[Baricco, Alessandro] Soie
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Votre avis sur ce livre
[Baricco, Alessandro] Soie
AUTEUR: Alessandro BARICCO
TITRE: Soie
EDITEUR: Folio
NOMBRE DE PAGES: 142 pages
Quatrième de couverture:
Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des neufs sains. Entre les monts du Vivarais et le japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable. Soie, publié en Italie en 1996 et en France en 1997, est devenu en quelques mois un roman culte - succès mérité pour le plus raffiné des jeunes écrivains italiens.
Mon avis:
Un roman bref, épuré qui s'apparente fortement à Neige de Maxence Fermine mais un style qui personnellemnt ne me plaît pas.
Les personnages manquent de personnalité et ce style dépouillé enlève toute substance au roman.
Point positif: il est court donc je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer.
C'est un avis tout à fait personnel car beaucoup ont adoré.
Les lecteurs ayant aimé Neige ne seront probablement pas déçus.
Ce style minimaliste se retrouve de plus en plus dans les romans contemporains, je n'adhère pas, pour moi la littérature ce n'est pas prendre des raccourcis pour aller à l'essentiel mais donner envie au lecteur de découvrir pas à pas l'univers du livre, ses personnages...
Malgrés tout il y a des notes poétiques dans ce roman qui donne un peu de souffle au lecteur.
TITRE: Soie
EDITEUR: Folio
NOMBRE DE PAGES: 142 pages
Quatrième de couverture:
Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des neufs sains. Entre les monts du Vivarais et le japon, c'est le choc de deux mondes, une histoire d'amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d'une voix, la sacralisation d'un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable. Soie, publié en Italie en 1996 et en France en 1997, est devenu en quelques mois un roman culte - succès mérité pour le plus raffiné des jeunes écrivains italiens.
Mon avis:
Un roman bref, épuré qui s'apparente fortement à Neige de Maxence Fermine mais un style qui personnellemnt ne me plaît pas.
Les personnages manquent de personnalité et ce style dépouillé enlève toute substance au roman.
Point positif: il est court donc je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer.
C'est un avis tout à fait personnel car beaucoup ont adoré.
Les lecteurs ayant aimé Neige ne seront probablement pas déçus.
Ce style minimaliste se retrouve de plus en plus dans les romans contemporains, je n'adhère pas, pour moi la littérature ce n'est pas prendre des raccourcis pour aller à l'essentiel mais donner envie au lecteur de découvrir pas à pas l'univers du livre, ses personnages...
Malgrés tout il y a des notes poétiques dans ce roman qui donne un peu de souffle au lecteur.
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Moi j'ai bien aimé, mais c'est vrai que c'est un peu lourd parfois, pas mal de répétitions dans le texte et l'histoire est simple.
En revanche, c'est une belle histoire, courte à lire
En revanche, c'est une belle histoire, courte à lire
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Je partage ENTIEREMENT l'avis de Mademoiselle Swann. Rien à rajouter ou à retirer, la lecture de ce livre m'a fait ressentir exactement la même chose. Quant on pose le livre, on se dit: "oui, et alors? Tout ça pour ça? Un peu court..." D'accord, il est vrai que le livre joue peut-être plus sur un ton poétique auquel je suis sans doute moins sensible, mais néanmoins, il me semble que l'auteur passe à coté de son histoire, qui gagnerait à voir ses personnages davantages développés (notamment au niveau de leurs vécus et de leurs sentiments). Ce n'est pas mauvais, cela laisse juste un sentiment d'inachevé...
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Contrairement à vous, j'ai BEAUCOUP aimé ce livre.
Plus qu'un livre sur le Japon. Plus qu'une histoire à l'eau de rose. "Soie" est un récit plein de sensualité suggérée, sans vulgarité. Un véritable petit coin de paradis qui se lit très vite. Un style assuré et épuré, sans fanfreluche romantique ni niaiserie.
En bref : je trouve qu'il vaut le coup d'être lu !
Plus qu'un livre sur le Japon. Plus qu'une histoire à l'eau de rose. "Soie" est un récit plein de sensualité suggérée, sans vulgarité. Un véritable petit coin de paradis qui se lit très vite. Un style assuré et épuré, sans fanfreluche romantique ni niaiserie.
En bref : je trouve qu'il vaut le coup d'être lu !
