[Macdonald, Ross] Lew Archer Tome 10 - Le corbillard zébré
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[Macdonald, Ross] Lew Archer Tome 10 - Le corbillard zébré
Titre : Le corbillard zébré (The Zebra-Striped Hearse)
Auteur : Ross MACDONALD
Traducteur : Jacques MAILHOS
Parution : en anglais (Etats-Unis) en 1962, en français à partir de 1964 (dont Gallmeister en 2021)
Pages : 336
Présentation de l'éditeur :
L’avenir sourit à Harriet Blackwell. À vingt-quatre ans, elle est sur le point d’hériter d’un demi-million de dollars et compte épouser un peintre désargenté dont elle est éperdument amoureuse. Seulement, son père, le colonel Blackwell, se méfie. Autoritaire et plein de certitudes, il charge Lew Archer d’en apprendre davantage sur le prétendant de sa fille, avec la ferme intention de le discréditer. Et justement, certains éléments troublants donnent de bonnes raisons de s’inquiéter. Mais Harriet Blackwell n’a pas l’intention de se laisser dicter sa conduite par son père, et bientôt le couple disparaît.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Ross Macdonald, de son vrai nom Kenneth Millar, naît en 1915 en Californie. Lorsqu’il est âgé de quatre ans, sa famille s’installe au Canada. Son père quitte alors le foyer familial et le jeune garçon grandit dans la pauvreté. Il connaît une adolescence violente, à la limite de la délinquance.
À la mort de son père, un petit héritage lui permet d’entrer à l’université. Sa mère meurt en 1935. Après deux années passées à voyager en Europe, il revient au Canada, où il reprend ses études et épouse en 1938 Margaret Sturm, qui s’illustrera elle aussi dans le monde du polar sous le nom de Margaret Millar.
Il enseigne pendant quelques années avant de rejoindre l’US Navy dans le Pacifique. À son retour de la guerre, il s’installe en Californie et publie un premier roman, The Dark Tunnel, en 1944, sous son véritable nom. Trois autres romans suivront avant la publication, en 1949, de Cible mouvante. Celui-ci paraît sous le pseudonyme de "John Macdonald", que l'auteur ne tardera pas à remplacer par celui de "Ross Macdonald". La série dont Lew Archer est le héros est née.
Mais si la carrière de Ross Macdonald décolle à ce moment-là, sa vie privée le condamne à traverser plusieurs épreuves. Son mariage bat de l’aile et il tente de se suicider. En 1956, sa fille unique Linda, alors âgée de dix-sept ans, est impliquée dans un homicide involontaire. Trois ans plus tard, alors qu’elle est en liberté conditionnelle et sous traitement psychiatrique, elle disparaît pendant une semaine avant d’être finalement retrouvée dans le Nevada.
Dès lors, l’œuvre de Ross Macdonald connaît un tournant. Les aspects les plus sombres et les plus troublants de son expérience personnelle entrent dans ses romans : enfants perdus, adultes aux prises avec les regrets, secrets de famille. Ses personnages gagnent en nuance et en profondeur.
En 1969, une poignée de journalistes organisent ce que l’on appellera la “conspiration Ross Macdonald” : décidant de dépasser le présupposé selon lequel le polar est un sous-genre littéraire, ils s’accordent pour publier de concert des articles majeurs destinés à pousser l’auteur sur le devant de la scène littéraire. À partir de cette date, les romans de Ross Macdonald deviennent des best-sellers ; il fait même la une de Newsweek en 1971. Des millions d’exemplaires sont vendus et le roman policier acquiert grâce à lui ses lettres de noblesse.
Ross Macdonald meurt en 1983 à l’âge de soixante-sept ans. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands écrivains de romans noirs. James Crumley disait avoir relu dix fois son œuvre et James Ellroy lui a dédicacé le premier volume de sa trilogie Lloyd Hopkins.
Avis :
Le très autoritaire Colonel Blackwell est inquiet : à vingt-quatre ans, sa fille Harriet doit hériter de sa tante à son prochain anniversaire. Or, la voilà entichée d’un peintre sans le sou au passé pas très net, qui semble user de plusieurs identités… A peine ce père a-t-il engagé le détective privé Lew Archer pour démasquer celui qu’il suspecte d'être un dangereux coureur de dot, que le jeune couple disparaît.
