[Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
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Votre avis sur le livre
[Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
Nombre de pages de l'édition imprimée : 219 pages
Editeur : Seuil (2 janvier 2014)
Résumé
"Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là ? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici". En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre.
L'auteur
Edouard Louis a 21 ans. Il a déjà publié Pierre Bourdieu : l'insoumission en héritage (PUF, 2013). En finir avec Eddy Bellegueule est son premier roman.
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Re: [Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
J'ai commandé ce livre, je le recevrais normalement demain.
J'avoue que la polémique roman/autobiographie m'intrigue pour le moment davantage que le sujet traité. J'en ai lu quelques extraits, le style m'a l'air quand même bien manié, même si en ayant vu quelques interviews, l'auteur ne me plais pas beaucoup.
Nous verrons, cela
J'avoue que la polémique roman/autobiographie m'intrigue pour le moment davantage que le sujet traité. J'en ai lu quelques extraits, le style m'a l'air quand même bien manié, même si en ayant vu quelques interviews, l'auteur ne me plais pas beaucoup.
Nous verrons, cela
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Re: [Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
Salut Sacha
J'ai été très touché par ce témoignage, j'espère que tu l'apprécieras toi aussi. Pour moi c'est évident qu'il s'agit d'un roman autobiographique, mais bon c'est vrai qu'on ne sait jamais vraiment. L'auteur laisse peut être volontairement planer le doute.
Ma critique :
L'histoire très touchante d'un adolescent, Eddy Bellegueule, né dans un petit village de Picardie, dont la famille et l'ensemble de son entourage n'accepte aucunement la différence.
Mais Eddy lui est différent, il est homosexuel. Victime de violence à l'école mais aussi de violence au sein de sa propre famille, il est prêt à tout pour lutter contre ce qu'il est, rentrer dans le moule des gens "ordinaires", être heureux ou du moins faire semblant de l'être.
Un témoignage touchant qui prône la tolérance envers l'homosexualité, envers la différence quelle qu'elle soit .
J'ai été très touché par ce témoignage, j'espère que tu l'apprécieras toi aussi. Pour moi c'est évident qu'il s'agit d'un roman autobiographique, mais bon c'est vrai qu'on ne sait jamais vraiment. L'auteur laisse peut être volontairement planer le doute.
Ma critique :
L'histoire très touchante d'un adolescent, Eddy Bellegueule, né dans un petit village de Picardie, dont la famille et l'ensemble de son entourage n'accepte aucunement la différence.
Mais Eddy lui est différent, il est homosexuel. Victime de violence à l'école mais aussi de violence au sein de sa propre famille, il est prêt à tout pour lutter contre ce qu'il est, rentrer dans le moule des gens "ordinaires", être heureux ou du moins faire semblant de l'être.
Un témoignage touchant qui prône la tolérance envers l'homosexualité, envers la différence quelle qu'elle soit .
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Re: [Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
Je viens de le terminer, et si je peux donner mon avis, je ne sais pas encore si j'ai aimé ou pas. En tous cas, ce livre ne me laisse pas indifférente. On a beau savoir plus ou moins à quoi s'attendre en lisant le résumé, on reste quand même cois devant la crudité des mots, le personnage incassable et la maîtrise de l'auteur. On a l'impression de ne pas pouvoir échapper aux mots, qu'ils sont là exprès pour nous atteindre, parce qu'ils sont ce qu'ils sont et qu'on ne pas en utiliser d'autres. De même qu'Eddy ne peut pas changer, peut importe le nombre de fois qu'il essaye. C'est un combat que l'on suit, qui n'aura qu'une issue. On comprend que ce qu'Eddy était va l'aider à devenir lui-même.
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Re: [Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
Je partage l'avis de Sacha : j'ai de la peine à donner un avis. Je l'ai lu sans idée préconçue, car je ne savais pas qu'il s'agissait d'un tout jeune auteur qui a écrit un récit apparemment autobiographique.
C'est un très beau livre sur la différence, mais qui m'a laissé une sensation dérangeante. Le personnage vit dans une famille d'une grande pauvreté matérielle et morale. L'école qui devrait être un milieu sécurisant ne remplit pas son rôle. Certains passages sont très durs et cela paraît incroyable que de nos jours, un homosexuel vive une situation semblable.
