[Lebel, Nicolas] Capitaine Mehrlicht -Tome 2 : Le jour des morts
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[Lebel, Nicolas] Capitaine Mehrlicht -Tome 2 : Le jour des morts
Titre : Le jour des morts
Auteur : Nicolas Lebel.
Edition : Marabout
Nombre de pages : 415 pages.
Présentation de l’éditeur :
Paris à la Toussaint. Le capitaine Mehrlicht, les lieutenants Dossantos et Latour sont appelés à l’hôpital Saint-Antoine: un patient vient d’y être empoisonné. Le lendemain, c’est une famille entière qui est retrouvée sans vie dans un appartement des Champs-Élysées. Puis un couple de retraités à Courbevoie… Tandis que les cadavres bleutés s’empilent, la France prend peur: celle qu’on surnomme bientôt l’Empoisonneuse est à l’oeuvre et semble au hasard décimer des familles aux quatre coins de France depuis plus de quarante ans. Les médias s’enflamment alors que la police tarde à arrêter la coupable et à fournir des réponses : qui est cette jeune femme d’une trentaine d’années que de nombreux témoins ont croisée? Comment peut-elle tuer depuis quarante ans et en paraître trente? Surtout, qui parmi nous sera sa prochaine victime?
Mon avis :
Si vous ne connaissez pas le capitaine Mehrlicht et si vous êtes fan de romans policiers, alors je vous conseille vivement de le rencontrer dans une de ses enquêtes. Il est un personnage des plus atypiques et des plus intéressants. Il n’aime pas avoir des stagiaires – mais il les apprécie à long terme. Il est hautement allergique à la province – il s’y rend pourtant et y fera une rencontre sincère. Il est fidèle en amitié, et cette fidélité nous voudra des pages drôles et émouvantes : un collègue et ami se meurt d’un cancer, et tant pis si le réconfort que Mehrlicht lui apporte est contraire à la médecine. Qu’est-ce qui peut lui arriver de pire, si ce n’est souffrir ?
Mehrlicht enquête donc, avec un fils à papa comme stagiaire, et ses fidèles lieutenants à ses côtés. L’enquête qui nous est racontée est dense et riche. Elle plonge le lecteur dans un passé qui s’est voulu glorieux, qui a encore des retentissements dans le présent : certains n’hésitent pas à profiter des actes héroïques de leurs aïeuls. Elle fait froid dans le dos – cliché – mais ce qui est le plus inquiétant est la manière dont les médias instrumentalisent l’affaire. Rien n’a changé sur les conséquences des rumeurs, elles sont simplement amplifiées, multipliées par la vitesse avec laquelle elles peuvent être propagées. Ne pas sous-estimer le net et ses journalistes : on peut en faire les frais.
Oui, il est peu d’enquêtes criminelles dont les médias s’emparent au point qu’elle occupe toute l’attention et tous les esprits (pour une analyse de ce fait, je vous renvoie à Laetitia d’Ivan Jablonka). Les ingrédients ici réunis tiennent à la fois à la fragilité, la vulnérabilité des victimes (des enfants ! des personnes âgées !) qu’au caractère insaisissable de la tueuse, protéiforme et immortelle. Je paraphrase le capitaine Mehrlicht en disant que la vengeance est un des plus grands thèmes de la littérature. Et nous n’en avons pas fini avec elle.
PS : le nouveau roman de Nicolas Lebel sort prochainement.
Sharon- Modérateur
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