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
J'avais adoré de cet auteur Novecento mais j'ai été déçue par Soie. L'histoire reste trop en surface et les répétitions, même si elles donnent du rythme au texte, ont parfois géné ma lecture. Je vous conseille Novecento pour vous réconcilier avec l'auteur.
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
je suis d'accord avec toi S.Ecriture, j'ai adoré ce livre, il se dégage une sensualité, un romantiste... au travers un cocon et la soie... c'est magnifique
Pinky- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
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Re: [Baricco, Alessandro] Soie
zarline a écrit:J'avais adoré de cet auteur Novecento mais j'ai été déçue par Soie. L'histoire reste trop en surface et les répétitions, même si elles donnent du rythme au texte, ont parfois géné ma lecture. Je vous conseille Novecento pour vous réconcilier avec l'auteur.
Je suis tout à fait d'accord avec toi Zarline, Novecento pianiste est, à mon avis, une bien plus belle réussite que ce livre. J'ai eu un très grand plaisir à découvrir Novecento, alors que Soie ne m'a vraiment pas marqué.
Invité- Invité
[Barrico, Alessandro] Soie
« SOIE »d'Alessandro Baricco.
Genre littéraire:Roman .
Epoque:deuxième moitié du 19éme siècle
Editeur: Albin Michel
Nbre. De pages:138p.
I.S.B.N.2-7441-0931-2
Quatrième de couverture:
« Un petit livre qu'on n'oubliera pas,une centaine de pages qu'on a envie d'envoyer à ses amis sous pli recommandé,d'offrir aux passantes dans la rue. De quoi s'agit-il ? D'un court roman d'amour,d'un récit brûlant,impalpable,aussi net et précis qu'un morceau d'Erik Satie. Le charme est irrésistible. Il opère dès la première ligne....Le récit de Baricco est d'une légèreté incroyable. Tout cela est admirablement maîtrisé »
Eric Neuhoff,Madame Figaro
Résumé:
Lyon,1861 une épidémie ravage complètement l'élevage de larves de vers à soie . Baldabiou,industriel propriétaire de filatures,vante auprès d'Hervé Joncour la finesse des tissus de soie Japonnais,aériens! Pour sauver les filatures,une solution s'impose:se rendre au Japon pour s'approvisionner en larves.
A l'autre bout du monde le Japon commence à peine à sortir de son isolationnisme. Qu'à cela ne tienne Hervé Joncour entreprend le périple. De Lyon il traverse toute l'Europe en train,puis la steppe russe à cheval,brave montagnes et océan pour débarquer sur la côte ouest du Japon .Après lui avoir bandé les yeux,un homme va le conduire dans un village ,où il négocie l'achat des précieuses larves .Au fil du temps une amitié va s'instaurer entre Hervé et son fournisseur...Là vit aussi une superbe jeune femme,muette,dont les yeux n'ont rien d'asiatiques. Un amour passionnel va naître entre elle et Hervé. Une sensualité exacerbée se développe aux cours des quatre séjours.
Mon avis:Dans ce roman très court, qui se déroule sous nos yeux, nous retrouvons tous les sentiments humains de l'amour empreints de la poésie et de la musicalité propres à Baricco.
Baricco dit d'ailleurs de son roman que: « On pourrait dire que c'est une histoire d'amour. Mais si ce n'était seulement ça,ça ne vaudrait pas la peine de la raconter. Il y a aussi dans cette histoire des désirs et des souffrances,de celles que l'on connaît parfaitement,mais le vrai nom pour les dire,on ne le trouve jamais. Et de toutes façons,ce n'est pas amour.
( C'est très ancien,ça. Quand on n'a pas de nom pour dire les choses,on se sert d'une histoire. Ça fonctionne comme ça. Depuis des siècles)
Toutes les histoires ont leur musique. Celle-ci a une musique blanche. C'est important de le dire,parce que la musique blanche est une drôle de musique,déconcertante quelque fois:elle se joue doucement,et elle se danse lentement. Quand elle est bien jouée, c'est comme si on entendait jouer le silence, et ceux qui la danse comme des dieux, on les regarde et on a l'impression qu'ils ne bougent pas. C'est terriblement difficile, la musique blanche.
