[Fontenaille, Élise] Jesse Owens le coureur qui défia les nazis
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[Fontenaille, Élise] Jesse Owens le coureur qui défia les nazis
Jesse Owens le coureur qui défia les nazis
Élise Fontenaille
Doado - Rouergue
mai 2020
78 pages
ISBN : 978-28126-2058-4
Élise Fontenaille
Doado - Rouergue
mai 2020
78 pages
ISBN : 978-28126-2058-4
Résumé de couverture :
Août 1936.
Un seul nom revient sur toutes les lèvres : Jesse Owens.
Ce jeune Américain rentre tout juste des Jeux Olympiques de Berlin avec quatre médailles d'or ! Du jamais vu.
Les nazis allemands et les racistes américains enragent. Pourquoi ?
Car Jesse est noir et petit-fils d'esclave.
Voici l'histoire vraie de l'un des meilleurs athlètes de tous les temps.
Mon avis :
Lu dans le cadre du prix littéraire 2023-2024, organisé par le CDI de mon lycée nantais (vote des élèves en mai).
Ce court documentaire nous relate l'exploit du sprinteur Jesse Owens, qui fut le premier Noir Américain à atteindre une renommée mondiale. Dès le premier chapitre, l'autrice nous place dans les gradins du stade, pour assister à cet incroyable événement : ce jeune homme immédiatement adulé par la foule, qui rafle quatre médailles d'or, alors même que les Jeux de Berlin devaient représenter la vitrine des athlètes aryens. Dans la tribune, Hitler et Goebbels, chef de la propagande, ne décolèrent pas. Pourtant, non seulement Jesse remporte haut la main les épreuves de course, saut de haies et saut en longueur, mais en plus il se lie d'amitié avec Luz Long, le favori allemand au saut en longueur, qui n'hésitera pas à le soutenir. Cette amitié remarquable sera le fil rouge de ce récit.
Dans un retour en arrière, nous apprendrons de quelle manière le petit Jesse, dont la famille née en Alabama avait connu les expéditions punitives du Ku Klux Klan, dont le grand-père même était esclave, ne cessa jamais de courir, tout en essayant d'étudier, puis de travailler pour aider sa mère à nourrir sa famille, lorsque la famille déménage à Cleveland. Le jeune garçon, des rêves plein la tête, rencontrera Charley Riley, professeur de sport d'origine irlandaise, qui reconnaît l'étoffe d'un champion et aide considérablement le jeune garçon, lui donnant les conditions matérielles pour s'adonner enfin à la course. Jesse n'oubliera jamais les conseils de son premier entraîneur.
Nous suivrons ainsi Jesse d'étape en étape jusqu'à la réalisation de son rêve, la concrétisation d'un talent incroyable, et ne pouvons qu'admirer sa force morale, sa volonté indéfectible, jusqu'à sublimer la souffrance pour gagner, de même que sa discrétion, la façon dont il voua sa vie au sport. Efforts dont malheureusement son propre pays lui fut bien peu reconnaissant, et ce n'est pas la partie la moins douloureuse de son histoire. Des années 30 à la fin des années 60, il ne faisait pas bon être Noir, même pour un champion du calibre de Jesse Owens.
J'ai aimé le contenu de ce récit, dynamique et bien construit, qui n'omet pas de détail important et fait montre de recherches sérieuses, en développant le contexte historique et social dans lequel grandit Jesse ; en revanche j'ai peu goûté le style d'écriture, narration au présent, phrases courtes émaillées de points d'exclamation, déclarations à l'emporte-pièces et formules souvent simplistes et tape-à-l'œil. Sans vraiment me détourner du livre, qui de toute façon est court, cela a gâché un peu ma lecture. Pour de petits lecteurs, intéressés par le sport ou la période de la lutte contre les droits civiques. 3,5/5
Citations :
Les grands blonds aux yeux bleus sont les maîtres de l'Univers !
C'est du moins ce que prétend Hitler (qui est petit, brun, aux yeux sombres : deux puits sans fond). (page 9)
En ce temps-là, les Irlandais sont des nègres blancs. Charley a repris ses études une fois adulte, tout en travaillant ; il est devenu professeur sur le tard. (page 26)
La veille de la première course, Adi Dassler, qui va créer plus tard la marque Adidas, lui aussi membre du parti nazi, vient offrir à Jesse une paire de souliers de compétition, qu'il fabrique dans ses usines allemandes.
Peu lui importe que Jesse soit noir, Adi est chef d'entreprise avant tout. (page 46)
Ruth et Jesse ont dû entrer par la porte de derrière, ils ont fait un long détour par les cuisines du restaurant, où Jesse est reconnu et salué par les cuisiniers !
Même pour monter au premier, le bel ascenseur leur est interdit : ils doivent prendre le monte-charge.
Comme des paquets de linge sale. Page 59 (à propos de la réception en son honneur au Waldorf Astoria de New York).
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