C’est un classique du polar noir américain des années soixante que remettent à l’honneur les Editions Gallmeister, par cette nouvelle traduction, pour la première fois intégrale, qui redonne vie au détective Lew Archer, personnage récurrent de Ross Macdonald. Fin psychologue au grand coeur, notre limier se retrouve plongé dans une intrigue compliquée qui réserve bien des surprises, tant couvent de troubles secrets derrière la respectable façade de la bourgeoisie californienne. Avec ses doubles ou triples fonds, l’histoire s’avère bien ficelée et ses protagonistes crédibles dans leur complexité. Peu à peu se dessine un tableau coloré, mais sans illusion, des différentes populations qui se croisent sur cette côte du Pacifique, à deux pas du Mexique : entre nantis qui cachent leur mal de vivre dans leurs somptueuses villas, et modestes employés aux vies misérables, évoluent marginaux en tout genre, artistes aiguillonnés par l’espoir de percer, surfeurs bigarrés un rien zébrés, joueurs de casino prêts à perdre l’argent du ménage...
Avec son rythme sans temps mort, son intrigue habilement tissée et ses révélations savamment distillées, cette très bonne enquête policière à l’ancienne est une fort agréable occasion de découvrir un écrivain réputé maître dans l’art du roman noir américain. (3,5/5)
Merci à PartageLecture et aux Editions Gallmeister pour cette jolie découverte.
Re: [Macdonald, Ross] Lew Archer Tome 10 - Le corbillard zébré
merci Cannetille pour cette présentation, il est noté
Pinky- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Macdonald, Ross] Lew Archer Tome 10 - Le corbillard zébré
Avec ce roman je découvre Ross Macdonald et son personnage, Lew Archer, détective privé.
Un groupe de jeunes vit, vagabonde, dans un corbillard zébré ! Ils sont sans doute fragiles, et ensembles ils ont l’impression d’exister, d’être forts. Il apparait parfois, au détour d’une plage, on les trouve autour d’un feu de camp. Je ne suis même pas sûre qu’ils aient une guitare. De quoi ce corbillard a-t-il été le témoin ?
J’ai beaucoup aimé le personnage de Lew Archer, beau gosse mais pas dragueur. Sérieux, mais avec une pointe d’humour.
L’histoire est beaucoup moins simple que le laisse supposer la quatrième de couverture.
Surveillée par son père, trop si on considère que cette jeune femme a 24 ans, riche héritière en devenir Harriet Blackell finit par croiser l’amour. Une jolie silhouette, desservie par un visage ingrat, elle se croit laide.
Un peintre désargenté est-il forcément un coureur de dot ? C’est en tout cas ce qu’imagine le colonel Blackell.
Lew Archer est engagé pour enquêter sur Burke Damis.
J’ai trouvé ce roman très bien écrit. Il a la lenteur et le charme d’une autre époque. L’histoire qui aurait pu être simple est très complexe et les cadavres semblent se succéder.
Une jolie découverte .
Lew Archer est le personnage principal d’une dizaine de romans.
Il a été notamment interprété au cinéma par Paul Newman .
Je remercie Partage lecture et les éditions Gallmeister pour ce partenariat.
Les lectures de Joëlle.
Un groupe de jeunes vit, vagabonde, dans un corbillard zébré ! Ils sont sans doute fragiles, et ensembles ils ont l’impression d’exister, d’être forts. Il apparait parfois, au détour d’une plage, on les trouve autour d’un feu de camp. Je ne suis même pas sûre qu’ils aient une guitare. De quoi ce corbillard a-t-il été le témoin ?
J’ai beaucoup aimé le personnage de Lew Archer, beau gosse mais pas dragueur. Sérieux, mais avec une pointe d’humour.
L’histoire est beaucoup moins simple que le laisse supposer la quatrième de couverture.
Surveillée par son père, trop si on considère que cette jeune femme a 24 ans, riche héritière en devenir Harriet Blackell finit par croiser l’amour. Une jolie silhouette, desservie par un visage ingrat, elle se croit laide.
Un peintre désargenté est-il forcément un coureur de dot ? C’est en tout cas ce qu’imagine le colonel Blackell.
Lew Archer est engagé pour enquêter sur Burke Damis.
J’ai trouvé ce roman très bien écrit. Il a la lenteur et le charme d’une autre époque. L’histoire qui aurait pu être simple est très complexe et les cadavres semblent se succéder.
Une jolie découverte .
Lew Archer est le personnage principal d’une dizaine de romans.
Il a été notamment interprété au cinéma par Paul Newman .
Je remercie Partage lecture et les éditions Gallmeister pour ce partenariat.