Il n'y a pas grand chose à ajouter. Peut-être faudrait-il préciser que l'histoire se passe au XIXe siècle: juste pour que personne ne s'attende à y trouver des avions,des machines à laver et des psychanalyste. Il n'y en a pas ici. Une autre fois ,peut-être » . Alessandro Baricco
Un petit bijou à lire de toute urgence.
Ma cote: 5/5
Genre littéraire:Roman .
Epoque:deuxième moitié du 19éme siècle
Editeur: Albin Michel
Nbre. De pages:138p.
I.S.B.N.2-7441-0931-2
Quatrième de couverture:
« Un petit livre qu'on n'oubliera pas,une centaine de pages qu'on a envie d'envoyer à ses amis sous pli recommandé,d'offrir aux passantes dans la rue. De quoi s'agit-il ? D'un court roman d'amour,d'un récit brûlant,impalpable,aussi net et précis qu'un morceau d'Erik Satie. Le charme est irrésistible. Il opère dès la première ligne....Le récit de Baricco est d'une légèreté incroyable. Tout cela est admirablement maîtrisé »
Eric Neuhoff,Madame Figaro
Résumé:
Lyon,1861 une épidémie ravage complètement l'élevage de larves de vers à soie . Baldabiou,industriel propriétaire de filatures,vante auprès d'Hervé Joncour la finesse des tissus de soie Japonnais,aériens! Pour sauver les filatures,une solution s'impose:se rendre au Japon pour s'approvisionner en larves.
A l'autre bout du monde le Japon commence à peine à sortir de son isolationnisme. Qu'à cela ne tienne Hervé Joncour entreprend le périple. De Lyon il traverse toute l'Europe en train,puis la steppe russe à cheval,brave montagnes et océan pour débarquer sur la côte ouest du Japon .Après lui avoir bandé les yeux,un homme va le conduire dans un village ,où il négocie l'achat des précieuses larves .Au fil du temps une amitié va s'instaurer entre Hervé et son fournisseur...Là vit aussi une superbe jeune femme,muette,dont les yeux n'ont rien d'asiatiques. Un amour passionnel va naître entre elle et Hervé. Une sensualité exacerbée se développe aux cours des quatre séjours.
Mon avis:Dans ce roman très court, qui se déroule sous nos yeux, nous retrouvons tous les sentiments humains de l'amour empreints de la poésie et de la musicalité propres à Baricco.
Baricco dit d'ailleurs de son roman que: « On pourrait dire que c'est une histoire d'amour. Mais si ce n'était seulement ça,ça ne vaudrait pas la peine de la raconter. Il y a aussi dans cette histoire des désirs et des souffrances,de celles que l'on connaît parfaitement,mais le vrai nom pour les dire,on ne le trouve jamais. Et de toutes façons,ce n'est pas amour.
( C'est très ancien,ça. Quand on n'a pas de nom pour dire les choses,on se sert d'une histoire. Ça fonctionne comme ça. Depuis des siècles)
Toutes les histoires ont leur musique. Celle-ci a une musique blanche. C'est important de le dire,parce que la musique blanche est une drôle de musique,déconcertante quelque fois:elle se joue doucement,et elle se danse lentement. Quand elle est bien jouée, c'est comme si on entendait jouer le silence, et ceux qui la danse comme des dieux, on les regarde et on a l'impression qu'ils ne bougent pas. C'est terriblement difficile, la musique blanche.
Il n'y a pas grand chose à ajouter. Peut-être faudrait-il préciser que l'histoire se passe au XIXe siècle: juste pour que personne ne s'attende à y trouver des avions,des machines à laver et des psychanalyste. Il n'y en a pas ici. Une autre fois ,peut-être » . Alessandro Baricco
Un petit bijou à lire de toute urgence.
Ma cote: 5/5
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
j'ai beaucoup aimé soie aussi...
Pinky- Grand sage du forum
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Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Il n'a pas été adapté au cinéma récemment? Il me semble que ma mère m'en a parlé...
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
morag a écrit:Il n'a pas été adapté au cinéma récemment? Il me semble que ma mère m'en a parlé...
Si en effet, en 2009, réalisé par François Girard, avec comme acteurs : Keira Knightley, Michael Pitt, Alfred Molina.
Je ne l'ai pas vu, mais ce pourrait être intéressant de comparer la beauté de cette oeuvre avec celle transposée à l'écran.
