[Gautron, Marc] Amoros
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[Gautron, Marc] Amoros
Titre : Amoros
Auteur : Marc Gautron
Éditions : Kyklos
Nombre de pages : 340
ISBN : 978-2-918406-42-6
Date de parution : Septembre 2019
Quatrième de couverture :
Ils étaient arrivés sur la terrasse. À l'intérieur, les derniers clients du restaurant s'attardaient auprès du piano où l'un d'eux massacrait la Marche Turque. Antoine distinguait mal le visage de Kampaner, à la lueur de l'enseigne clignotante.
"Vous allez au devant d'un combat, cher Monsieur. Je vois distinctement une forme sinueuse qui tourne autour de vous et cherche à vous enserrer. Quoi que vous fassiez, vous n'y échapperez pas. Vous serez mis à l'épreuve. Mais vous recevrez de l'aide. Il ne s'agit pas seulement de vaincre, mais aussi de sauver... "
« Sauver... Qui ? »
Kampaner eut un geste vague pour désigner l'infini du ciel et de l'océan, la façade de l'hôtel hachée d'éclairs verdâtres, le groupe qui s'agitait derrière la baie vitrée. Puis il s'inclina et tendit la main à Antoine.
"Je ne dînerai pas, ce soir. Bonne nuit, Monsieur. "
Mon avis :
J'ai dégusté ce roman comme une friandise.
J'ai aimé le style de l'auteur, sa façon d'écrire, la lenteur douce et le temps qui semble être éternité.
C'est un poème, c'est une ode.
Antoine est tout juste retraité, il a eu une vie calme, sans heurt. Un divorce sans violence et un enfant indifférent. Il est de ces êtres qui traversent la vie sans faire de bruit. Très cultivé, il reste discret sur ses connaissances. La seule personne qu'il semble apprécier, c'est Agnès, la bibliothécaire. Ils échangent et discutent de leurs lectures, de leurs idéaux et de leurs différentes visions du monde. Mais ils ne se voient qu'à la médiathèque!
Pour rendre service à Nicole, une collègue, il accepte de partir pour la Bretagne. Il s'installera dans le cottage familial de Nicole, s'occupera du jardin, de la tombe au cimetière.
Peu à peu, Antoine va s'ouvrir à la vie. Au fil des rencontres, la jeune inconnue du train, Kampaner, le vieux peintre, Charlie le voisin américain et surtout Rachel, la si jolie Rachel…
Je me suis promenée aux côtés d'Antoine, peu pressée d'aller au bout de l'histoire, savourant chaque rencontre, chaque nouveau personnage.
J'ai aimé le voir évoluer vers une vie plus dense. Il n'avait jamais vraiment pris de décision, laissant les autres choisir pour lui.
C'est un autre homme que j'ai laissé. Il est parti pour une vie dense et riche… Enfin!
Mon petit plus :
C'est pendant le "confinement" que j'ai eu l'immense plaisir de lire ce magnifique roman.
Je remercie "Partage lecture" et Les éditions Kyklos pour ce partenariat.
Les lectures de Joëlle
joëlle- Modérateur
-
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Date d'inscription : 30/09/2013
Re: [Gautron, Marc] Amoros
Mon avis
Antoine est un homme un peu transparent, que ce soit au bureau ou ailleurs, il ne fait pas parler de lui, n’a pas beaucoup d’ambition et il subit sa vie plutôt que d’en tracer le chemin. Ça ne le dérange pas d’être ainsi, il ne recherche pas autre chose. Voici l’heure de la retraite, une petite fête organisée par les collègues... A vrai dire, il s’en serait volontiers passé…il n’avait rien demandé, lui. Mais une fois encore, il subit, il se sent « extérieur » à ce moment, comme s’il n’était pas concerné. Et puis quelle idée a eu sa chef de lui offrir un ciré de marin, jaune, bien voyant ? De plus, un concours de circonstances ou le hasard, appelez ça comme vous voulez, fait qu’il se retrouve avec une mission. Laquelle ? Se rendre en Bretagne, séjourner quelque temps dans la maison de sa supérieure et mettre des fleurs, au cimetière, sur les tombes familiales, pour la Toussaint, à sa place. Antoine, il ne sait pas dire non, ce n’est pas dans sa nature alors il se laisse faire, prêt, pour une fois, à mettre un peu de fantaisie dans sa vie.
