[Montmartin, Yves] La mauvaise herbe
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[Montmartin, Yves] La mauvaise herbe
Titre : La mauvaise herbe
Auteur : Yves MONTMARTIN
Parution : 2020 (Auto-Edition)
Pages : 250
Présentation de l'éditeur :
Restée seule au milieu du jardin, la petite fille s’est relevée. Il ne lui reste plus qu’un ou deux mètres de terrain à travailler. Elle se rappelle les paroles de son père : «les mauvaises herbes, il faut les déraciner. Une fois que tu as bien supprimé les racines, la plante ne repousse plus, elle est morte à jamais».
Elle ne se doute pas que dans son cœur commence à germer une graine de mauvaise herbe; elle ne sait pas à ce moment précis qu’elle aussi, un jour, elle sera déracinée.
D'Alger à la banlieue lyonnaise, ce roman raconte le destin tragique d’une jeune femme algérienne, qui petite fille rêvait d’indépendance et de liberté et qui va se retrouver emprisonnée par le poids des traditions et de la religion.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Yves Montmartin est né à Saint-Etienne en 1953, il souffre depuis son enfance de bibliophagie, maladie qu'il soigne avec de la lecture matin, midi et soir. Les bibliothèques et les librairies sont devenues ses centres de soins. L'écriture est pour lui une véritable thérapie.
Avis :
Amira grandit heureuse à Alger, y fait des études et y acquiert une indépendance professionnelle. Lorsqu’elle accepte de se marier, elle est loin d’imaginer combien sa vie va très vite lui échapper, sous le poids des traditions et de la religion.
Cruel destin que celui d’Amira, qui aura vu toutes les portes ouvertes devant elle, par son éducation et par ses proches, se fermer hermétiquement l’une derrière l’autre pour l’enfermer dans la prison d’un mariage avec une famille traditionaliste. Car en même temps qu’à un époux, Amira se lie à une belle-famille et au cadre édicté par celle-ci. Les plus terribles gardiennes des règles de soumission féminine s’avèreront les autres femmes du clan - belle-mère et belle-sœur -, acharnées à réduire à leur merci cette nouvelle venue aux velléités d’indépendance d’autant plus insupportables qu’elles-mêmes n’ont jamais pu y prétendre un instant.
S’ils auraient gagné à être mieux intégrés dans la trame romanesque plutôt que simplement exposés, de nombreux passages du récit sont explicites et instructifs sur le système éducatif algérien, sur les traditions du mariage, sur la structure familiale ou encore sur les rites des obsèques… Toutes ces informations soigneusement rassemblées font de cette lecture une immersion aussi dépaysante qu’intéressante dans la culture algérienne, et met en perspective la tragique et émouvante trajectoire d’Amira.
Ainsi se mêlent curiosité et émotions au fur et à mesure que se déroulent les fils de cette histoire, dans une croissante tension dramatique à l’issue en forme coup de poing. Impossible de ne pas s’attacher à Amira et à ses proches, alors que chacun de ces personnages prend vie avec un réalisme empreint de tendresse. Tout est crédible dans cette narration, qui amène peu à peu à comprendre comment, de nos jours, les femmes peuvent se retrouver les éternelles victimes de traditions, notamment religieuses, ceci malgré les avancées générales de la société. Une lecture aussi bouleversante qu’édifiante. (4/5)
Re: [Montmartin, Yves] La mauvaise herbe
Merci Cannetille pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Age : 56
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Montmartin, Yves] La mauvaise herbe
:è3):merci ^^ il est dans ma PAL
Eiger- Grand sage du forum
-
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Date d'inscription : 16/02/2016
Re: [Montmartin, Yves] La mauvaise herbe
Ce roman donne l'impression d'un témoignage réel, dans lequel nous suivons les années d'adolescence d'une jeune Algérienne, Amira, jusqu'au mariage et au départ pour la France.
Amira est dépeinte comme une enfant rebelle, désireuse de liberté et d'autonomie, amoureuse de la langue française (après avoir été fanatique des nombres premiers) : elle aime les études, puis son métier d'enseignante dans un lycée huppé d'Alger, la lecture, qu'elle partage sur un site, Scribério, avec une amie portugaise. Le roman est découpé en quatre saisons, qui sont plutôt symboliques, car en réalité il se déroule sur six à huit ans environ.
