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[Granotier, Sylvie] La Rigole du Diable

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Message par Invité Lun 7 Fév 2011 - 14:59

[Granotier, Sylvie] La Rigole du Diable La_rig10

Présentation de l'éditeur

Le passé ne meurt jamais. Chargée de la défense d'une femme que tout accuse, une jeune avocate voit ressurgir un autre crime jamais élucidé : celui de sa propre mère, quand elle était enfant. La " Rigole du diable " n'a pas livré tous ses secrets... "De chausse-trapes en faux-semblants, Sylvie Granotier entraîne ses lecteurs vers les plus noires aventures humaines avec une élégance diabolique.

Mon avis

Mon premier contact avec le nouveau roman de Sylvie Granotier, la Rigole du diable, s’est mal engagé. D’emblée, j’ai trouvé le titre plutôt racoleur. Initiative d’un éditeur expérimenté à la recherche d’un titre choc ? Possible. Mais après tout, le titre n’est pas le plus important : si Voyage au bout de la nuit s’était appelé Les ricanements de Satan, ça ne l’aurait pas empêché d’être un grand roman. Et puis je me suis souvenu de « Double Je », un précédent roman de Sylvie Granotier que j’avais lu il y a quelques années, et qui était remarquablement construit et inventif. Du coup, j’ai acheté celui-ci.

Deuxième difficulté : je venais de terminer « Zulu » de Caryl Férey. Quand on est encore imprégné des mots, des phrases, du rythme et des personnages d’un grand roman, il est toujours difficile d’entrer dans un autre univers. Zulu avait produit en moi un tel choc que je craignais de trouver une saveur fadasse à n’importe quel autre livre. Mes craintes ont été accentuées quand, après avoir lu quelques pages, j’ai compris que la Rigole du diable était entièrement écrite au présent de l’indicatif, ce qui est pour moi un défaut rédhibitoire. En tout cas, ça l’était jusqu’à aujourd’hui. Car, première (divine) surprise, en continuant ma lecture, j’ai apprécié la façon dont Sylvie Granotier surmontait avec une maestria tranquille les difficultés que le présent impose à la narration, en parvenant à donner à son récit un rythme, une souplesse ainsi qu’un suspense permanent qui s’accroit au fil des pages.

La narratrice, Catherine, jeune avocate parisienne débutante, est prise dans le réseau d’une double intrigue où les mensonges, les faux semblants et les ambiguïtés des différents personnages qui l’entourent sont décrits avec justesse et profondeur. Trois personnages principaux gravitent autour d’elle et l’auteur nous permet de voir sporadiquement les événements à travers leurs yeux. En nous donnant suffisamment de pistes pour que nous puissions deviner, ou en tout cas pressentir, la clé des deux énigmes, elle ôte ainsi, volontairement, une partie du mystère mais déporte habilement le suspense du côté de la psychologie des personnages.

Violet, la mère de Catherine a été assassinée alors qu’elle était encore un petit enfant. Elle était présente sur les lieux au moment du drame, sans rien en voir. Son père, le docteur Monsigny, constamment présent, attentif, aimant, a toujours refusé de lui parler de Violet, sans doute pour protéger sa fille. Après avoir défendu, pour son tout premier procès, un quadragénaire séduisant, accusé de violences physiques sur une femme dont il a été l’amant d’une nuit, Catherine est chargée de sa première grosse affaire : la défense d’une jeune femme d’origine africaine, Myriam, accusée d’avoir empoisonné son mari, un paysan creusois ayant trente ans de plus qu’elle. L’affaire est jugée dans la Creuse, à Guéret, région où, Catherine va bientôt l’apprendre, sa propre mère est morte vingt ans plus tôt.

Les deux intrigues ne sont pas l’essentiel du livre, chacune des deux prises individuellement serait même plutôt banale. Le point fort du roman porte sur l’articulation entre les deux récits, et le suspense est situé dans la psychologie et l’évolution des personnages, ainsi que leur dévoilement progressif aux yeux du lecteur. De ce point de vue, la réussite est totale. Entre Paris et la Creuse, l’histoire déroule ses méandres dans des descriptions précises, fines, des dialogues efficaces, sobres, les personnages sont vrais, crédibles. Sylvie Granotier a le sens du détail qui fait mouche, elle aime la précision du mot et la justesse de l’observation :

« A chaque arrêt du train, les annonces lancées dans des micros mal réglés assourdissent l’audition, puis c’est le vendeur ambulant qui tâche d’aguicher le voyageur avec ses sandwichs sous Cellophane et ses gourmandises variées, sucre et chocolat et vice versa et, comme personne ne se sent obligé de sortir de la voiture pour converser avec son téléphone portable, dont la sonnerie doit être sonore pour vaincre le bruit du train, toute activité intellectuelle est condamnée d’avance.
Acheter des boules Quiès pour la prochaine fois, se dit Catherine.
Mieux.
Elle enfile ses oreillettes Sennheiser toutes neuves, les branche sur son téléphone et lance la musique en aléatoire


Avant même la recherche de la vérité sur le meurtre de Violet, Catherine est à la recherche désespérée de l’identité réelle de sa mère. Qui est cette inconnue, pourquoi a-t-elle épousé un homme ayant vingt-cinq ans de plus qu’elle ? Avait-elle un amant, plus jeune ? Violet se préparait-elle à quitter le docteur Monsigny ? Des plongées dans ce passé permettent au lecteur de se faire une idée plus précise de l’identité réelle des protagonistes et de comprendre, avec un temps d’avance sur Catherine le déroulement possible des événements. Ce temps d’avance, loin d’éloigner le suspense, l’augmente au contraire en créant chez le lecteur un effet d’attente, jusqu’à la scène finale où Catherine découvre enfin l’identité du meurtrier.

La deuxième histoire entrelacée avec celle-ci, celle de Myriam, est également racontée avec habileté. Elle aurait pu être l’objet unique d’un roman, mais le décalage entre les deux récits, en montrant l’insertion de Catherine dans sa vie professionnelle, donne du relief et de l’originalité à l’ensemble. La découverte de la vérité sur l’assassinat du mari de Myriam survient presque en même temps que la découverte de la vérité sur l’assassinat de la mère de Catherine : les deux récits s’imbriquent parfaitement, jusqu’au bout.

Enfin, Sylvie Granotier s’accorde parfois des moments de plaisir d’écriture dans des passages très réussis ayant une certaine tonalité poétique. Elle n’en abuse pas et cela augmente encore le plaisir du lecteur. Ainsi, cette belle description d’une petite route de la Creuse, en automne :
« En ce dimanche froid et sec, la voûte est de brocart, un somptueux tissu éclairé à contre-jour, aucun dessin visible, un réseau minutieux de fines broderies suivant le désordre d’une inspiration débridée, du vieil or aux reflets noisettes au rouge grenade, de l’argent vieilli à l’ocre, le rouille de plus en plus intense jusqu’à l’orange vif, les sous bois restent opportunément dans l’ombre, baissant le vert et le brun, un fond simple et modeste posé pour mettre en valeur la splendeur du plafond céleste. »

Au final, un excellent roman de suspense français, très plaisant à lire, remarquablement construit, et dont l’écriture est fine, précise, ciselée. Du beau travail !

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