Antoine, c’est un homme hyper sensible, trop diraient certains. Il souffre de maux de tête, de visions. Pourquoi ? Parce qu’il « communie » avec ses émotions, avec les éléments, il les absorbe, s’en nourrit et il oublie de vivre pour lui-même.
« Le plus souvent dans les rapports humains, ce n’est pas l’autre en lui-même qui nous importe, mais l’image de nous qu’il reflète. »
Il part en Bretagne, s’installe dans la petite demeure dont il a les clés. Il pense rester un peu, un petit tour et puis s’en va… Sauf que rien ne se déroule comme prévu…. Finalement lui qui imaginait une retraite assez terne, sans but, les événements vont bousculer tout ça. Va-t-il pour autant se transformer, prendre sa destinée en mains ? C’est peut-être l’occasion pour lui d’agir, d’être plus en harmonie alors qu’il ressent depuis toujours une discordance intérieure…. Sera-t-il capable de réinventer son quotidien, de sortir des cases, des rôles distribués qui emprisonnent ? Quelle influence
C’est avec une écriture musicale, délicate, emplie de poésie et un style lumineux que Marc Gautron accompagne son personnage principal. Il nous emmène dans un récit qui mêle des réflexions intenses et des rebondissements dans le vécu des protagonistes. Le lecteur n’a aucune certitude, d’un chapitre à l’autre, la situation peut évoluer car certaines choses sont imprévisibles, on ne maîtrise jamais tout.
J’ai beaucoup apprécié ce récit, il sort des sentiers battus mais n’est pas ésotérique. Il a une infime part de mystère, de rêve mais ça reste parfaitement dosé. L’atmosphère est retranscrite avec doigté. Antoine est attachant, tant dans ses hésitations, que ses quelques certitudes. Il est infiniment humain. C’est presque un voyage initiatique auquel nous convie l’auteur, sublimant son phrasé pour nous en offrir le meilleur.
Merci aux éditions Kyklos et à PartageLecture pour cette découverte!
Antoine est un homme un peu transparent, que ce soit au bureau ou ailleurs, il ne fait pas parler de lui, n’a pas beaucoup d’ambition et il subit sa vie plutôt que d’en tracer le chemin. Ça ne le dérange pas d’être ainsi, il ne recherche pas autre chose. Voici l’heure de la retraite, une petite fête organisée par les collègues... A vrai dire, il s’en serait volontiers passé…il n’avait rien demandé, lui. Mais une fois encore, il subit, il se sent « extérieur » à ce moment, comme s’il n’était pas concerné. Et puis quelle idée a eu sa chef de lui offrir un ciré de marin, jaune, bien voyant ? De plus, un concours de circonstances ou le hasard, appelez ça comme vous voulez, fait qu’il se retrouve avec une mission. Laquelle ? Se rendre en Bretagne, séjourner quelque temps dans la maison de sa supérieure et mettre des fleurs, au cimetière, sur les tombes familiales, pour la Toussaint, à sa place. Antoine, il ne sait pas dire non, ce n’est pas dans sa nature alors il se laisse faire, prêt, pour une fois, à mettre un peu de fantaisie dans sa vie.
Antoine, c’est un homme hyper sensible, trop diraient certains. Il souffre de maux de tête, de visions. Pourquoi ? Parce qu’il « communie » avec ses émotions, avec les éléments, il les absorbe, s’en nourrit et il oublie de vivre pour lui-même.
« Le plus souvent dans les rapports humains, ce n’est pas l’autre en lui-même qui nous importe, mais l’image de nous qu’il reflète. »
Il part en Bretagne, s’installe dans la petite demeure dont il a les clés. Il pense rester un peu, un petit tour et puis s’en va… Sauf que rien ne se déroule comme prévu…. Finalement lui qui imaginait une retraite assez terne, sans but, les événements vont bousculer tout ça. Va-t-il pour autant se transformer, prendre sa destinée en mains ? C’est peut-être l’occasion pour lui d’agir, d’être plus en harmonie alors qu’il ressent depuis toujours une discordance intérieure…. Sera-t-il capable de réinventer son quotidien, de sortir des cases, des rôles distribués qui emprisonnent ? Quelle influence
C’est avec une écriture musicale, délicate, emplie de poésie et un style lumineux que Marc Gautron accompagne son personnage principal. Il nous emmène dans un récit qui mêle des réflexions intenses et des rebondissements dans le vécu des protagonistes. Le lecteur n’a aucune certitude, d’un chapitre à l’autre, la situation peut évoluer car certaines choses sont imprévisibles, on ne maîtrise jamais tout.