Les lectures de Joëlle.
Dernière édition par joëlle le Mer 2 Juin 2021 - 17:28, édité 1 fois
joëlle- Modérateur
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Re: [Macdonald, Ross] Lew Archer Tome 10 - Le corbillard zébré
Merci Cannetille et Joëlle pour votre critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Macdonald, Ross] Lew Archer Tome 10 - Le corbillard zébré
Mon avis
C’est le titre original et surprenant qui m’a attirée dans cette lecture. Le corbillard zébré, pourquoi ? Un corbillard, c’est la mort, souvent à un âge avancé, mais zébré ? Dans le récit, ce véhicule est occupé par de jeunes surfeurs (un peu hippies on est dans les années 60), comme s’il s’agissait d’un moyen de transport ordinaire. Quant aux rayures fantaisistes, elles peuvent montrer l’écart entre les deux mondes : celui de la jeunesse insouciante (liée à l’intrigue et qui apparaît de temps à autre) et celui de l’âge mûr représenté par l’enquêteur qui nous rappelle régulièrement son âge (la quarantaine). Des traits qui séparent mais qui rassemblent aussi par intervalles….
Le colonel Blackwell voit d’un très mauvais œil le fait que sa fille Harriet soit tombée amoureuse d’un artiste sans le sou, d’autant plus que prochainement elle va hériter d’une fortune conséquente. Elle a décidé de l’épouser en plus ! Il mandate alors un détective, Lew Archer, pour enquêter sur cet homme et si possible découvrir de quoi le discréditer. Lew accepte l’affaire et se met au travail. Pourquoi le père ne veut-il pas de ce fiancé ? La jeune femme n’est pas très belle, est-ce qu’elle plaît vraiment au peintre ou vise-t-il sa fortune ?
Assez vite, le fin limier va sentir des zones d’ombre, des mensonges, des non-dits, des interprétations, entre les différents personnages qu’il côtoie. Rien n’est vraiment net, ciblé, certains fait sont troublants et le cheminement du futur mari semble relié à plusieurs décès. Lew Archer avance pas à pas, change de lieu, même d’état, c’est lui qui s’exprime dans le récit. Il fait une description très précise des lieux, des situations. Ses observations sont détaillées et il les utilise pour faire des recoupements, des hypothèses, lançant l’air de rien, quelques mots bien ciblés à ceux qu’il interroge.
Le contexte et les raisons d’agir des uns et des autres sont bien pensés, il n’y a pas de temps mort, suffisamment de rebondissements pour maintenir notre intérêt. Les travers de chaque individu sont glissés çà et là, au fil des chapitres, les caractères se précisent, se dévoilent jusqu’au dénouement final.
Le rythme est celui d’un enquêteur qui ne laisse rien au hasard, qui prend le temps, ne voulant rien rater. Méticuleux, intuitif, maniant l’humour noir et la dérision, il secoue ceux qu’il questionne, les pousse plus loin pour arriver à ses fins. Les dialogues sont vifs, certains paragraphes s’apparentent à de savoureux apartés, comme si Lew prenait le lecteur à témoin de ce qu’il constate. « Ce devait être un mariage d’inconvenance …. » Je pense que Jacques Mailhos a fait du bon travail car le texte est savoureux (donc parfaitement traduit).
Une lecture que j’ai beaucoup appréciée.
C’est le titre original et surprenant qui m’a attirée dans cette lecture. Le corbillard zébré, pourquoi ? Un corbillard, c’est la mort, souvent à un âge avancé, mais zébré ? Dans le récit, ce véhicule est occupé par de jeunes surfeurs (un peu hippies on est dans les années 60), comme s’il s’agissait d’un moyen de transport ordinaire. Quant aux rayures fantaisistes, elles peuvent montrer l’écart entre les deux mondes : celui de la jeunesse insouciante (liée à l’intrigue et qui apparaît de temps à autre) et celui de l’âge mûr représenté par l’enquêteur qui nous rappelle régulièrement son âge (la quarantaine). Des traits qui séparent mais qui rassemblent aussi par intervalles….
Le colonel Blackwell voit d’un très mauvais œil le fait que sa fille Harriet soit tombée amoureuse d’un artiste sans le sou, d’autant plus que prochainement elle va hériter d’une fortune conséquente. Elle a décidé de l’épouser en plus ! Il mandate alors un détective, Lew Archer, pour enquêter sur cet homme et si possible découvrir de quoi le discréditer. Lew accepte l’affaire et se met au travail. Pourquoi le père ne veut-il pas de ce fiancé ? La jeune femme n’est pas très belle, est-ce qu’elle plaît vraiment au peintre ou vise-t-il sa fortune ?