Amira aime surtout ses parents, sa maison, sa tante Nour, restée célibataire, et son amie de toujours, Loubna. Loubna et elle ont suivi leurs études à la même école, mais son amie s'est mariée et a pris son envol pour la France, auprès de son mari Driss, et la famille de celui-ci. Avec ce récit de la vie d'Amira, nous suivons la vie quotidienne d'une famille algérienne de milieu modeste, et sommes plongés de plain-pied dans les traditions, les fêtes, le mode de vie liés à la religion musulmane. Traditions qui sont garantes de l'appartenance à une communauté, mais aussi qui représentent un poids pour les personnes, les femmes, qui ont d'autres idéaux que le seul mariage et la maternité.
L'écriture est simple et précise, agréable à suivre, le livre se dévore d'une traite, j'ai eu l'impression de vivre tout du long avec les personnages. J'ai apprécié de découvrir des lieux, des tranches de vie, de même que j'ai aimé l'appétit de vivre et d'apprendre d'Amira, l'humour avec lequel certaines scènes sont rapportées. Elle méritait un autre destin, et cette vie est un bien grand gâchis. Si toutes les mauvaises herbes étaient nuisibles comme elle, le monde en serait bien changé - je n'en dirais pas autant de son mari et de sa belle-famille, qui sont assimilables à des purgatifs violemment toxiques !
Nous ne pouvons que refermer le livre en espérant que la jeune Amira ait semé d'autres graines, qui pourront donner leur pleine mesure dans un environnement égalitaire et respectueux.
Amira est dépeinte comme une enfant rebelle, désireuse de liberté et d'autonomie, amoureuse de la langue française (après avoir été fanatique des nombres premiers) : elle aime les études, puis son métier d'enseignante dans un lycée huppé d'Alger, la lecture, qu'elle partage sur un site, Scribério, avec une amie portugaise. Le roman est découpé en quatre saisons, qui sont plutôt symboliques, car en réalité il se déroule sur six à huit ans environ.
Amira aime surtout ses parents, sa maison, sa tante Nour, restée célibataire, et son amie de toujours, Loubna. Loubna et elle ont suivi leurs études à la même école, mais son amie s'est mariée et a pris son envol pour la France, auprès de son mari Driss, et la famille de celui-ci. Avec ce récit de la vie d'Amira, nous suivons la vie quotidienne d'une famille algérienne de milieu modeste, et sommes plongés de plain-pied dans les traditions, les fêtes, le mode de vie liés à la religion musulmane. Traditions qui sont garantes de l'appartenance à une communauté, mais aussi qui représentent un poids pour les personnes, les femmes, qui ont d'autres idéaux que le seul mariage et la maternité.
L'écriture est simple et précise, agréable à suivre, le livre se dévore d'une traite, j'ai eu l'impression de vivre tout du long avec les personnages. J'ai apprécié de découvrir des lieux, des tranches de vie, de même que j'ai aimé l'appétit de vivre et d'apprendre d'Amira, l'humour avec lequel certaines scènes sont rapportées. Elle méritait un autre destin, et cette vie est un bien grand gâchis. Si toutes les mauvaises herbes étaient nuisibles comme elle, le monde en serait bien changé - je n'en dirais pas autant de son mari et de sa belle-famille, qui sont assimilables à des purgatifs violemment toxiques !
Nous ne pouvons que refermer le livre en espérant que la jeune Amira ait semé d'autres graines, qui pourront donner leur pleine mesure dans un environnement égalitaire et respectueux.
elea2020- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
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Re: [Montmartin, Yves] La mauvaise herbe
Super ton, retour Elea2020 <3 j'adore ^^ Merciiii
Eiger- Grand sage du forum
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Re: [Montmartin, Yves] La mauvaise herbe
Merci Elea pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Montmartin, Yves] La mauvaise herbe
Merci, j'ai des attaches avec l'Algérie, c'est un pays sur lequel j'aime apprendre : mon parrain est algérien. Il est arrivé en France à 14 ans, et a étudié au même lycée que mon père, ils sont devenus meilleurs amis, et le sont restés toute leur vie.
elea2020- Grand sage du forum
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