J’ai beaucoup apprécié ce récit, il sort des sentiers battus mais n’est pas ésotérique. Il a une infime part de mystère, de rêve mais ça reste parfaitement dosé. L’atmosphère est retranscrite avec doigté. Antoine est attachant, tant dans ses hésitations, que ses quelques certitudes. Il est infiniment humain. C’est presque un voyage initiatique auquel nous convie l’auteur, sublimant son phrasé pour nous en offrir le meilleur.
Merci aux éditions Kyklos et à PartageLecture pour cette découverte!
Dernière édition par Cassiopée le Dim 10 Mai 2020 - 15:11, édité 1 fois
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Cassiopée- Admin
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Re: [Gautron, Marc] Amoros
Avis et commentaires :
Ne surtout pas se fier au synopsis, bien trop vague, simple passage du livre. Ce récit est dans une certaine mesure ; celui d'une certaine renaissance ; celle d'Antoine, le héros (plutôt anti - héros à la réflexion) et personnage principal de ce roman. Peut-on imaginer plus banal que cet homme à l'aube d'un retraite professionnelle et d'une vie tout court bien banale, un peu celle de nombre d'entre nous, lectrices et lecteurs.
Un destin, jusque là bien terne, un mariage sans éclat bâti probablement sur un malentendu entre un homme un peu réac, casanier et épris de lecture et une femme qui aspirait vraisemblablement à autre chose de plus palpitant et dont les principales rivales restent des livres plutôt vieille France.... de terroir. Sans surpise un échec qui se conclut par une séparation à l'amiable et toute traditionnelle ; notre Antoine ne peut pas non plus se targuer d'un job (les finances) palpitant avec une multitude d'ami et de collègues avec qui partager quoique ce soit.... à la limite un homme effacé dont la seule collègue avec qui il partage un peu c'est sa responsable ; Nicole.
Menant depuis sa séparation une vie solitaire faîte d'habitudes simples et de lectures, il a pour autre interlocutrice et débatteuse sa bibliothécaire Agnés (tiers - mondistes, plutôt horripilée par le côte réac et nationaliste d'Antoine), c'est donc à la retraite, sans véritable perspective que cette sorte de M William (Merci Léo Ferré j'ai retrouvé un de ses fils ici) par le truchement de Nicole et avec en arrière plan d'Agnès qu'il va se retrouver au coeur de quelques rebondissements et actions au coeur de la Bretagne...
Cette vie, enfin bousculée, je l'identifierai à une sorte de quête un peu philosophique et éthique et de confrontation avec des personnages parfois aussi cabossés et à une réflexion et des visions de la vie souvent opposées aux siennes . Un parcours indispensable entre Paris, où il a vécu la plus grande partie de sa vie et la Bretagne où Nicole l'envoie dans un maison de famille pour qu'il lui rende service, qu'il ouvre un peu son décor habituel si terne, voîre lui permettre de se lancer dans ce qui est à priori un vague besoin d'écriture. Son destin se trouve un peu bousculé par des personnages qui semblent avoir été mis sur son parcours pour approfondir sa quête intellectuelle et initiatique.... Hasard ou nécessité je laisse le choix à chacune et chacun...
Dans un ordre chronologique c'est Mathile et son fils Julien en pleine deshérence dont le mari était un ancien collège d'Antoine, sa jeune voisine de voyage dans le train qui le mène en Bretagne aux aspirations proches des siennes, d'un peintre, Kampaner, à l'histoire de vie cabossée, au trio étrange constitué par Charly, de la troublante et sensuelle Rachel, le très étonnant Père de Cergy...
Tous ces destins, ces histoires de vies, ces expériences parfois violentes sont autant d'opportunités permettant au lecteur de suivre avec intérêt nombres d'échanges spirituels sur le sens de la vie, de se confronter à une certaine philosophie et expériences de vie. Un livre constitué de nombreux repéres, de réflexions recherchées dans une langue de très grande qualité et compréhension, je n'ai jamais autant surligner de passages et phrases dans mes lectures les plus récentes.
