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[Altan, Ahmet] Les dés

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Message par Cannetille Sam 11 Nov 2023 - 10:28

[Altan, Ahmet] Les dés  Les_dz10

Titre : Les dés (Zarlar)
Auteur : Ahmet ALTAN
Traduction : Julien LAPEYRE DE CABANES
Parution :  2023 en turc et en français (Actes Sud)
Pages : 208


Présentation de l'éditeur :  
Ziya n’a que seize ans lorsqu’il est introduit en secret dans un recoin du tribunal où doit être entendu l’assassin de son frère aîné. Tireur d’exception, ce jeune Tcherkesse abat son ennemi d’une seule balle en pleine audience et gagne par ce geste l’admiration de tous. Après une année d’incarcération dans une prison où il découvre le jeu de dés, on l’envoie dans la campagne par-delà les frontières, non loin d’Alexandrie. Là, il rencontre une jeune fille, apprécie sa compagnie sans pour autant comprendre le sentiment qui soudain le trouble d’une étrange manière. De retour en Turquie, il n’oubliera jamais Nora. Très présent dans les nuits d’Istanbul, il joue beaucoup, aime peu mais celles qui l’approchent sont frappées par son regard inquiétant. Alors qu’une action d’éclat lui est proposée – il s’agit cette fois de tuer en pleine rue le grand vizir –, Ziya prend les rênes de l’opération. La lumière, toujours la lumière…
Après son inoubliable Madame Hayat, Ahmet Altan explore dans ce roman le caractère ambigu d’un
homme qui tout enfant apprend à refouler ses émotions. Pragmatique, avide de justice, réactionnaire, ce personnage insondable incarne l’engagement absolu de ceux qui sont prêts à tout pour défendre les leurs.


Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Ahmet Altan, né en 1950 à Ankara, est un des journalistes et romanciers les plus renommés de Turquie. Il est le fils de Çetin Altan, journaliste et homme politique, condamné à près de deux mille ans de prison pour ses articles contre l’autoritarisme du pouvoir militaire. Dès 1974, Ahmet Altan se lance dans le journalisme, lui aussi, et s’engage en faveur de la démocratie. Très vite, il commence à être connu dans son pays pour sa contestation du régime en place. Il publie en 1982 son premier roman qui rencontre un grand succès. Son deuxième roman est sanctionné pour atteinte aux bonnes mœurs et fait l’objet d’un autodafé. Ahmet Altan devient un journaliste de plus en plus influent, tant à la télévision que dans la presse écrite. En 1995, il est condamné à vingt mois de prison avec sursis à la suite de la publication d’un article satirique. Il est également accusé de soutenir le projet d’un Kurdistan indépendant. Son quatrième roman, Contes dangereux publié en 1996, est un véritable phénomène de librairie, il y aborde les assassinats sans suite judiciaire. Avec Orhan Pamuk et Yachar Kemal, il rédige, en 1999, une déclaration pour les droits de l’homme (et des droits culturels des Kurdes) et de la démocratie en Turquie, qui est signée par Elie Wiesel, Günther Grass, Umberto Eco… Oh, Mon Frère, un article qu’il dédie aux victimes du Génocide arménien le fait inculper, en 2008, d’insulte à la Nation turque. Il reçoit trois ans plus tard le prix Hrant Dink de la Paix (Hrant Dink est un journaliste arménien assassiné par un nationaliste turc). Entre 2007 et 2012, il dirige le quotidien Taraf qui joue un rôle central dans la presse d’opposition.

