[Sauvagnac, Nathalie] Les yeux fumés

[Sauvagnac, Nathalie]
Les yeux fumés
Editions du Masque 5 septembre 2019
ISBN 978 2 7024 4930 1
186 pages
Quatrième de couverture
Au centre, il y a Philippe. Philippe qui vit dans une cité et passe ses journées à traîner, fumer et piquer des bières au centre commercial. Philippe, entouré d'une mère qui le déteste ouvertement, d’un père effacé qui a renoncé depuis longtemps et d’un frère aussi beau que bête.À côté, il y a Bruno, son pote baroudeur et destroy. Bruno qui raconte qu'il a fait le tour du monde, a connu les plus belles femmes, qu'il n'est là que de passage, avant son prochain voyage.Autour, il y a Gros Riton, P'tit Louis, Mme Piccini, La Vieille, Flora avec ses seins d'enfant et Anne, la plus moche des moches. Et puis il y a les canards du parc qui s'étouffent avec des bouts de plastique, les grues et les murs qui tiennent avec les dealers, les gamins qui crient trop fort aux pieds des barres d'immeubles.Les petites violences du quotidien n'atteignent pas Philippe, tant qu'il y a de la bière et les histoires de Bruno pour inventer un autre horizon que celui des tours de béton.Jusqu'à ce qu'un drame vienne pulvériser son équilibre de papier et déclenche la bombe à retardement...  Avec Les Yeux fumés, Nathalie Sauvagnac donne voix aux oubliés de cette France périphérique et raconte l’errance jusqu’à la perdition, l’impossible passage à l’âge adulte.

Mon avis
Ce roman est l’histoire de jeunes garçons d’une cité de banlieue, un cadre étouffant et gris d’ou Philippe voudrait sortir, un copain Bruno qui raconte des aventures rocambolesques, avec qui il partage des moments de beuveries, c’est la vie de tous les jours pour ces jeunes désoeuvrés, jusqu’à ce jour ou Bruno commet une énorme faute, un acte sexuel au milieu des détritus, non consenti par la fille, c’est alors que tout bascule pour Philippe qui n’est que souffrance, n’a pas de travail, ses parents ne s’intéressent pas à lui, il erre, ne sait quoi faire, cependant je l’ai trouvé attachant. Nathalie Sauvagnac nous dresse le portrait noir d’un univers avec des mots rudes qui sont le symbole de l’emprise d’une cité sur les individus qui y habitent, nous faisant ressentir avec une écriture cassante et acérée le reflet de cette histoire noire..