[Lee, Lyla] Ce sera moi
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Votre avis sur ce roman :
[Lee, Lyla] Ce sera moi
Ce sera moi
Lyla Lee
Traducteurs : Axelle Demoulin et Nicolas Ancion
Hachette Romans (collection Hors Série)
Paru le 26 août 2020
342 pages
Âge minimum : 13 ans
Lyla Lee
Traducteurs : Axelle Demoulin et Nicolas Ancion
Hachette Romans (collection Hors Série)
Paru le 26 août 2020
342 pages
Âge minimum : 13 ans
Résumé de couverture :
Skye Shin a tout entendu. Les filles grosses ne devraient pas danser. Elles ne devraient pas porter des couleurs vives. Elles ne devraient pas attirer l’attention sur elles. Mais Skye rêve de rejoindre le monde pailleté de la K-Pop, et pour cela elle est prête à briser toutes les règles que la société, les médias et même sa propre mère ont établies pour les filles comme elle.
Skye se présente à un concours télévisé, avec à la clé un poste d’apprentie star de la K-Pop. Elle est prête à tout pour gagner, prête à affronter la fatigue des répétitions, les difficultés de la compétition, les drames de la télé-réalité. Mais rien ne l’avait préparée à la grossophobie des membres du jury, aux haters sur les réseaux sociaux… et encore moins à un rapprochement avec un de ses concurrents, Henry Cho. Pour autant, Skye n’oublie pas son objectif : devenir la première star grande taille de la K-Pop au monde. Ce qui signifie remporter la compétition… sans se perdre elle-même.
Mon avis :
Alors c'est vrai, c'est un roman classé en littérature pour adolescents, et ma lecture était intéressée : ce roman a pour cadre un concours de K-Pop, et je l'ai en premier lieu offert à mes deux filles. J'ai malgré tout été curieuse de le lire, et j'en ai finalement tiré des moments agréables, j'ai même eu du mal à le lâcher deux soirs de suite !
La K Pop, c'est ce courant musical venu de Corée du sud, qui fait fureur chez les adolescents, alors même qu'on en parle très peu dans les émissions musicales chez nous, et que tout se passe principalement sur internet. Musique entraînante, avec des groupes masculins ou féminins, dont les membres sont à la fois capables de chanter et de très bien danser. Cette petite parenthèse a son importance.
Nous avons donc une jeune Américano-Coréenne de Los Angeles, Skye Shin (son prénom coréen est Haneul), qui s'est inscrite au concours "You're my shining star" ("tu es mon étoile brillante", tout un programme), grâce auquel elle pourrait devenir "trainee" (apprentie) dans une compagnie de Kpop à Séoul et faire ses débuts dans le métier de ses rêves. Etant douée depuis son enfance pour la danse et le chant, elle a le droit de concourir dans les deux disciplines, et s'applique à passer les épreuves de sélection, tout en suivant sa scolarité au lycée.
Seulement, si Skye veut avoir confiance en elle et faire valoir ses talents, tout le monde n'est pas de cet avis. Car la jeune fille est en surpoids, même si elle est en bonne santé. Sa mère lui a toujours fait des remarques dévalorisantes sur son physique, elle a essayé de maigrir, mais en vain, puis s'est décidée à s'aimer telle qu'elle est. Son père la soutient. Et ce n'est pas de trop, car l'industrie de la pop coréenne, à travers le personnage de la juge, Jang Bora, qui la rejette dès le départ à cause de son poids, n'est pas prête pour la diversité. C'est le moins qu'on puisse dire, quand on connaît le milieu, mais c'est une autre histoire. Skye va devoir se surpasser pour faire admettre qu'elle peut danser aussi bien que chanter.
Ce roman sympathique est aussi une romance, avec le Beau Gosse de rigueur, Henry Cho, jeune homme d'une richissime famille devenu mannequin (courant dans les dramas coréens, on les appelle "les jeunes hommes fleurs"), qui devient chevaleresquement son partenaire de danse, pour la défendre, et parce qu'il la trouve incroyable et talentueuse. Curieusement d'ailleurs, le parti-pris de la romance est clairement hétéro, alors que Skye est sensée être bisexuelle. Elle fait toutefois la connaissance de Lana et Tiffanny, qui sont un couple de filles.
Bref, ce premier roman développe un discours de tolérance envers les minorités, ce qui n'est pas rien auprès d'un jeune public ; l'auteure tient également une ligne positive "aime ton corps, crois en toi, ne laisse personne limiter ton rêve", qui ma foi peut faire du bien, de même que la playlist K-pop, qui ressortirait de ce roman. Avant tout, la K Pop est une musique vitaminée, entraînante, conçue pour danser et donner la pêche.
Il est également question de se soutenir mutuellement malgré l'esprit de compétition entretenu dans l'émission, d'amitié autant que d'amour. J'ai apprécié ce souffle de jeunesse, je me suis projetée dans ce que cela pouvait apporter à mes filles, et j'ai aimé les références à la culture coréenne, à travers les plats et spécialités, les bains coréens, la politesse coréenne, les traditions familiales... C'est un roman facile qui m'a fait autant de bien que l'équivalent en littérature adulte. Par ailleurs, le sujet peut faire craindre les clichés - ils sont un peu présents, mais pas tant, et l'auteure sait jouer d'une bonne dose d'humour.
Un livre à lire et/ou à offrir à une adolescente, surtout si elle connaît déjà la K Pop (les fans ne le sont pas à moitié dans ce domaine) ; il est en train de bien démarrer, ce qui ne me surprend pas. Une mention pour la couverture, très bien faite, et en adéquation avec l'esprit du roman.
