[Grumberg, Jean-Claude] La plus précieuse des marchandises
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[Grumberg, Jean-Claude] La plus précieuse des marchandises
Titre : La plus précieuse des marchandises
Auteur : Jean-Claude GRUMBERG
Editeur : Seuil
Année de parution : 2019
Pages : 128
Présentation de l'éditeur :
Il était une fois, dans un grand bois, une pauvre bûcheronne et un pauvre bûcheron.
Non non non non, rassurez-vous, ce n’est pas Le Petit Poucet ! Pas du tout. Moi-même, tout comme vous, je déteste cette histoire ridicule. Où et quand a-t-on vu des parents abandonner leurs enfants faute de pouvoir les nourrir ? Allons...
Dans ce grand bois donc, régnaient grande faim et grand froid. Surtout en hiver. En été une chaleur accablante s’abattait sur ce bois et chassait le grand froid. La faim, elle, par contre, était constante, surtout en ces temps où sévissait, autour de ce bois, la guerre mondiale. La guerre mondiale, oui oui oui oui oui.
Le mot de l'éditeur sur l'auteur :
Jean-Claude Grumberg est l’auteur d’une vingtaine de pièces de théâtre, dont Demain une fenêtre sur rue, Rixe, Les Vacances, Amorphe d’Ottenburg, Dreyfus, Chez Pierrot, En r’venant d’Expo, L’Atelier, l’Indien sous Babylone, Zone libre, L’Enfant do, Rêver peut-être. Il est aussi l’auteur de Marie des grenouilles, pièce de théâtre pour la jeunesse créée en 2003 par Lisa Wurmser.
L’ensemble de son œuvre théâtrale est disponible aux éditions Actes Sud/Papiers qui ont également publié un recueil de ses pièces en un acte aux éditions Babel.
Il a reçu le prix du Syndicat de la critique, le prix de la SACD, et le prix Plaisir du théâtre pour Dreyfus, le prix du Syndicat de la critique, le grand prix de la Ville de Paris et le prix Ibsen et le Molière pour L’Atelier, ainsi que le Molière du meilleur auteur et le prix du théâtre de l’Académie française pour Zone libre et le Grand Prix de la SACD 1999 pour l’ensemble de son œuvre.
Avis :
Il était une fois un bûcheron et une bûcheronne… Nous ne sommes pas dans un conte de Charles Perrault, mais dans une fable imagée sur la seconde guerre mondiale en France, la déportation et les camps de la mort.
Avec la distanciation, et même la poésie, que permet le conte, tout est dit en ces cent vingt et quelques pages : l’antisémitisme, la cruauté et l’innommable, la résistance de quelques héros malgré eux, les étincelles d’humanité dans un océan de désespoir et d’anéantissement, la volonté de croire et de s’accrocher comme à une bouée de sauvetage à ce que l’homme peut avoir de coeur, parfois, malgré tout.
Non sans ironie ni amertume, l’auteur touche ici à la disparition de son grand-père et de son père dans les camps d’extermination nazis et fait référence en appendice à des personnages réels, dont la mention brève et sèche ajoute à l’émotion concentrée dans la morale de l’histoire.
Ce petit bijou de livre est une fleur poussée sur un tas de ruines quelque part dans notre mémoire, un récit singulier qui s’attache à ce qui semble à la fois si incongru et si merveilleux pour les survivants : l’espoir et l’amour. La vie continue, et il convient de la préserver comme l’on protégerait du vent la flamme d’une chandelle. Coup de coeur. (5/5)
Re: [Grumberg, Jean-Claude] La plus précieuse des marchandises
J'ai lu et beaucoup aimé L'Atelier, pièce de théâtre du même auteur. J'aime beaucoup les dernières phrases de ta critique @Cannetille, c'est très bien exprimé.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Grumberg, Jean-Claude] La plus précieuse des marchandises
C'est noté Cannetille. Merci!
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Grumberg, Jean-Claude] La plus précieuse des marchandises
J'ai bien aimé ce court roman.
L'auteur quitte la forme habituelle du roman et nous transporte dans un monde où plusieurs personnages sont nommés d'après leur travail ou leur fonction.
C'est doux-amer car le fond de l'histoire est une horreur qui n'aurait jamais dû se produire. C'est tellement monstrueux que les générations suivantes en souffrent encore.
L'épilogue est saisissant tant transparaît encore la douleur qui demeure.