On ne peut qu'inciter le plus large public possible à lire et relire ce livre et à suivre l'évolution de ce proche ami que devient pour nous Antoine...
Merci à l'éditeur et à PartageLecture.
Ne surtout pas se fier au synopsis, bien trop vague, simple passage du livre. Ce récit est dans une certaine mesure ; celui d'une certaine renaissance ; celle d'Antoine, le héros (plutôt anti - héros à la réflexion) et personnage principal de ce roman. Peut-on imaginer plus banal que cet homme à l'aube d'un retraite professionnelle et d'une vie tout court bien banale, un peu celle de nombre d'entre nous, lectrices et lecteurs.
Un destin, jusque là bien terne, un mariage sans éclat bâti probablement sur un malentendu entre un homme un peu réac, casanier et épris de lecture et une femme qui aspirait vraisemblablement à autre chose de plus palpitant et dont les principales rivales restent des livres plutôt vieille France.... de terroir. Sans surpise un échec qui se conclut par une séparation à l'amiable et toute traditionnelle ; notre Antoine ne peut pas non plus se targuer d'un job (les finances) palpitant avec une multitude d'ami et de collègues avec qui partager quoique ce soit.... à la limite un homme effacé dont la seule collègue avec qui il partage un peu c'est sa responsable ; Nicole.
Menant depuis sa séparation une vie solitaire faîte d'habitudes simples et de lectures, il a pour autre interlocutrice et débatteuse sa bibliothécaire Agnés (tiers - mondistes, plutôt horripilée par le côte réac et nationaliste d'Antoine), c'est donc à la retraite, sans véritable perspective que cette sorte de M William (Merci Léo Ferré j'ai retrouvé un de ses fils ici) par le truchement de Nicole et avec en arrière plan d'Agnès qu'il va se retrouver au coeur de quelques rebondissements et actions au coeur de la Bretagne...
Cette vie, enfin bousculée, je l'identifierai à une sorte de quête un peu philosophique et éthique et de confrontation avec des personnages parfois aussi cabossés et à une réflexion et des visions de la vie souvent opposées aux siennes . Un parcours indispensable entre Paris, où il a vécu la plus grande partie de sa vie et la Bretagne où Nicole l'envoie dans un maison de famille pour qu'il lui rende service, qu'il ouvre un peu son décor habituel si terne, voîre lui permettre de se lancer dans ce qui est à priori un vague besoin d'écriture. Son destin se trouve un peu bousculé par des personnages qui semblent avoir été mis sur son parcours pour approfondir sa quête intellectuelle et initiatique.... Hasard ou nécessité je laisse le choix à chacune et chacun...
Dans un ordre chronologique c'est Mathile et son fils Julien en pleine deshérence dont le mari était un ancien collège d'Antoine, sa jeune voisine de voyage dans le train qui le mène en Bretagne aux aspirations proches des siennes, d'un peintre, Kampaner, à l'histoire de vie cabossée, au trio étrange constitué par Charly, de la troublante et sensuelle Rachel, le très étonnant Père de Cergy...
Tous ces destins, ces histoires de vies, ces expériences parfois violentes sont autant d'opportunités permettant au lecteur de suivre avec intérêt nombres d'échanges spirituels sur le sens de la vie, de se confronter à une certaine philosophie et expériences de vie. Un livre constitué de nombreux repéres, de réflexions recherchées dans une langue de très grande qualité et compréhension, je n'ai jamais autant surligner de passages et phrases dans mes lectures les plus récentes.
On ne peut qu'inciter le plus large public possible à lire et relire ce livre et à suivre l'évolution de ce proche ami que devient pour nous Antoine...
Merci à l'éditeur et à PartageLecture.
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Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
Re: [Gautron, Marc] Amoros
Mon avis :
Voici Antoine. Il est le héros de ce livre. Il est un héros un peu particulier : il vient de prendre sa retraite, et il a traversé sa vie sans faire de vagues. Il est divorcé, sans regret. Il n'est pas proche de son fils, et cela le laisse indifférent. Même son pot de départ le gène un peu aux entournures. Il est vrai que son métier, dans la finance, n'avait rien de palpitant, rien, du moins, qui donne matière à des aventures rocambolesques ou à des amitiés franches et profondes. N'allez pas croire cependant qu'Antoine est un personnage insensible, bien au contraire. Il est presque trop sensible, trop réceptif à ce que les autres ressentent, vivent, et si jusqu'à présent les seuls échanges un peu suivis qu'il avait (en dehors de son travail) avaient lieu avec Agnès, bibliothécaire de son état, les choses changent après son départ à la retraite, sous l'impulsion de Nicole, son ex-chef.
