[Reza, Yasmina] Heureux les heureux

Editeur : FLAMMARION
Date de parution: 2 janvier 2013
Broché: 220 pages

Résumé:
Dans le 95, qui va de la place Clichy à la porte de Vanves, je me suis souvenue de ce qui m’avait enchaînée à Igor Lorrain. Non pas l’amour, ou n’importe lequel des noms qu’on donne au sentiment, mais la sauvagerie. Il s’est penché et il a dit, tu me reconnais ‘ J’ai dit, oui et non. Il a souri. Je me suis souvenue aussi qu’autrefois je n’arrivais jamais à lui répondre avec netteté. ‘ Tu t’appelles toujours Hélène Barnèche ‘ Oui. ‘ Tu es toujours mariée avec Raoul Barnèche ‘ Oui. J’aurais voulu faire une phrase plus longue, mais je n’étais pas capable de le tutoyer. Il avait des cheveux longs poivre et sel, mis en arrière d’une curieuse façon, et un cou empâté. Dans ses yeux, je retrouvais la graine de folie sombre qui m’avait aspirée. Je me suis passée en revue mentalement. Ma coiffure, ma robe et mon gilet, mes mains. Il s’est penché encore pour dire, tu es heureuse ‘ J’ai dit, oui, et j’ai pensé, quel culot. Il a hoché la tête et pris un petit air attendri, tu es heureuse, bravo.

Mon avis:
Livre lu dans le cadre du Prix Livre France Inter organisé à l’échelle de ma bibliothèque.

Le titre et le résumé me plaisaient bien… mais une fois le livre fini j’ai l’impression d’avoir été trompée.
Je m’attendais à quelque chose de joyeux, de gai… et tout ce qu’il en ressort c’est que l’homme sait vraiment bien gâcher les occasions qu’il a pour être heureux et cherche un bonheur là où il ne se trouve pas forcément.

Yasmina REZA nous présente un panel de personnages, qui sont reliés entre eux (en gros elle applique la « théorie des six degrés de séparation » sans la nommer) dans des courts chapitres.
De par la mise en forme on a plus l’impression d’assister à des saynettes qu’à une histoire continue. Si on faisait une comparaison on pourrait dire que le principe ressemble à « Scènes de ménage » ou « Nos chers voisins », mais en beaucoup moins drôles et plus tragique.
Sauf que là nous sont présentés des gens qui ont tous une fêlure dans leur vie, un vice, un travers, des problèmes, et apparemment le sexe est une solution pour la plupart des personnages (une obsession de l’auteur peut-être aussi ?) et les hommes présentés ont bien du mal à ne pas aller voir leur(s) maîtresses. Drôle de vision de la vie quand même…

Par contre je n’ai pas aimé du tout la mise en forme… certes les chapitres sont courts mais ça n’est pas une raison pour ne pas faire de retour à la ligne. Récit et dialogues se suivent, sans distinction, ce qui est parfois assez déroutant, et je pense que j’aurai plus apprécié avec une mise en page normale. J’avoue ne pas voir l’intérêt de présenter le texte comme cela…

Et la fin… je n’ai pas compris là où Yasmina REZA voulait en venir.
Le dernier chapitre est surement un des plus touchants, mais il faudra qu’on m’explique la dernière phrase et son but.
J’en ressors donc assez déçue, et je ne suis pas tentée par lire un autre livre de cet auteur pour le moment.

A ne pas lire pour passer un "bon moment" car on en ressort plus sceptique qu'autre chose.

Ma note: 2.5 /5