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Ah il me semblais bien ! Il paraît que c'est un beau flm triste... mais comparé au livre je ne sais pas...
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Ouff!! Vous me voyez soulagée de voir que je ne suis pas la seule à ne pas avoir apprécié!
Mon avis
Hum... Je dois avouer que je suis déçue. Après avoir beaucoup aimé Novecento : pianiste, j'espérais retrouver le même humour que j'avais tant apprécié, mais il n'y est pas vraiment, pour ne pas dire niet. Le style si poétique de Baricco est toujours là, à la fois sobre et riche, tout en douceur et en métaphore. Je crois cependant que c'est le genre de récit sans demi-mesure, on aime ou n'aime pas. Et moi, je n'ai pas vraiment aimé. Ma foi, je trouve que trop de subtilité tue la subtilité. Pour l'avoir lu deux fois et décortiquer pour les cours, j'ai pu constater que rien n'est tangible dans cette histoire. Des demi-vérités, des ombres, des impressions furtives, mais jamais de sentiments clairement énoncés, de pensées hautement formulées. Comme beaucoup d'autres l'ont relevé, tout est dans le non-dit, si bien que tout est sujet à interprétation. J'aime les livres où c'est clair, alors pour moi, devoir chercher dans les gestes ce que les mots auraient pu dire ne m'a pas plu. Oui, ce livre est d'une délicate beauté, léger comme de la soie; je ne peux dire le contraire. Cette lecture ne m'a tous simplement pas satisfaite, mais elle saura en émerveiller d'autres, c'est certain!
Mon avis
Hum... Je dois avouer que je suis déçue. Après avoir beaucoup aimé Novecento : pianiste, j'espérais retrouver le même humour que j'avais tant apprécié, mais il n'y est pas vraiment, pour ne pas dire niet. Le style si poétique de Baricco est toujours là, à la fois sobre et riche, tout en douceur et en métaphore. Je crois cependant que c'est le genre de récit sans demi-mesure, on aime ou n'aime pas. Et moi, je n'ai pas vraiment aimé. Ma foi, je trouve que trop de subtilité tue la subtilité. Pour l'avoir lu deux fois et décortiquer pour les cours, j'ai pu constater que rien n'est tangible dans cette histoire. Des demi-vérités, des ombres, des impressions furtives, mais jamais de sentiments clairement énoncés, de pensées hautement formulées. Comme beaucoup d'autres l'ont relevé, tout est dans le non-dit, si bien que tout est sujet à interprétation. J'aime les livres où c'est clair, alors pour moi, devoir chercher dans les gestes ce que les mots auraient pu dire ne m'a pas plu. Oui, ce livre est d'une délicate beauté, léger comme de la soie; je ne peux dire le contraire. Cette lecture ne m'a tous simplement pas satisfaite, mais elle saura en émerveiller d'autres, c'est certain!
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Je
Dernière édition par mimi54 le Ven 1 Avr 2011 - 23:32, édité 2 fois (Raison : orthographe et étourderie)
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
heureusement pour tes cervicales Mimi... dommage que la poésie de cet auteur ne t'a pas rencontré, c'est comme cela
il y a tant d autres auteurs à découvrir et avoir du plaisir à les lire
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Pinky- Grand sage du forum
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Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Alors moi, j'avais pris ce livre un matin de week-end, pour en lire quelques pages, avant de débuter ma journée et je ne l'ai posé qu'une fois fini (ce qui est relativement rapide, c'est petit livre). Mais je dois dire qu'il m'a transposé dans un véritable moment magique, ce genre d'instant qui nous fait aimer la lecture, déconnecter du monde extérieur. Toute en poésie, simple, romantique.
note : 9/10.
En revanche, j'ai prêté ce livre à des amis qui n'ont absolument pas aimé.
Je crois qu'avec cette histoire, c'est soit "magique" soit "insipide", soit il vous emporte, soit il ne vous capte absolument pas.
Son nombre de page fait que tout le monde peut prendre le risque !
note : 9/10.
En revanche, j'ai prêté ce livre à des amis qui n'ont absolument pas aimé.
Je crois qu'avec cette histoire, c'est soit "magique" soit "insipide", soit il vous emporte, soit il ne vous capte absolument pas.
