[Lebel, Nicolas] De cauchemar et de feu
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[Lebel, Nicolas] De cauchemar et de feu
De cauchemar et de feu
Auteur : Nicolas Lebel
Éditions : Marabout (Mai 2017)
ISBN : 978-2501114400
420 pages
Quatrième de couverture
Paris, jeudi 24 mars 2016 : à quelques jours du dimanche de Pâques, le cadavre d’un homme d’une soixantaine d’années est retrouvé dans un pub parisien, une balle dans chaque genou, une troisième dans le front.
À l’autopsie, on découvre sur son corps une fresque d’entrelacs celtiques et de slogans nationalistes nord-irlandais. Trois lettres barrent ses épaules : IRA.
Mon avis
Un week-end pascal de feu…et de sang…..
Il s’appelle Mehrlicht, un nom aussi difficile à écrire qu’à prononcer. Un nom qui évoque Goethe et ses derniers mots, un nom qui appelle la lumière, celle de l’esprit. Est-ce pour cela qu’il a choisi de travailler dans la police ? Espérant trouver les réponses, là ou les autres buttent ? Cet homme, c’est une longue histoire. Il fume, il est laid, il est plus souvent désagréable que sympathique mais avec ses méthodes, parfois bizarres ou douteuses, son parler franc et son érudition à faire pâlir Julien Lepers (ou son successeur), c’est un acharné et il ne lâche jamais. C’est le boss, le capitaine, qui sur le terrain, entraîne son équipe : Dossantos et Latour. Tous les deux conscients des limites de leur chef lorsqu’il oublie le règlement ou les lois mais en totale adhésion avec sa force et admiratifs de ses raisonnements. Mehrlicht, comme tout le monde, a des faiblesses, mais il sait les garder pour la maison, lorsqu’il est seul ou avec son fils, et encore…. Il ne fait rien pour être aimé et pourtant …. Il fait partie de ses héros qu’on aime à retrouver et qui ont un caractère marqué, habitant les pages et devenant humain…..
En cette semaine sainte de 2016, voici le capitaine confronté au meurtre d’un homme dans un pub parisien. Bien entendu, personne n’a rien vu, rien entendu et de ce fait, rien à dire…. Pourtant, il semblerait que le tueur ait laissé comme un indice, une trace, peut-être même une piste …. Ceci va se confirmer avec d’autres homicides, sur les lieux desquels seront retrouvés des signes permettant de faire le « lien ». A la manière d’un petit poucet, l’assassin sème, avec détermination, avec constance, comme s’il n’avait plus rien à perdre, ses marques…. Les enquêteurs, au son, de « Sunday, Bloody Sunday » vont se retrouver sur les chemins douloureux de l’Irlande, de l’IRA, d’un peuple qui s’est déchiré, qui ne pardonne pas …..
Alternant le présent parisien, ancré dans certains événements douloureux de l’ année 2016, où l’auteur plante son décor; et les années soixante-dix, au pays de la brume et des hommes secrets, attachés à leurs racines, à leur identité, ce récit nous rappelle que le passé nous rattrape toujours et qu’il ne faut pas se tromper de combat. Ecorchant de temps en temps les médias, la police et les hommes du gouvernement, Nicolas Lebel trouve le ton juste. Il reste dans le « politiquement correct » mais de savoureux messages sont inscrits entre les lignes…. Il manie un humour bien à lui ( «je veux pas tourner le Carambar dans la carie. » ;-) mais toujours bienséant et cela permet d’atténuer les images dures, parfois presqu’insoutenables qui se déroulent sous nos yeux. Son écriture est fluide, les dialogues vivants. En plus de l’intrigue principale, le fond est « travaillé ». Il y a les difficultés de la collègue du capitaine : Sophie, et de son compagnon, les hésitations et le cheminement de la jeune stagiaire, etc… Cela donne un roman qui a de la profondeur, où les protagonistes ne sont pas effleurés mais réellement creusés, un contexte qui se « tient » (tant en Irlande qu’en France, lorsque l’actualité du moment est remémorée, on sent qu’il y a eu des recherches et que rien n’est laissé au hasard).
J’ai beaucoup apprécié ce recueil que j’ai lu d’une traite. Les conflits irlandais qui donnent du sens au faits contemporains, m’ont permis de retrouver cette contrée et sa musique (régulièrement citée dans les pages). L’histoire en elle-même montre la folie des hommes, dans certains cas de vengeance, qui altère leur discernement. Il est si difficile d’oublier la souffrance, de se construire dans la douleur et le pardon. Finalement, qu’est-ce que le pardon ?? A qui peut-il être destiné lorsqu’il y a eu mort d’homme ???
