[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14
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[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14
• Broché : 576 pages
• Editeur : Albin Michel (27 août 2014)
• Collection : A.M. ROM.FRANC
• Langue : Français
• ISBN-10 : 2226259856
• ISBN-13 : 978-2226259851
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Invasi10](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/invasi10.jpg)
Présentation de l'éditeur
Saisissante fresque humaine et historique, Invasion 14 restitue un épisode méconnu de la Grande Guerre : l'occupation du nord de la France par l'Allemagne. Situé à Roubaix, au coeur de l'industrie textile, le roman nous plonge dans le quotidien d'une population aux prises avec le froid et la famine, acculée au travail forcé, à l'exode et à la mort par une armée allemande particulièrement féroce.
Publié en 1935, ce témoignage magistral déclencha la polémique : en réaction à la propagande patriote, Dorgelès exaltait l'esprit de résistance du peuple et dénonçait la collaboration des élites avec l'Allemagne.
Biographie de l'auteur
Avocat de formation, Maxence Van der Meersch (1907-1951), préféra très tôt la plume à la robe. Son oeuvre, empreinte d'humanisme et essentiellement tournée vers la description des gens modestes du Nord, sa région natale, repose sur trois grands axes : la documentation, le reportage et l'autobiographie. Parmi une oeuvre abondante, il faut citer : La maison dans la dune (1932), Car ils ne savent pas ce qu'ils font (1933), ou encore La fille pauvre (1934). Invasion 14 manqua d'une voix le Goncourt. L'année suivante, en 1936, Maxence Van der Meersch l'obtint avec L'Empreinte de Dieu.
Mon avis :
Oups, un sacré pavé à ingurgiter ! Le moins que l’on puisse dire est que ça n’est pas une lecture facile, ni une distraction. J’ai failli abandonner ma lecture, j’avais hâte de la terminer pour en commencer une autre, mais je ne regrette rien.
Ce roman est très difficile à lire, d’abord à cause du style, qui a vraiment mal vieilli. En plus, je n’ai pas eu l’impression de lire réellement un roman, avec du suspense et des personnages auxquels j’aurais pu m’attacher, mais plutôt un genre de documentaire historique version fiction. Il y a beaucoup de personnages, j’ai vraiment eu du mal à m’y retrouver, jusqu’à la moitié de ma lecture, à peu près. Et encore, je n’ai jamais réussi à me souvenir de qui est cousin avec qui…
Tout l’intérêt de cette lecture est historique. Alors là, j’ai été passionnée. Il est vrai que ce passage de l’Histoire de France, l’occupation d’une partie de notre pays pendant la première guerre mondiale, est très méconnu. Je l’avais découvert grâce à un roman de Marie-Paul Armand, "la Courée", mais il s’agissait d’une lecture beaucoup plus romancée et centrée sur le milieu ouvrier.
Avec Maxence Van der Meersch, c’est une découverte, un tour d’horizon complet de la vie pendant ces quatre années, à travers toutes les couches sociales, et tous les milieux, de la campagne à la ville, dans les cabarets louches, les camps de prisonniers, les prisons allemandes, les villas cossues et les courées. J’ai été effarée par ce que j’ai lu. C’est très réaliste et très noir. Je n’ai pas eu l’impression, comme certains critiques l’affirment, que l’auteur a une vision finalement optimiste de l’humanité. Disons plutôt qu’il refuse de perdre l’espoir, ça serait plus exact.
A lire donc pour s’instruire plutôt que pour se divertir. Personnellement, même si ça n’a pas été une lecture facile, je suis très heureuse d’avoir lu ce roman. En tant que fille du Nord, ma lecture m’aide à mieux connaître ma région et son histoire. L’histoire de mes grands-parents, en fait (mes grands-parents paternels sont nés à Roubaix).
Permettez-moi de partager avec vous quelques images de mon pays, que j’ai téléchargées après ma lecture.
La rue de l'Epeule où logent la plupart des ouvriers dans le roman :
en 1908 :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Epeule10](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/epeule10.jpg)
Entre deux guerres :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 L_epeu10](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/l_epeu10.jpg)
La poste de l'Epeule, avant guerre. Mes grands parents habitaient une maison comme celle-là :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Epeule11](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/epeule11.jpg)
Voilà pour le devant du décor. L'arrière, maintenant, c'est à dire les courées :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Courzo10](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/courzo10.jpg)
Dans les années cinquante :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Courzo11](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/courzo11.jpg)
En 1974 :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Courzo12](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/courzo12.jpg)
Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de courées. Elles sont désaffectées ou sont classées monument historique et restent en témoignage.
La rue de l'Epeule de nos jours :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Epeule12](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/epeule12.jpg)
Ce sont toujours les mêmes maisons, et le quartier reste défavorisé.
La ville de Roubaix a toujours été une ville de misère.
Je me demande même si ça n'est pas pire de nos jours, dans le sens où les pauvres y sont toujours plus nombreux. Ceux qui en ont les moyens sont partis et certains quartiers sont vraiment des zones de non-droit où il ne fait pas bon s'aventurer.