Son nombre de page fait que tout le monde peut prendre le risque !
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Ce livre a la douceur du titre. C'est une histoire d'amour, une histoire de désirs et de souffrances. D'une lenteur chaude. Un livre de silence.
Aux lectrices et lecteurs de décorer ces si courtes phrases à leur gré. D'une beauté qui transcende la simplicité. L'ouvrir, c'est déjà être à la fin.
Ma cote: 9/10.
Aux lectrices et lecteurs de décorer ces si courtes phrases à leur gré. D'une beauté qui transcende la simplicité. L'ouvrir, c'est déjà être à la fin.
Ma cote: 9/10.
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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A propos de "Soie"
J'ai lu Soie parce qu'il était proposé dans un cercle de lecture que je fréquente. C'est un livre qui est assez éloigné de ceux que je lis habituellement (des polars). Cependant, j'ai été fasciné par la richesse de ce livre. La perfection est atteinte « non quand il n'y a plus rien à ajouter mais quand il n'y a plus rien à retrancher », nous dit Saint-Exupéry dans Terre des homme.
Ce livre,illustration parfaite de cette remarque, est un petit bijou littéraire limpide et fluide, d’une richesse thématique qui va inciter le lecteur à créer son propre univers, sa propre lecture, le récit servant de piste de décollage à son imagination.
Le premier thème qui m’a frappé dans ce récit est celui du mystère. Et tout d’abord celui des êtres que rencontre Joncour, qu’il ne comprendra jamais totalement : Hélène, Baldabiou, Hara Kei, et bien sûr la femme sans nom ô combien mystérieuse, qui le fascine et qu’il aime, pense-t-il. Mais Joncour lui-même est aussi une source de mystère pour le lecteur. L’essentiel de ses sentiments nous restera caché, et nous le verrons agir sans savoir ce qu’il pense : il nous reste opaque, étranger.
Pour montrer cette opacité, Baricco utilise ici les techniques du roman comportementaliste, pour lequel l’introspection est bannie, où les personnage sont saisis à travers leurs actes, leurs comportements face aux différentes situations qu’ils rencontrent. La psychologie est induite par les actes, jamais décrite. Lorsqu’Hélène meurt, nous ne saurons pas ce qu’il ressent. Nous saurons simplement « qu’il fit graver sur sa tombe un seul mot. Hélas. » Cette sobriété et cette extériorité permettent des interprétations multiples et ajoutent encore à la richesse de la lecture.
Le deuxième thème est lié au premier : la double histoire d’amour que raconte Baricco est placée sous le signe de l’incompréhension de l’Autre. Certains diraient : l’incommunicabilité, si ça ne faisait pas aujourd’hui un peu trop tarte à la crème.
Joncour aime deux femmes et semble être aimé des deux. Il aime la femme sans nom rencontrée au Japon, et il aime sa femme Hélène. Il les aime et ne comprend aucune des deux. Cette femme sans nom, comment pourrait-il la comprendre ? Ils ne parlent pas la même langue, et quand il croit avoir enfin déchiffré ce qu’elle pourrait lui dire, il découvre bien plus tard que c’est une autre qui lui a parlé.
Mais il ne comprend pas mieux sa femme Hélène, découvrant après sa mort son geste étonnant . Que cherchait-elle en lui écrivant une lettre d’amour que Joncour pensait écrite par la femme sans nom ? Etait-ce un moyen habile pour elle de le pousser à se déprendre de sa rivale ? De permettre à Joncour, en vivant ses fantasmes jusqu’au bout, d’oublier enfin cet amour impossible ? Etait-ce une preuve d’amour unique d’une femme prête à se sacrifier pour que l’homme qu’elle aime soit heureux ? Nous n’en saurons rien. Le mystère subsistera jusqu’au bout, renforcé par le comportement d’Hélène au moment du départ de Baldabiou : « Alors Hélène fit une drôle de chose. Elle s’écarta d’Hervé Joncour, et elle courut après Baldabiou pour le rattraper, et elle le serra dans ses bras, fort et tout en le serrant éclata en larmes. Elle ne pleurait jamais, Hélène. »
Au fond, que savons-nous des vrais sentiments d’Hélène ? De ses rapports réels avec Baldabiou quand son mari s’absente pendant de longs mois au Japon ?