En 2016 commence son effroyable parcours judiciaire. Il est arrêté en septembre, accusé d’avoir participé à la tentative de putsch du 15 juillet. Deux ans plus tard, il est condamné à la perpétuité aggravée. Puis, en mai 2019, sa condamnation est confirmée en appel par la Cour Constitutionnelle tandis qu’en juin la Cour Suprême casse la condamnation tout en rejetant sa demande de remise en liberté. Cette année-là paraît en France, Je ne reverrai plus le monde, un récit de son emprisonnement qui reçoit le prix André Malraux. Le 4 novembre, la Haute Cour Pénale d’Istanbul le condamne à dix ans de prison mais ordonne sa remise en liberté sous contrôle judiciaire compte tenu des années qu’il a déjà passées en prison. Ahmet Altan est libéré. Le 12 novembre, l’écrivain est de nouveau arrêté sur décision de justice. C’est le 14 avril 2021 qu’Ahmet Altan est remis en liberté. La veille, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné la Turquie pour la détention de cet intellectuel depuis plus de quatre ans.

En septembre 2021 paraît en France son roman Madame Hayat qui est couronné par le prix Femina étranger et rencontre un magnifique succès dans la presse et en librairie.

Jusqu’à ce jour, Ahmet Altan vit en résidence surveillée dans son appartement d’Istanbul, sans autorisation de quitter le territoire turc.


Avis :
Après Madame Hayat qui offrait à son jeune protagoniste l’apprentissage de la liberté, le dernier roman d’Ahmet Altan nous plonge cette fois dans le processus mental inverse : un adolescent assoiffé d’honneur et de justice devient un redoutable terroriste, tuant aveuglément au nom de la loi de son clan.

En ce début de XXe siècle où l’empire ottoman vacille, trois frères tcherkesses, Arif, Hakkî et Ziya, vivent à Istanbul. Ziya, le plus jeune, n’est qu’adoration pour son aîné, Arif, puissant et charismatique caïd de la pègre. Lorsque celui-ci est assassiné, l’adolescent de seize ans, très tôt façonné au code d’honneur des siens, entreprend aussitôt de le venger et abat le meurtrier en plein tribunal. Trop jeune pour la peine capitale, il est condamné à la perpétuité dans ces geôles semblables « aux ténèbres sanglantes du ventre d’une femelle requin dont la progéniture s’entredévore avant même de voir le jour ». C’est dans cette mort à petit feu qu’il découvre la passion du jeu et l’ivresse de mourir et renaître sans fin à chaque roulement de dés. Quand, huilés par d’obscures tractations, les verrous de la prison laissent finalement échapper le jeune homme, le tueur doublé d’un flambeur est plus que jamais une mèche d’amadou...

L’intelligence de l’analyse rivalise avec les beautés de plume de cet auteur qui s’impose décidément comme un maître écrivain. Le plus grand talent préside à sa dissection psychologique de ce jeune homme construit dès le plus jeune âge dans le refoulement des émotions, pour lui comme autant de faiblesses. Ses tourments intérieurs dont, faute de les comprendre, encore moins de les verbaliser, il est le jouet inconscient, il prétend les faire taire, tuant l’humain en lui avec la force de sa haine, pour s’accrocher aux seuls repères qu’on lui ait jamais présentés, clairs et rassurants dans leur aveugle rigidité d’armure : le code d’honneur de son clan, le culte de sa toute-puissance et le devoir de le défendre coûte que coûte. « Mourir valait toujours mieux que de vivre dans le déshonneur. »

Prêt à tout, il est le pion idéal dans le jeu des manipulateurs de tout poil. Ceux-ci, surtout à notre époque, auraient pu se draper dans des motifs religieux. En cette période d’instabilité du régime, il devient le jouet d’intérêts politiques, qui le dépassent mais qui savent... le faire rouler comme un dé ! Pour le joueur, peu importe de perdre ou de gagner, de vivre ou de mourir, l’essentiel est ailleurs. Ceux qui arment les terroristes l’ont bien compris aussi, qui jouent sur la colère et le désir de mort qui les consument : « La vie ne lui suffisait pas », « Il était né avec la passion terrible de vouloir tout consumer, tout épuiser, avec un appétit sans fin. Seuls le jeu et le crime savaient assouvir cette passion. »

Un nouveau très grand roman, aussi pénétrant que merveilleusement écrit, de l’auteur turc si attaché au « combat contre le mal causé par la perversion des sociétés ». Coup de coeur. (5/5)
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