[Zweig, Stefan] Printemps au Prater
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[Zweig, Stefan] Printemps au Prater
Printemps au Prater
Stefan Zweig
24 heures de la vie d'une femme et 15 autres romans et récits
Editions France Loisirs
Nouvelle de 13 pages
ISBN : 978-2-298-03021-1
Stefan Zweig
24 heures de la vie d'une femme et 15 autres romans et récits
Editions France Loisirs
Nouvelle de 13 pages
ISBN : 978-2-298-03021-1
Résumé :
Printemps au Prater raconte une courte et poétique parenthèse dans la vie d’une jeune courtisane en quête d’aventure : quelques heures d’un après-midi et d’une soirée qui la replongeront dans l’attente fébrile d’un futur prometteur dont elle connaît d’avance la vanité. (Le Livre de Poche)
Mon avis :
Dans cette nouvelle aussi fraîche et juvénile que l'âme de son héroïne et la journée radieuse qu'elle décrit, Lizzie, une jeune femme mondaine entretenue, se trouve dans une situation curieuse, du simple fait de l'oubli de sa couturière. N'ayant pas reçu sa nouvelle robe, il est hors de question de se rendre au Derby, au champ de courses... Pourtant, bien résolue, après quelques larmes de circonstance, à ne pas se morfondre en cette belle journée, la jeune femme se "déguise" en revêtant une robe modeste oubliée dans son armoire, et se faisant, revient en arrière, dans sa peau de jeune provinciale prête à tout vivre, à tout avaler, mais aussi contente d'un rien, l'âme joueuse et libre.
Enfant déjà, Lise (son "vrai moi") était subjuguée par le parc et sa fête foraine, elle a également de beaux souvenirs de son premier amour, et se replonge avec plaisir, incognito, dans la foule qui arpente les allées en ce lumineux dimanche de printemps, oubliant les soucis de la semaine de travail et s'amusant follement, dans la nature et au milieu des attractions. Il fait chaud et la terre sent bon... Lorsqu'elle se sent observée par un étudiant timide et séduisant, elle est déjà prête à céder à l'aventure, et accepte sa compagnie pour goûter cette belle journée. Peu à peu, ils se rapprochent, s'apercevant qu'ils se plaisent vraiment... Réussira-t-elle à oublier sa condition de femme du monde aux nombreux et riches amants ?
J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle, simple mais pleine de vie, d'énergie, dans laquelle Stefan Zweig communique l'exubérance du sang qui s'accélère, sous les effets conjugués de la nature au printemps, la lumière éblouissante, les couleurs vives et toute cette vie populaire qui fait le propre du Prater, la rencontre amoureuse enfin, la découverte et le rire. Peu à peu la vigueur et l'entrain du jour laissent s'installer le soir, avec sa douce mélancolie, l'envie de rester ensemble, encore...
A-t-on envie de mentionner un défaut de cette jolie et brillante petite chose ? Peut-être une vision sociale un peu naïve, une situation un peu artificielle, tout s'enchaîne un peu trop bien dans cette aventure, et on ne peut pas dire que cela transforme véritablement Lise, comme on aimerait peut-être que cela soit. Toutefois, j'ai envie d'oublier ces petites imperfections, de me perdre sans fin dans les allées du parc et de regarder les fleurs, en écoutant la vie lointaine et proche de la grande ville, gagnée par la joie d'être du bon côté de la vie.
Extraits :
"Elle continua gaiement son chemin et ne tarda pas à être entourée d'une foule en train d'accomplir, en bandes claires, son pèlerinage dominical au sanctuaire viennois, les allées du Prater qui, pareilles à des poutres blanches posées sur un gazon vert, traversent cette grande étendue boisée et impraticable. Son ravissement se fondit entièrement dans l'allégresse de la masse, car la joie du dimanche et l'amour débordant de la nature faisaient oublier à chacun la grisaille des six autres journées de la semaine consacrées au labeur."
"Dans un murmure quasi amoureux, les rameaux lourds de fleurs bruissaient quand ils les effleuraient de la main et une masse floconneuse tombait, comme de la neige, saupoudrant l'herbe sombre dans laquelle les fleurs multicolores avaient tissé de curieux motifs. Un parfum doux et entêtant émanait de la terre et se répandait en vagues délicates, il collait si étroitement et solidement à chacun que toute conscience de la volupté s'était dissipée et qu'on se laissait simplement bercer par une vague sensation de douceur et de simplicité."
(image : marronniers en fleurs au Prater)
"Elle prenait un peu au sérieux à présent la comédie qu'elle avait commencée avec lui ; en remettant sa robe d'autrefois elle avait retrouvé ses impressions d'alors, elle connaissait à nouveau la nostalgie du bonheur, de la félicité du premier amour..."
elea2020- Grand sage du forum
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Localisation : 44
Emploi/loisirs : enseignante en reconversion
Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [Zweig, Stefan] Printemps au Prater
Merci Elea pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Localisation : Var, Sanary-sur-mer
Emploi/loisirs : mère au foyer
Genre littéraire préféré : thriller, historique, policier
Date d'inscription : 11/12/2009
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