Là encore, le récit prend ici le contrepied des banalités dont nous sommes assommés tous les jours. Pour dissiper les malentendus, nous devons parler, discuter, parler encore, parler toujours, nous explique-t-on partout. Or ce roman est le roman du silence et du non-dit. Puisque l’Autre est irréductiblement mystérieux, pourquoi espérer dissiper le mystère par une parole vaine ?
Le récit des voyages de Joncour au Japon se résume à quelques phrases chaque fois répétées à l’identique et qui énumèrent les villes et les frontières traversées. « il passa la frontière près de Metz, traversa le Wurtemberg et la Bavière, (…) parcourut à cheval deux mille kilomètres de stepper russe, (…)redescendit le cours du fleuve Amour, longeant la frontière chinoise jusqu’à l’Océan (…) ».
Ce faisant, Barrico prend le contrepied d’une affirmation qui est devenu aujourd’hui un truisme : dans le voyage, ce n’est pas la destination qui compte, c’est la route. Sans doute ce truisme comporte-t-il sa part de vérité, mais le Japon est pour Joncour la métaphore, concentrée en un point unique, des objectifs dérisoires, ordinaires ou grandioses que chaque homme peut fixer à sa propre vie. Ces objectifs, il peut ou non les atteindre, mais ce sont eux qui le forgent et le forment, qui font de lui un humain inscrit dans son époque.
Le but de Joncour peut sembler dérisoire, puisqu’il s’agit pour lui de trouver des œufs minuscules qui vont donner un jour une soie certes somptueuse, mais si délicate et ténue que lorsqu’ on la serre dans son poing, on a l’impression de ne rien tenir entre les doigts. Une matière presqu’inexistante, mais capable de donner un plaisir esthétique évanescent et fugace. Aussi évanescent et fugace que la vie d’un être humain.
En filigrane, Alessandro Baricco développe ainsi une réflexion qui pourrait être résumée ainsi : qu’est-ce qu’une vie d’homme ?
Au début du récit, deux phrases présentent Hervé Joncour au lecteur : « C’était au reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre. On aura remarqué que ceux-là contemplent leur destin à la façon dont la plupart des autres contemplent une journée de pluie. »
Cette contemplation de sa propre vie donne au personnage de Joncour légèreté et profondeur.
Légèreté dans son rapport au monde, simple, direct, sans arrière pensée, détaché des contingences matérielles.
Profondeur liée à la part de mystère qui va rester attachée à lui par la grâce de l’auteur. Sa vie d’adulte va se dérouler devant nous, réduite au dévoilement de quelques évènements qui pour certains d’entre eux semblent avoir été choisis de façon arbitraire, pour d’autres restent marqués du sceau d’une répétition tranquille et monotone. A plusieurs endroits du récit, des phrases entières sont répétées mot pour mot, et cette répétition lancinante traduit le côté dérisoire et futile de sa vie.
Mais sa vie n’est pas que cela : comme le dit Barrico à la fin du roman, elle est aussi l’expression d’une liturgie d’habitudes qui nous défend du malheur, un cocon (de soie ?) dans lequel nous pouvons nous envelopper et nous protéger. Joncour est le spectateur distancié de sa propre vie, tout comme le lecteur est le spectateur de la vie de Joncour.
Spectateur extérieur, ô combien ! Car nous ne saurons presque rien de ses joies, de ses souffrances, de ses sentiments. Après la mort de sa femme, il passe des heures à regarder les rides de l’eau sur le lac « parce qu’il lui semblait voir, dessiné sur l’eau, le spectacle léger, et inexplicable, qu’avait été sa vie ».
Notre vie d’homme est une simple et fugace ride sur l’eau d’un lac, nous dit Alessandro Barrico, et même si vous vivez, comme le fait Joncour, une vie aventureuse, la ride sur l’eau du lac sera tout aussi vite effacée.
Ce livre,illustration parfaite de cette remarque, est un petit bijou littéraire limpide et fluide, d’une richesse thématique qui va inciter le lecteur à créer son propre univers, sa propre lecture, le récit servant de piste de décollage à son imagination.