Dernière édition par Step le Mar 15 Sep 2020 - 9:23, édité 1 fois (Raison : Suppression Lien)
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Lee, Lyla] Ce sera moi
Mon avis :
Ce livre parle d’un sujet que je connais vraiment peu, sauf par le biais de très rares élèves qui sont fans : la K-pop. Il a fallu que ce livre donne le nom de quelques interprètes et de quelques chansons pour que j’aille en écouter.
Skye Shin, elle, est passionnée par ce genre musical et rêve d’être, à son tour, une interprête de K-pop. Aussi, dès la première page, nous la suivons à son inscription à un concours télévisé qui n’est pas sans rappeler ce qui a pu exister en France. Les différences ? Elles sont immenses. Le talent, de danseur, de chanteur, la capacité à répéter et à travailler seul(e) sont les composantes essentiels du concours. Une discipline de fer est attendu de la part des candidats, ce qui n’est rien comparé à ce qui sera attendu d’eux s’ils remportent la compétition. Un dernier point est intéressant, et ce n’est pas le moindre intérêt de ce livre : Skye porte une taille 46, et elle a bien l’intention de se distinguer par son talent, sans qu’il soit nécessaire qu’elle perde du poids.
Oui, le parcours de Skye, c’est celui de beaucoup d’adolescentes en surpoids, celles dont on s’est moqué, celles à qui l’on a dit qu’avec un peu d’efforts, elles parviendraient à maigrir, celles à qui l’on a répété qu’avec leur poids, il est beaucoup de choses qui leur seraient inaccessibles – comme danser. Skye a mis du temps à s’accepter, à être (presque) bien dans sa peau – difficile quand votre propre mère vous critique sans arrêt. Aussi veut-elle s’imposer pour ce qu’elle est – une danseuse et une chanteuse talentueuse. Même si elle ne veut pas être la porte-parole des personnes en surpoids, elle veut montrer tout ce que l’on peut faire – si l’on croit en soi. Par contre, ce qu’elle ne veut surtout pas, c’est maigrir une fois le succès arrivé, comme presque tous les artistes féminines en surpoids l’on fait, mettant leur santé mentale et physique en danger. J’aime les personnages – et les personnes – qui assument jusqu’au bout.
Alors oui, Skye va en baver, même si elle est soutenue par ses amies, même si elle rencontrera des personnes qui sauront voir son talent et non son poids. Le récit se double aussi d’une romance, qui nous montre des personnages tolérants, des personnages qui s’acceptent, mais aussi des personnages bien plus traditionalistes. Être américaine d’origine coréenne est une chose, être coréen en est une autre.
Ce sera moi est un roman optimiste qui fait du bien – que demander de plus ?
Ce livre parle d’un sujet que je connais vraiment peu, sauf par le biais de très rares élèves qui sont fans : la K-pop. Il a fallu que ce livre donne le nom de quelques interprètes et de quelques chansons pour que j’aille en écouter.
Skye Shin, elle, est passionnée par ce genre musical et rêve d’être, à son tour, une interprête de K-pop. Aussi, dès la première page, nous la suivons à son inscription à un concours télévisé qui n’est pas sans rappeler ce qui a pu exister en France. Les différences ? Elles sont immenses. Le talent, de danseur, de chanteur, la capacité à répéter et à travailler seul(e) sont les composantes essentiels du concours. Une discipline de fer est attendu de la part des candidats, ce qui n’est rien comparé à ce qui sera attendu d’eux s’ils remportent la compétition. Un dernier point est intéressant, et ce n’est pas le moindre intérêt de ce livre : Skye porte une taille 46, et elle a bien l’intention de se distinguer par son talent, sans qu’il soit nécessaire qu’elle perde du poids.
Oui, le parcours de Skye, c’est celui de beaucoup d’adolescentes en surpoids, celles dont on s’est moqué, celles à qui l’on a dit qu’avec un peu d’efforts, elles parviendraient à maigrir, celles à qui l’on a répété qu’avec leur poids, il est beaucoup de choses qui leur seraient inaccessibles – comme danser. Skye a mis du temps à s’accepter, à être (presque) bien dans sa peau – difficile quand votre propre mère vous critique sans arrêt. Aussi veut-elle s’imposer pour ce qu’elle est – une danseuse et une chanteuse talentueuse. Même si elle ne veut pas être la porte-parole des personnes en surpoids, elle veut montrer tout ce que l’on peut faire – si l’on croit en soi. Par contre, ce qu’elle ne veut surtout pas, c’est maigrir une fois le succès arrivé, comme presque tous les artistes féminines en surpoids l’on fait, mettant leur santé mentale et physique en danger. J’aime les personnages – et les personnes – qui assument jusqu’au bout.
Alors oui, Skye va en baver, même si elle est soutenue par ses amies, même si elle rencontrera des personnes qui sauront voir son talent et non son poids. Le récit se double aussi d’une romance, qui nous montre des personnages tolérants, des personnages qui s’acceptent, mais aussi des personnages bien plus traditionalistes. Être américaine d’origine coréenne est une chose, être coréen en est une autre.
Ce sera moi est un roman optimiste qui fait du bien – que demander de plus ?
Sharon- Modérateur
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Re: [Lee, Lyla] Ce sera moi
Sharon a écrit: Être américaine d’origine coréenne est une chose, être coréen en est une autre.
Ce sera moi est un roman optimiste qui fait du bien – que demander de plus ?
Je suis bien d'accord avec cette affirmation sur l'éducation traditionnelle coréenne.
Je l'ai ressenti aussi comme un roman optimiste qui fait du bien, même si mon univers en est assez éloigné.
elea2020- Grand sage du forum
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