[Brunat, David] Une princesse modèle
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Titre : Une princesse modèle
Auteur : David BRUNAT
Parution : 2022 (Héloïse d'Ormesson)
Pages : 171
Présentation de l'éditeur :
De la Russie des tsars à l'atelier d'Henri Matisse.
Dans ce journal, la princesse russe Hélène Galitzine (1912-1966) raconte la fuite familiale en 1917 après l'exécution de son père par les bolchéviques, sa jeunesse en Italie et son installation sur la Riviera. C'est dans les années 1930 à Nice, alors qu'elle a embrassé une carrière de couturière, qu'elle rencontre Matisse. Grâce à l'entremise de son amie et compatriote Lydia, modèle phare de l'artiste, elle posera à son tour pour de nombreux chefs-d'œuvre de 1935 à 1940, notamment la série des blouses roumaines et la Musique, célèbre toile où il la peint aux côtés de Lydia.
À travers la parole de ce témoin privilégié de l'art du peintre fauviste, Une princesse modèle retrace une existence rocambolesque aux prises avec les tourments du siècle. L'odyssée d'Hélène Galitzine, de Saratov à Neuchâtel, nous offre une plongée fascinante dans le monde des russes blancs chassés par la révolution. Entre fracas de l'histoire et petits miracles du destin, portrait d'une femme déterminée, libre et fière.
Un mot sur l'auteur :
Philosophe de formation, David Brunat dirige la société de conseil en communication OR & H Conseil. Il a déjà publié Tragic Atlantic (1998), Histoire de la Mafia (2012), Steve Jobs, figure mythique (2014) et Giovanni Falcone, un seigneur de Sicile (2014).
Avis :
La Russe Hélène Mercier (1912-1966), née Princesse Galitzine, fut, tout comme sa compatriote Lydia Delectorskaya, l’un des modèles préférés de Matisse à la fin des années trente. Neveu de ses deux filles aînées, l’auteur s’inspire de leurs souvenirs pour retracer le parcours de cette femme, entrée dans la postérité grâce aux toiles du célèbre peintre. Il lui prête la parole dans un récit romancé.
Née dans l’une des plus anciennes et des plus nobles familles de Russie, dans une maison princière dont les membres portaient le titre d’« Altesse sérénissime », la narratrice perd son père à huit ans, tué par le typhus dans une geôle sibérienne au lendemain de la révolution de 1917. Comme tant d’autres Russes blancs, Hélène et sa famille se retrouvent sur les routes de l’exil et choisissent de s’établir en Italie, sans se douter que le fracas de l’Histoire les y poursuivrait avec la montée du fascisme. A seize ans, elle perd cette fois sa mère, et avec son frère et ses sœurs, part rejoindre la forte communauté russe installée à Nice. Elle y est engagée comme couturière dans une maison de haute couture, et, par l’entremise de sa jeune sœur, baby-sitter pour la famille Matisse, rencontre en 1935 le peintre déjà âgé qui en fait l'un de ses modèles favoris.
Les séances de pose sont dans le livre l’occasion de conversations avec le Maître, dont on découvre l’atelier baigné de « la clarté argentée de la lumière de Nice », baroquement décoré de draperies multicolores comme un théâtre oriental, et sonorisé par les innombrables oiseaux peuplant les vastes volières de la pièce voisine. Le peintre n’a pas seulement la passion de la couleur, dont il joue jusqu’à saturation, au gré d’intensités vibrantes. Il raffole de musique, s’enthousiasme pour les textiles sous toutes leurs formes, ce qui, au contact d’Hélène, donne des toiles telles que la Musique - en couverture du roman -, ou la série des Blouses Roumaines.
Mais la seconde guerre mondiale sonne l’heure d’un nouveau départ pour la narratrice, cette fois pour la Suisse, alors qu’on diagnostique un cancer à Matisse. Lui vivra encore quatorze ans, handicapé et alité, mais poursuivant son œuvre sans qu’y transparaisse le moindre ombre de souffrance. Elle mourra, malade aussi, une bonne décennie après lui, laissant une descendance largement mise à contribution pour le matériau de ce roman, et le souvenir d’un visage et d’une silhouette présents dans de nombreuses œuvres de Matisse.
Joli hommage à cette femme au destin hors norme, bousculé par les soubresauts meurtriers de son siècle, ce livre qui aurait néanmoins peut-être pu creuser davantage l’intériorité de ses personnages, est aussi une agréable et intéressante façon de pénétrer l’atelier et l’intimité de Matisse. Des drames et des épreuves traversés par l’une comme par l’autre, malgré la guerre et la violence, ne subsiste au final que le souvenir d’un tourbillon de lumière et de couleurs, à jamais capturé par l’oeil et la main de l’artiste. (3,5/5)

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