Le premier thème qui m’a frappé dans ce récit est celui du mystère. Et tout d’abord celui des êtres que rencontre Joncour, qu’il ne comprendra jamais totalement : Hélène, Baldabiou, Hara Kei, et bien sûr la femme sans nom ô combien mystérieuse, qui le fascine et qu’il aime, pense-t-il. Mais Joncour lui-même est aussi une source de mystère pour le lecteur. L’essentiel de ses sentiments nous restera caché, et nous le verrons agir sans savoir ce qu’il pense : il nous reste opaque, étranger.
Pour montrer cette opacité, Baricco utilise ici les techniques du roman comportementaliste, pour lequel l’introspection est bannie, où les personnage sont saisis à travers leurs actes, leurs comportements face aux différentes situations qu’ils rencontrent. La psychologie est induite par les actes, jamais décrite. Lorsqu’Hélène meurt, nous ne saurons pas ce qu’il ressent. Nous saurons simplement « qu’il fit graver sur sa tombe un seul mot. Hélas. » Cette sobriété et cette extériorité permettent des interprétations multiples et ajoutent encore à la richesse de la lecture.
Le deuxième thème est lié au premier : la double histoire d’amour que raconte Baricco est placée sous le signe de l’incompréhension de l’Autre. Certains diraient : l’incommunicabilité, si ça ne faisait pas aujourd’hui un peu trop tarte à la crème.
Joncour aime deux femmes et semble être aimé des deux. Il aime la femme sans nom rencontrée au Japon, et il aime sa femme Hélène. Il les aime et ne comprend aucune des deux. Cette femme sans nom, comment pourrait-il la comprendre ? Ils ne parlent pas la même langue, et quand il croit avoir enfin déchiffré ce qu’elle pourrait lui dire, il découvre bien plus tard que c’est une autre qui lui a parlé.
Mais il ne comprend pas mieux sa femme Hélène, découvrant après sa mort son geste étonnant . Que cherchait-elle en lui écrivant une lettre d’amour que Joncour pensait écrite par la femme sans nom ? Etait-ce un moyen habile pour elle de le pousser à se déprendre de sa rivale ? De permettre à Joncour, en vivant ses fantasmes jusqu’au bout, d’oublier enfin cet amour impossible ? Etait-ce une preuve d’amour unique d’une femme prête à se sacrifier pour que l’homme qu’elle aime soit heureux ? Nous n’en saurons rien. Le mystère subsistera jusqu’au bout, renforcé par le comportement d’Hélène au moment du départ de Baldabiou : « Alors Hélène fit une drôle de chose. Elle s’écarta d’Hervé Joncour, et elle courut après Baldabiou pour le rattraper, et elle le serra dans ses bras, fort et tout en le serrant éclata en larmes. Elle ne pleurait jamais, Hélène. »
Au fond, que savons-nous des vrais sentiments d’Hélène ? De ses rapports réels avec Baldabiou quand son mari s’absente pendant de longs mois au Japon ?
Là encore, le récit prend ici le contrepied des banalités dont nous sommes assommés tous les jours. Pour dissiper les malentendus, nous devons parler, discuter, parler encore, parler toujours, nous explique-t-on partout. Or ce roman est le roman du silence et du non-dit. Puisque l’Autre est irréductiblement mystérieux, pourquoi espérer dissiper le mystère par une parole vaine ?
Le récit des voyages de Joncour au Japon se résume à quelques phrases chaque fois répétées à l’identique et qui énumèrent les villes et les frontières traversées. « il passa la frontière près de Metz, traversa le Wurtemberg et la Bavière, (…) parcourut à cheval deux mille kilomètres de stepper russe, (…)redescendit le cours du fleuve Amour, longeant la frontière chinoise jusqu’à l’Océan (…) ».
Ce faisant, Barrico prend le contrepied d’une affirmation qui est devenu aujourd’hui un truisme : dans le voyage, ce n’est pas la destination qui compte, c’est la route. Sans doute ce truisme comporte-t-il sa part de vérité, mais le Japon est pour Joncour la métaphore, concentrée en un point unique, des objectifs dérisoires, ordinaires ou grandioses que chaque homme peut fixer à sa propre vie. Ces objectifs, il peut ou non les atteindre, mais ce sont eux qui le forgent et le forment, qui font de lui un humain inscrit dans son époque.