C'est un très beau livre sur la différence, mais qui m'a laissé une sensation dérangeante. Le personnage vit dans une famille d'une grande pauvreté matérielle et morale. L'école qui devrait être un milieu sécurisant ne remplit pas son rôle. Certains passages sont très durs et cela paraît incroyable que de nos jours, un homosexuel vive une situation semblable.
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Re: [Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
J'ai terminé ce livre hier après en avoir beaucoup entendu parler. Et j'ai été un peu désorientée, non par le fond du livre (le témoignage sur la différence est très touchant et humble) mais par l'écriture. Elle semble tel un monologue (normal pour une bio) mais un monologue qui s'écoute et qui se veut très sélectif dans les termes. Bref, je n'ai pas vraiment accroché au style de l'auteur, mais c'est un premier livre ; de plus, c'est un livre qu'il avait certainement "besoin" d'écrire.
Concernant le témoignage, l'histoire est touchante et humaine, une leçon de tolérance (dans les deux sens : envers la différence et envers les "intolérants"). Un roman apprécié.
Concernant le témoignage, l'histoire est touchante et humaine, une leçon de tolérance (dans les deux sens : envers la différence et envers les "intolérants"). Un roman apprécié.
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Re: [Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
J'ai été comme happée par ce livre que j'ai dévoré. J'éprouve une grande fascination pour la force du personnage et son courage de dire les choses. Le politiquement correct n'a pas sa place dans cet univers.
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Re: [Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
Comme Sacha, Oxalys et Elo, je suis restée un peu perplexe après avoir fini ce livre. J'en ai aimé la construction par scènes, l'écriture, le tempo. Cela se lit bien et vite, avec plaisir.
Mais il y a un hic assez difficile à définir. Que le personnage principal renie et méprise son milieu d'origine, c'est son droit. Mais j'ai l'impression que cela va plus loin, que l'auteur prend le lecteur à partie dans la condamnation de ces pauvres gens qu'il nous fait observer comme des animaux au zoo. Même si je comprends l'exaspération du héros vis-à-vis de sa famille et la fascination qu'exercent sur lui les foyers où l'on dîne au lieu de bouffer, je me réserve en tant que lecteur le droit de ne pas partager ces sentiments.
Ce qu'il manque à Édouard Louis pour que j'apprécie réellement son travail, c'est sans doute un peu de distance. Il est tout jeune, et il ne va pas tarder à se rendre compte que changer de classe sociale ne résout pas tous les problèmes, que la laideur bourgeoise existe elle aussi. J'imagine qu'il écrira alors des œuvres encore plus convaincantes. Je lui souhaite de garder sa plume d'ici là.
Mais il y a un hic assez difficile à définir. Que le personnage principal renie et méprise son milieu d'origine, c'est son droit. Mais j'ai l'impression que cela va plus loin, que l'auteur prend le lecteur à partie dans la condamnation de ces pauvres gens qu'il nous fait observer comme des animaux au zoo. Même si je comprends l'exaspération du héros vis-à-vis de sa famille et la fascination qu'exercent sur lui les foyers où l'on dîne au lieu de bouffer, je me réserve en tant que lecteur le droit de ne pas partager ces sentiments.
Ce qu'il manque à Édouard Louis pour que j'apprécie réellement son travail, c'est sans doute un peu de distance. Il est tout jeune, et il ne va pas tarder à se rendre compte que changer de classe sociale ne résout pas tous les problèmes, que la laideur bourgeoise existe elle aussi. J'imagine qu'il écrira alors des œuvres encore plus convaincantes. Je lui souhaite de garder sa plume d'ici là.
Re: [Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
Je vois que je ne suis pas la seule a avoir été dérangée par ce livre. Je l'ai pourtant lu d'une traite, mais il y a cette sensation de malaise après l'avoir refermé...J'ai donc cherché plus loin, et j'ai compris que cette sensation là, elle venait du fait que l'auteur parle de personnes existantes, de personnes humaines, de personnes qui ont dû lire le livre et voir là étalé devant leurs yeux ce que leur enfant, leur frère, leur ami, pensait d'eux. Il y a d'ailleurs eu une belle polémique après la sortie du livre, et la famille d' Édouard Louis s'est exprimée à ce sujet.