• Editeur : Albin Michel (27 août 2014)
• Collection : A.M. ROM.FRANC
• Langue : Français
• ISBN-10 : 2226259856
• ISBN-13 : 978-2226259851
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Invasi10](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/invasi10.jpg)
Présentation de l'éditeur
Saisissante fresque humaine et historique, Invasion 14 restitue un épisode méconnu de la Grande Guerre : l'occupation du nord de la France par l'Allemagne. Situé à Roubaix, au coeur de l'industrie textile, le roman nous plonge dans le quotidien d'une population aux prises avec le froid et la famine, acculée au travail forcé, à l'exode et à la mort par une armée allemande particulièrement féroce.
Publié en 1935, ce témoignage magistral déclencha la polémique : en réaction à la propagande patriote, Dorgelès exaltait l'esprit de résistance du peuple et dénonçait la collaboration des élites avec l'Allemagne.
Biographie de l'auteur
Avocat de formation, Maxence Van der Meersch (1907-1951), préféra très tôt la plume à la robe. Son oeuvre, empreinte d'humanisme et essentiellement tournée vers la description des gens modestes du Nord, sa région natale, repose sur trois grands axes : la documentation, le reportage et l'autobiographie. Parmi une oeuvre abondante, il faut citer : La maison dans la dune (1932), Car ils ne savent pas ce qu'ils font (1933), ou encore La fille pauvre (1934). Invasion 14 manqua d'une voix le Goncourt. L'année suivante, en 1936, Maxence Van der Meersch l'obtint avec L'Empreinte de Dieu.
Mon avis :
Oups, un sacré pavé à ingurgiter ! Le moins que l’on puisse dire est que ça n’est pas une lecture facile, ni une distraction. J’ai failli abandonner ma lecture, j’avais hâte de la terminer pour en commencer une autre, mais je ne regrette rien.
Ce roman est très difficile à lire, d’abord à cause du style, qui a vraiment mal vieilli. En plus, je n’ai pas eu l’impression de lire réellement un roman, avec du suspense et des personnages auxquels j’aurais pu m’attacher, mais plutôt un genre de documentaire historique version fiction. Il y a beaucoup de personnages, j’ai vraiment eu du mal à m’y retrouver, jusqu’à la moitié de ma lecture, à peu près. Et encore, je n’ai jamais réussi à me souvenir de qui est cousin avec qui…
Tout l’intérêt de cette lecture est historique. Alors là, j’ai été passionnée. Il est vrai que ce passage de l’Histoire de France, l’occupation d’une partie de notre pays pendant la première guerre mondiale, est très méconnu. Je l’avais découvert grâce à un roman de Marie-Paul Armand, "la Courée", mais il s’agissait d’une lecture beaucoup plus romancée et centrée sur le milieu ouvrier.
Avec Maxence Van der Meersch, c’est une découverte, un tour d’horizon complet de la vie pendant ces quatre années, à travers toutes les couches sociales, et tous les milieux, de la campagne à la ville, dans les cabarets louches, les camps de prisonniers, les prisons allemandes, les villas cossues et les courées. J’ai été effarée par ce que j’ai lu. C’est très réaliste et très noir. Je n’ai pas eu l’impression, comme certains critiques l’affirment, que l’auteur a une vision finalement optimiste de l’humanité. Disons plutôt qu’il refuse de perdre l’espoir, ça serait plus exact.
A lire donc pour s’instruire plutôt que pour se divertir. Personnellement, même si ça n’a pas été une lecture facile, je suis très heureuse d’avoir lu ce roman. En tant que fille du Nord, ma lecture m’aide à mieux connaître ma région et son histoire. L’histoire de mes grands-parents, en fait (mes grands-parents paternels sont nés à Roubaix).
Permettez-moi de partager avec vous quelques images de mon pays, que j’ai téléchargées après ma lecture.
La rue de l'Epeule où logent la plupart des ouvriers dans le roman :
en 1908 :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Epeule10](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/epeule10.jpg)
Entre deux guerres :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 L_epeu10](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/l_epeu10.jpg)
La poste de l'Epeule, avant guerre. Mes grands parents habitaient une maison comme celle-là :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Epeule11](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/epeule11.jpg)
Voilà pour le devant du décor. L'arrière, maintenant, c'est à dire les courées :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Courzo10](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/courzo10.jpg)
Dans les années cinquante :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Courzo11](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/courzo11.jpg)
En 1974 :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Courzo12](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/courzo12.jpg)
Aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus de courées. Elles sont désaffectées ou sont classées monument historique et restent en témoignage.
La rue de l'Epeule de nos jours :
![[Van der Meersch, Maxence] Invasion 14 Epeule12](https://i.servimg.com/u/f47/15/38/09/28/epeule12.jpg)
Ce sont toujours les mêmes maisons, et le quartier reste défavorisé.
La ville de Roubaix a toujours été une ville de misère.
Je me demande même si ça n'est pas pire de nos jours, dans le sens où les pauvres y sont toujours plus nombreux. Ceux qui en ont les moyens sont partis et certains quartiers sont vraiment des zones de non-droit où il ne fait pas bon s'aventurer.
Pistou 117- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 4073
Age : 59
Localisation : LILLE
Genre littéraire préféré : De tout, partout...
Date d'inscription : 09/06/2010
Re: [Van der Meersch, Maxence] Invasion 14
Merci Pistou pour ta critique et ce reportage photos



louloute- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 22201
Age : 55
Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009

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