Le but de Joncour peut sembler dérisoire, puisqu’il s’agit pour lui de trouver des œufs minuscules qui vont donner un jour une soie certes somptueuse, mais si délicate et ténue que lorsqu’ on la serre dans son poing, on a l’impression de ne rien tenir entre les doigts. Une matière presqu’inexistante, mais capable de donner un plaisir esthétique évanescent et fugace. Aussi évanescent et fugace que la vie d’un être humain.
En filigrane, Alessandro Baricco développe ainsi une réflexion qui pourrait être résumée ainsi : qu’est-ce qu’une vie d’homme ?
Au début du récit, deux phrases présentent Hervé Joncour au lecteur : « C’était au reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre. On aura remarqué que ceux-là contemplent leur destin à la façon dont la plupart des autres contemplent une journée de pluie. »
Cette contemplation de sa propre vie donne au personnage de Joncour légèreté et profondeur.
Légèreté dans son rapport au monde, simple, direct, sans arrière pensée, détaché des contingences matérielles.
Profondeur liée à la part de mystère qui va rester attachée à lui par la grâce de l’auteur. Sa vie d’adulte va se dérouler devant nous, réduite au dévoilement de quelques évènements qui pour certains d’entre eux semblent avoir été choisis de façon arbitraire, pour d’autres restent marqués du sceau d’une répétition tranquille et monotone. A plusieurs endroits du récit, des phrases entières sont répétées mot pour mot, et cette répétition lancinante traduit le côté dérisoire et futile de sa vie.
Mais sa vie n’est pas que cela : comme le dit Barrico à la fin du roman, elle est aussi l’expression d’une liturgie d’habitudes qui nous défend du malheur, un cocon (de soie ?) dans lequel nous pouvons nous envelopper et nous protéger. Joncour est le spectateur distancié de sa propre vie, tout comme le lecteur est le spectateur de la vie de Joncour.
Spectateur extérieur, ô combien ! Car nous ne saurons presque rien de ses joies, de ses souffrances, de ses sentiments. Après la mort de sa femme, il passe des heures à regarder les rides de l’eau sur le lac « parce qu’il lui semblait voir, dessiné sur l’eau, le spectacle léger, et inexplicable, qu’avait été sa vie ».
Notre vie d’homme est une simple et fugace ride sur l’eau d’un lac, nous dit Alessandro Barrico, et même si vous vivez, comme le fait Joncour, une vie aventureuse, la ride sur l’eau du lac sera tout aussi vite effacée.
Invité- Invité
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Merci Shamash pour cette magnifique critique
louloute- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Shamash: WOW!
Que de beaux souvenirs nous reviennent de ce roman en lisant cette magnifique critique! Tout y est.
Merci encore et salutations!
Que de beaux souvenirs nous reviennent de ce roman en lisant cette magnifique critique! Tout y est.
Merci encore et salutations!
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Nombre de messages : 3267
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Localisation : Québec
Emploi/loisirs : Retraité
Genre littéraire préféré : Roman historique
Date d'inscription : 07/01/2012
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
très jolie critique et analyse littéraire Shamash
Pinky- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Baricco, Alessandro] Soie
Louloute, Moulin-à-Vent et Pinky : merci pour cette appréciation positive de ma lecture de "Soie". De mon côté j'ai été intéressé par ce qu'en dit Merkillia, même si elle n'a pas apprécié le livre.
L'écriture de Soie est très particulière : on peut ne pas entrer dans l'histoire tout en reconnaissant les qualités littéraires du roman. J'ai éprouvé le même sentiment que Merkillia à propos du roman de Flaubert, Salammbô : remarquablement écrit, et pourtant je suis resté extérieur au livre. Pourquoi ? Sans soute par ce que, tout comme en amour, il y a (ou pas) des "affinités électives" entre un auteur et son lecteur. Et tout comme pour le sentiment amoureux, ce lien reste à jamais mystérieux.
L'écriture de Soie est très particulière : on peut ne pas entrer dans l'histoire tout en reconnaissant les qualités littéraires du roman. J'ai éprouvé le même sentiment que Merkillia à propos du roman de Flaubert, Salammbô : remarquablement écrit, et pourtant je suis resté extérieur au livre. Pourquoi ? Sans soute par ce que, tout comme en amour, il y a (ou pas) des "affinités électives" entre un auteur et son lecteur. Et tout comme pour le sentiment amoureux, ce lien reste à jamais mystérieux.
Invité- Invité
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