre de messages : 13249
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Simard, Matthieu] Les écrivements
Merci pour ta belle critique Sharon, elle donne envie de découvrir ce livre !
Pandora- Grand expert du forum
-
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Age : 33
Localisation : France
Genre littéraire préféré : Aucun, c'est la plume de l'auteur qui me transporte... ou pas
Date d'inscription : 03/07/2017
Re: [Simard, Matthieu] Les écrivements
Sharon a écrit:
Et merci à Cassiopée qui avait choisi ce livre pour moi.
_________________
Cassiopée- Admin
-
Nombre de messages : 16824
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Re: [Simard, Matthieu] Les écrivements
Pandora a écrit:Merci pour ta belle critique Sharon, elle donne envie de découvrir ce livre !
Je t'en prie Pandora.
Je suis très heureuse, parce que c'est vraiment un livre que j'ai envie de partager !
Cassiopée a écrit:Sharon a écrit:
Et merci à Cassiopée qui avait choisi ce livre pour moi.
Sharon- Modérateur
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Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
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Re: [Simard, Matthieu] Les écrivements
Merci Sharon pour cette belle critique, comme je vous envie , vous les prof d'écrire de si belles choses, cependant je suis tentée par ce livre
lalyre- Grand sage du forum
-
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