Le voici, lui et son cadeau de départ (un ciré !), en route pour la Bretagne. Non, il n'a pas tout laissé derrière lui, il a fait la première de ses rencontres qui va le plonger dans le grand bain. Parce qu'il n'avait pas tout vu autour de lui, parce qu'il ne peut pas rester indifférent. Discret, Antoine, peu bavard, Antoine, en manière ou presque de protection. Est-ce pour cela que tant de personnes vont s'ouvrir à lui, et lui de se demander pour quelles raisons il est le réceptacle de leur secret, de leur peine, de leur douleur avec laquelle il leur faut bien vivre ? Lui qui, à ses yeux, n'a jamais éprouvé de grandes souffrances, se voit ainsi confronter à eux, forcé de s'interroger, et de suivre un parcours spirituel et intellectuel qui n'était pas prévu. Il faut croire que ce morceau de Bretagne est un lieu où se sont réfugiés des personnes qui avaient besoin de panser leur plaie ou d'apaiser leurs douleurs. N'allez pas croire cependant que le récit soit un long fleuve tranquille : le lecteur ne sait jamais où il va être entraîné - pas plus qu'Antoine d'ailleurs, qui n'aurait jamais envisagé la direction que sa vie prendrait après sa retraite.
Servi par une langue douce et poétique, Amoros nous entraîne sur des chemins rarement empruntés. J'espère qu'un large public découvrira ce livre.
Merci aux éditions Kyklos et au forum Partage-Lecture pour ce partenariat.
Voici Antoine. Il est le héros de ce livre. Il est un héros un peu particulier : il vient de prendre sa retraite, et il a traversé sa vie sans faire de vagues. Il est divorcé, sans regret. Il n'est pas proche de son fils, et cela le laisse indifférent. Même son pot de départ le gène un peu aux entournures. Il est vrai que son métier, dans la finance, n'avait rien de palpitant, rien, du moins, qui donne matière à des aventures rocambolesques ou à des amitiés franches et profondes. N'allez pas croire cependant qu'Antoine est un personnage insensible, bien au contraire. Il est presque trop sensible, trop réceptif à ce que les autres ressentent, vivent, et si jusqu'à présent les seuls échanges un peu suivis qu'il avait (en dehors de son travail) avaient lieu avec Agnès, bibliothécaire de son état, les choses changent après son départ à la retraite, sous l'impulsion de Nicole, son ex-chef.
Le voici, lui et son cadeau de départ (un ciré !), en route pour la Bretagne. Non, il n'a pas tout laissé derrière lui, il a fait la première de ses rencontres qui va le plonger dans le grand bain. Parce qu'il n'avait pas tout vu autour de lui, parce qu'il ne peut pas rester indifférent. Discret, Antoine, peu bavard, Antoine, en manière ou presque de protection. Est-ce pour cela que tant de personnes vont s'ouvrir à lui, et lui de se demander pour quelles raisons il est le réceptacle de leur secret, de leur peine, de leur douleur avec laquelle il leur faut bien vivre ? Lui qui, à ses yeux, n'a jamais éprouvé de grandes souffrances, se voit ainsi confronter à eux, forcé de s'interroger, et de suivre un parcours spirituel et intellectuel qui n'était pas prévu. Il faut croire que ce morceau de Bretagne est un lieu où se sont réfugiés des personnes qui avaient besoin de panser leur plaie ou d'apaiser leurs douleurs. N'allez pas croire cependant que le récit soit un long fleuve tranquille : le lecteur ne sait jamais où il va être entraîné - pas plus qu'Antoine d'ailleurs, qui n'aurait jamais envisagé la direction que sa vie prendrait après sa retraite.
Servi par une langue douce et poétique, Amoros nous entraîne sur des chemins rarement empruntés. J'espère qu'un large public découvrira ce livre.
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Sharon- Modérateur
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Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
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