[Despentes, Virginie] Les jolies choses

Editions Grasset
250 pages
EAN 9782246568926

Présentation de l'éditeur

Le roman se passe à Paris, de nos jours, dans le dix-huitième arrondissement. C'est le roman de l'ambition et de l'innocence, une version rock et déjantée des Illusions perdues. Pauline et Claudine sont sœurs jumelles. Mais elle sont aux antipodes l'une de l'autre. Claudine aime la magouille et le mensonge, ferait tout et plus pour arriver à ses fins, provinciale enivrée de Paris. Pauline aime la droiture. Mais qui dit que les purs ont le monopole du cœur ? Quand Claudine se défenestre, Pauline prend sa place, dans le vie et au sein d'un groupe rock. Ce troc d'identités se révèle vite un jeu dangereux, une chasse aux dupes, un festival d'arnaques où les méchants ne sont jamais ceux qu'on croit. Virginie Despentes, qui connaît intimement le monde du rock et ses coulisses, fait défiler ses femmes, prêtes à tout, jusqu'au sacrifice : Pauline et ses arrangements avec la vérité, Agnès, l'ancienne alcoolique, sauvée par l'amour, Claudine la fonceuse. Tout comme Baise moi et Les chiennes savantes, le dernier roman de Virginie Despentes secoue les conventions du style, mêlant la langue de la rue et le naturel sans tabous des personnages, mais avec une tendresse qu'elle n'avait jamais montrée jusque là pour l'espèce humaine.

Mon avis

Après avoir découvert Virginie Despentes dans Vernon Subutex, son roman la plus récente et la plus accessible (d'après mon libraire qui est toujours de bon conseil), j'avais envie d'explorer le reste de son œuvre. Vu la réputation de l'auteure, je m'attendais à du trash (il y en a), de la colère (il y en a), des références punk (il y en a également, même si je ne suis pas experte). Et j'y allais avec un peu d'appréhension. J'ai adoré Vernon Subutex, j'avais envie d'aimer le reste. Et je n'ai pas été déçue. Bien sûr les personnages secondaires sont parfois caricaturaux, mais ce qui compte est que le double portrait des héroïnes, qui semble si manichéen dans les premières pages, s'affine au fur et à mesure que l'intrigue progresse et que Pauline, la jumelle qui prend l'identité de sa sœur décédée (et exécrée), s'imprègne de l'univers de celle-ci. Virginie Despentes à l'élégance de ne pas condamner ses héros. Même les plus pathétiques ont droit à quelques lignes de tendresse.

Conclusion : si vraiment vous êtes allergiques aux gros mots et aux scènes de sexe, mieux vaut passer votre chemin, mais si vous acceptez ces éléments lorsqu'ils sont au service d'une intrigue plus subtile qu'elle n'en a l'air et d'une réflexion sur la place de la femme, l'identité et le regard des autres, foncez !

Merci pour cette critique Algue. Ton avis me donne envie de m'intéresser à cette auteure. Je pense me le noter.