Assez vite, le fin limier va sentir des zones d’ombre, des mensonges, des non-dits, des interprétations, entre les différents personnages qu’il côtoie. Rien n’est vraiment net, ciblé, certains fait sont troublants et le cheminement du futur mari semble relié à plusieurs décès. Lew Archer avance pas à pas, change de lieu, même d’état, c’est lui qui s’exprime dans le récit. Il fait une description très précise des lieux, des situations. Ses observations sont détaillées et il les utilise pour faire des recoupements, des hypothèses, lançant l’air de rien, quelques mots bien ciblés à ceux qu’il interroge.
Le contexte et les raisons d’agir des uns et des autres sont bien pensés, il n’y a pas de temps mort, suffisamment de rebondissements pour maintenir notre intérêt. Les travers de chaque individu sont glissés çà et là, au fil des chapitres, les caractères se précisent, se dévoilent jusqu’au dénouement final.
Le rythme est celui d’un enquêteur qui ne laisse rien au hasard, qui prend le temps, ne voulant rien rater. Méticuleux, intuitif, maniant l’humour noir et la dérision, il secoue ceux qu’il questionne, les pousse plus loin pour arriver à ses fins. Les dialogues sont vifs, certains paragraphes s’apparentent à de savoureux apartés, comme si Lew prenait le lecteur à témoin de ce qu’il constate. « Ce devait être un mariage d’inconvenance …. » Je pense que Jacques Mailhos a fait du bon travail car le texte est savoureux (donc parfaitement traduit).
Une lecture que j’ai beaucoup appréciée.
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Cassiopée- Admin
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Re: [Macdonald, Ross] Lew Archer Tome 10 - Le corbillard zébré
Mon ressenti
C'est un classique du polar noir américain des années soixante comme je les aime. J'ai retrouvé avec plaisir le détective Lew Archer (tenu au cinéma par Paul Newman). J'ai passé un excellent moment avec lui. Fin psychologue, Lew Archer ne s'en laisse pas compter. Si sa mission au démarrage semblait claire, il flaire très vite que tout ce beau monde cache bien des choses malgré le milieu de la bourgeoisie dans lequel évolue son client.
Il ne se trompe pas, au fur et à mesure de son enquête, il y a de nouvelles pistes qui s'ouvrent, annulant les hypothèses posées de prime abord. Malgré le décor de la côte du Pacifique paradisiaque, à la tombée du jour, le tableau change et les illusions tombent : les riches tentent de cacher leur mal de vivre dans leurs villas, de modestes employés tentent de survivre, des marginaux et des artistes tentent de tirer leurs épingles du jeu pour goûter aussi au gâteau.
La nuit promet d'être longue. C'est avec un rythme sans temps mort, que l'intrigue se dévoile petit à petit, me brimbalant temps bien que mal pour découvrir comment tous ces personnages sont liés par la même envie de vivre dans un bonheur mérité.
Le genre est bien maitrisé par Ross et je vais poursuivre ma découverte de cet auteur.
A découvrir
C'est un classique du polar noir américain des années soixante comme je les aime. J'ai retrouvé avec plaisir le détective Lew Archer (tenu au cinéma par Paul Newman). J'ai passé un excellent moment avec lui. Fin psychologue, Lew Archer ne s'en laisse pas compter. Si sa mission au démarrage semblait claire, il flaire très vite que tout ce beau monde cache bien des choses malgré le milieu de la bourgeoisie dans lequel évolue son client.
Il ne se trompe pas, au fur et à mesure de son enquête, il y a de nouvelles pistes qui s'ouvrent, annulant les hypothèses posées de prime abord. Malgré le décor de la côte du Pacifique paradisiaque, à la tombée du jour, le tableau change et les illusions tombent : les riches tentent de cacher leur mal de vivre dans leurs villas, de modestes employés tentent de survivre, des marginaux et des artistes tentent de tirer leurs épingles du jeu pour goûter aussi au gâteau.
La nuit promet d'être longue. C'est avec un rythme sans temps mort, que l'intrigue se dévoile petit à petit, me brimbalant temps bien que mal pour découvrir comment tous ces personnages sont liés par la même envie de vivre dans un bonheur mérité.
Le genre est bien maitrisé par Ross et je vais poursuivre ma découverte de cet auteur.
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