Comme tu le dis, Algue, on nous fait observer ces gens comme au zoo, c'est tout à fait ça : Venez voir les pauvres gens du Nord, comme ils sont bêtes et ridicules. C'est vrai, c'est sale la misère, mais il n'y a rien eu d'autre que ça, dans la vie de cet enfant?
Je lui souhaite toute la réussite du monde, à ce jeune homme, c'est bien de s'en sortir, mais peut-être n'est on pas obligé de tout salir pour ça, je ne suis pas sûre...
Comme tu le dis, Algue, on nous fait observer ces gens comme au zoo, c'est tout à fait ça : Venez voir les pauvres gens du Nord, comme ils sont bêtes et ridicules. C'est vrai, c'est sale la misère, mais il n'y a rien eu d'autre que ça, dans la vie de cet enfant?
Je lui souhaite toute la réussite du monde, à ce jeune homme, c'est bien de s'en sortir, mais peut-être n'est on pas obligé de tout salir pour ça, je ne suis pas sûre...
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Re: [Louis, Edouard] En finir avec Eddy Bellegueule
j'ai rencontré Eddy avec une version lue par Philippe Calvario (audiolib) et ce fut un coup de poing magistral.
L'enfance d'un enfant délicat, différent qui découvre peu à peu son homosexualité qu'il refuse pour être "comme" puis y plonge jusqu'à perdre l'estime de soi, altérer les liens ténus qu'il y a avec ses parents.
Ses parents sont pauvres, incultes, présentés avec le filtre de la mémoire d'un enfant qui souffre.
Si l'auteur décrit sa famille comme des "affreux, sales et méchants" (des ressemblances avec ce film italien) intoxiqués par la télévision, il se montre sans pudeur dans des scènes douloureuses et très crues. Les souvenirs sont présentés par thème sans respecter tout à fait la chronologie.
Il a de la rancœur de la haine (?) pour ce père qui lui fait croire en la fin du monde au 31 décembre 1999, donne son doudou quand il a 6 ans mais il y a aussi une certaine ambivalence et il n'oublie pas que c'est lui qui l'accompagne à la gare et vers le lycée d'Amiens.Il reconnait à sa mère du courage pour tenir la maisonnée, nourrir avec le peu qu'il reste dans le frigo.
la violence est omniprésente surtout celle faite aux femmes, leur résignation est bouleversante.
Ses 2 camarades de classe au collège le harcèlent, mais vont aussi l'acclamer lors d'une représentation théâtrale .. . inconscience ? bêtise ? ou comportement involontairement provocateur d'Eddy ?
Eddy m'a beaucoup émue et - pour moi- l'auteur que l'on retrouve dans un entretien en fin d'ouvrage n'est pas l'ingrat que les média ont attaqué lors de la parution.
L'enfance d'un enfant délicat, différent qui découvre peu à peu son homosexualité qu'il refuse pour être "comme" puis y plonge jusqu'à perdre l'estime de soi, altérer les liens ténus qu'il y a avec ses parents.
Ses parents sont pauvres, incultes, présentés avec le filtre de la mémoire d'un enfant qui souffre.
Si l'auteur décrit sa famille comme des "affreux, sales et méchants" (des ressemblances avec ce film italien) intoxiqués par la télévision, il se montre sans pudeur dans des scènes douloureuses et très crues. Les souvenirs sont présentés par thème sans respecter tout à fait la chronologie.
Il a de la rancœur de la haine (?) pour ce père qui lui fait croire en la fin du monde au 31 décembre 1999, donne son doudou quand il a 6 ans mais il y a aussi une certaine ambivalence et il n'oublie pas que c'est lui qui l'accompagne à la gare et vers le lycée d'Amiens.Il reconnait à sa mère du courage pour tenir la maisonnée, nourrir avec le peu qu'il reste dans le frigo.
la violence est omniprésente surtout celle faite aux femmes, leur résignation est bouleversante.
Ses 2 camarades de classe au collège le harcèlent, mais vont aussi l'acclamer lors d'une représentation théâtrale .. . inconscience ? bêtise ? ou comportement involontairement provocateur d'Eddy ?
Eddy m'a beaucoup émue et - pour moi- l'auteur que l'on retrouve dans un entretien en fin d'ouvrage n'est pas l'ingrat que les média ont attaqué lors de la parution.
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