Nicolas Lebel est un auteur qui monte en puissance, comme ses personnages récurrents qui s‘étoffent et prennent de la consistance au fil des romans pour le plus grand plaisir de ses lecteurs.
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Cassiopée- Admin
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Re: [Lebel, Nicolas] De cauchemar et de feu
Mon avis :
Le capitaine Mehrlicht est un enquêteur qui n’est pas un ami du politiquement correct. Tenez ! « On » lui a encore envoyé une stagiaire, sans se préoccuper de l’état dans lequel il allait la rendre. Maintenant, quand on voit à quel point la chère petite peut être originale, on peut se demander combien de temps elle va tenir tout court dans la police, avec ou sans Mehrlicht, au physique incomparable.
Revenons tout de même au sujet du livre : l’enquête ! Vous vous rendez tout de même compte que c’est un anglais qui s’est fait assassiner en France, un, bientôt suivi par deux autres. Pourquoi n’ont-ils pas la délicatesse de se faire assassiner dans leur pays d’origine afin de laisser en paix les policiers français ? Ils ont assez à faire avec leurs propres problèmes. Je ne vous parle pas de Dos Santos, psychorigide confronté à son passé et à son amour impossible, Latour, et son amour qui semble être devenu enfin possible, sans oublier Mehrlicht, bien décidé à se qualifier enfin pour Question pour un champion. Quand je vous dis que la police française est débordée !
Comme si cela ne suffisait pas, on leur envoie un enquêteur anglais pour les aider, un de ceux qui connaît bien le passé de l’IRA, parce que, bien sûr, de nos jours, tout est fini, oublié, terminé, et les anciens membres de l’organisation vont maintenant de l’avant, utilisant des méthodes plus policées pour obtenir ce qu’ils désirent – la politique ! Parallèlement à l’enquête, nous replongeons dans le passé irlandais, au côté d’un jeune garçon et de ses amis. Nous les voyons grandir, s’engager, lutter, subir, souffrir. Ou comment montrer le conflit irlandais de l’intérieur.
Mehrlicht a beau, parfois, se sentir totalement à côté de la plaque parce qu’il n’a pas remarqué certaines choses, il n’est pas du genre à baisser les bras quand il enquête. Tous auraient dû se le tenir pour dit.
Le capitaine Mehrlicht est un enquêteur qui n’est pas un ami du politiquement correct. Tenez ! « On » lui a encore envoyé une stagiaire, sans se préoccuper de l’état dans lequel il allait la rendre. Maintenant, quand on voit à quel point la chère petite peut être originale, on peut se demander combien de temps elle va tenir tout court dans la police, avec ou sans Mehrlicht, au physique incomparable.
Revenons tout de même au sujet du livre : l’enquête ! Vous vous rendez tout de même compte que c’est un anglais qui s’est fait assassiner en France, un, bientôt suivi par deux autres. Pourquoi n’ont-ils pas la délicatesse de se faire assassiner dans leur pays d’origine afin de laisser en paix les policiers français ? Ils ont assez à faire avec leurs propres problèmes. Je ne vous parle pas de Dos Santos, psychorigide confronté à son passé et à son amour impossible, Latour, et son amour qui semble être devenu enfin possible, sans oublier Mehrlicht, bien décidé à se qualifier enfin pour Question pour un champion. Quand je vous dis que la police française est débordée !
Comme si cela ne suffisait pas, on leur envoie un enquêteur anglais pour les aider, un de ceux qui connaît bien le passé de l’IRA, parce que, bien sûr, de nos jours, tout est fini, oublié, terminé, et les anciens membres de l’organisation vont maintenant de l’avant, utilisant des méthodes plus policées pour obtenir ce qu’ils désirent – la politique ! Parallèlement à l’enquête, nous replongeons dans le passé irlandais, au côté d’un jeune garçon et de ses amis. Nous les voyons grandir, s’engager, lutter, subir, souffrir. Ou comment montrer le conflit irlandais de l’intérieur.
Mehrlicht a beau, parfois, se sentir totalement à côté de la plaque parce qu’il n’a pas remarqué certaines choses, il n’est pas du genre à baisser les bras quand il enquête. Tous auraient dû se le tenir pour dit.
Sharon- Modérateur
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