Il y a, dans cette histoire, des choix qu'on ne veut pas avoir à faire. Charybde ou Scylla?
Ma cote: 6,5/10.
Citations
(Jean-Claude Grumberg, "La plus précieuse des marchandises")
L'auteur quitte la forme habituelle du roman et nous transporte dans un monde où plusieurs personnages sont nommés d'après leur travail ou leur fonction.
C'est doux-amer car le fond de l'histoire est une horreur qui n'aurait jamais dû se produire. C'est tellement monstrueux que les générations suivantes en souffrent encore.
L'épilogue est saisissant tant transparaît encore la douleur qui demeure.
Il y a, dans cette histoire, des choix qu'on ne veut pas avoir à faire. Charybde ou Scylla?
Ma cote: 6,5/10.
Citations
"Après réception de la marchandise, il fût aussitôt procédé à son tri. Les experts trieurs, tous médecins diplômés, après examen, ne conservèrent que dix pour cent de la livraison. Une centaine de têtes sur mille. Le reste, le rebut, vieillards, hommes, femmes, enfants, infirmes, s'évapora après traitement en fin d'après-midi dans la profondeur infinie du ciel inhospitalier de Pologne.
C'est ainsi que Dinah, dite Diane sur ses papiers provisoires, et son tout nouveau livret de famille, et son enfant, Henri, frère jumeau de Rose, s'affranchirent de tout pesanteur en gagnant les limbes du paradis promis aux innocents."
(Page 41)C'est ainsi que Dinah, dite Diane sur ses papiers provisoires, et son tout nouveau livret de famille, et son enfant, Henri, frère jumeau de Rose, s'affranchirent de tout pesanteur en gagnant les limbes du paradis promis aux innocents."
"« ... Nul ne peut rien gagner en ce bas monde sans consentir à y perdre un petit quelque chose, fût-ce la vie d'un être cher, ou la sienne propre.»"
(Page 81)(Jean-Claude Grumberg, "La plus précieuse des marchandises")
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Grumberg, Jean-Claude] La plus précieuse des marchandises
Ce petit livre est un conte poétique et éblouissant, il n’y a pas de suspense mais des faits qui nous interpellent à tel point que cette lecture restera dans ma mémoire et pourquoi pas le relire. J’ai vraiment apprécié le déroulement de la narration, car il fallait le talent de J-C Grumberg pour écrire ce conte avec un train qui mène des gens vers l’enfer, l’un des fait monstrueux de la Seconde guerre mondiale et le bébé jeté par son père désespéré par la lucarne du train, cette petite chose est donc la plus précieuse des marchandises. C’est avec émotion et un certain intérêt que j’ai ressenti la force de ce conte et au-delà de l’horreur c’est un message tout en beauté et poésie et d’amour. Un petit bijou de littérature que je recommande…. 5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Grumberg, Jean-Claude] La plus précieuse des marchandises
Un couple de bûcheron voit leur vision de la vie changer en découvrant l’amour filiale.
La plus précieuse des marchandises est enveloppée dans un châle lorsqu’elle tombe du train de la mort, certainement abandonnée là pour lui éviter une fin tragique. C'est pauvre bûcheronne qui va découvrir ce présent, elle va de suite s’attacher à l’enfant, elle a tant d’amour à donner. Pour pauvre bûcheron c’est plus difficile, l’enfant de race impure est certainement maudit, pauvre bûcheron a le cœur froid et plein de colère mais petit à petit la fillette saura aller vers lui.
Jean-Claude Grimberg à travers un court récit à la manière d’un conte nous parle du pire de l’homme mais aussi du meilleur. À lire et à relire !
Je vote très apprécié.
La plus précieuse des marchandises est enveloppée dans un châle lorsqu’elle tombe du train de la mort, certainement abandonnée là pour lui éviter une fin tragique. C'est pauvre bûcheronne qui va découvrir ce présent, elle va de suite s’attacher à l’enfant, elle a tant d’amour à donner. Pour pauvre bûcheron c’est plus difficile, l’enfant de race impure est certainement maudit, pauvre bûcheron a le cœur froid et plein de colère mais petit à petit la fillette saura aller vers lui.
Jean-Claude Grimberg à travers un court récit à la manière d’un conte nous parle du pire de l’homme mais aussi du meilleur. À lire et à relire !
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Jeetca- Grand sage du forum
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