[Martinez, Carole] Le coeur cousu
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Votre avis sur "Le coeur cousu" de Carole Martinez
Re: [Martinez, Carole] Le coeur cousu
Je n'ai rien à redire contre l'écriture, elle a une plume superbe. Seulement côté narration, j'aurais aimé plus d'action, car j'ai trouvé que ça trainait un peu en longueur...
Re: [Martinez, Carole] Le coeur cousu
Tous les romans ne sont pas trépidants... C'est que celui-ci ne te convenait pas.
Invité- Invité
[Martinez Carole] Coeur cousu
COEUR COUSU
Roman, édité chez Folio en mars 2009
448 pages
Résumé
«Écoutez, mes sœurs ! Écoutez cette rumeur qui emplit la nuit ! Écoutez... le bruit des mères ! Des choses sacrées se murmurent dans l'ombre des cuisines. Au fond des vieilles casseroles, dans des odeurs d'épices, magie et recette se côtoient. Les douleurs muettes de nos mères leur ont bâillonné le cœur. Leurs plaintes sont passées dans les soupes : larmes de lait, de sang, larmes épicées, saveurs salées, sucrées. Onctueuses larmes au palais des hommes !» Frasquita Carasco a dans son village du sud de l'Espagne une réputation de magicienne, ou de sorcière. Ses dons se transmettent aux vêtements qu'elle coud, aux objets qu'elle brode : les fleurs de tissu créées pour une robe de mariée sont tellement vivantes qu'elles faneront sous le regard jaloux des villageoises ; un éventail reproduit avec une telle perfection les ailes d'un papillon qu'il s'envolera par la fenêtre ; le cœur de soie qu'elle cache sous le vêtement de la Madone menée en procession semble palpiter miraculeusement... Frasquita a été jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs. Réprouvée par le village pour cet adultère, la voilà condamnée à l'errance à travers l'Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang, suivie de ses marmots eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels... Le roman fait alterner les passages lyriques et les anecdotes cocasses ou cruelles. Le merveilleux ici n'est jamais forcé : il s'inscrit naturellement dans le cycle tragique de la vie.
Mon ressenti
Un coup de cœur extraordinaire. Dès les premières lignes, j’ai été envoutée et transportée par cette histoire de transmission… C’est poétique, magique, tragique, violent, passionnel, envoutant …
Au travers de l’histoire de Frasquita que nous raconte une de ses filles (de son enfance à la fin de sa vie), c’est l’Espagne qui s’offre. Au travers de ce conte, c’est le tissage fin et délicat du destin qui est mis en avant. De fil en aiguille, Frasquita se révèle de plus en plus forte en nous plongeant dans un univers de traditions mystérieuses d’où surviennent des évènements extraordinaires : cadeaux ou maléfices.
Chaque personnage est savamment dosé et représente une partie de nous-mêmes, entre espoir et désespoir, entre réalité et rêve. J’ai été emportée par la ronde folle de ce conte fantastique à la gloire du courage de bien des femmes, à la gloire de l’art et de la liberté…
Ce texte est somptueux ! Il a la profondeur de la vie, le mystère du conte, la beauté de la poésie, le lyrisme de l'épopée, la saveur d'un récit d'initiation et j'en oublie.
Foncez, à lire absolument
Roman, édité chez Folio en mars 2009
448 pages
Résumé
«Écoutez, mes sœurs ! Écoutez cette rumeur qui emplit la nuit ! Écoutez... le bruit des mères ! Des choses sacrées se murmurent dans l'ombre des cuisines. Au fond des vieilles casseroles, dans des odeurs d'épices, magie et recette se côtoient. Les douleurs muettes de nos mères leur ont bâillonné le cœur. Leurs plaintes sont passées dans les soupes : larmes de lait, de sang, larmes épicées, saveurs salées, sucrées. Onctueuses larmes au palais des hommes !» Frasquita Carasco a dans son village du sud de l'Espagne une réputation de magicienne, ou de sorcière. Ses dons se transmettent aux vêtements qu'elle coud, aux objets qu'elle brode : les fleurs de tissu créées pour une robe de mariée sont tellement vivantes qu'elles faneront sous le regard jaloux des villageoises ; un éventail reproduit avec une telle perfection les ailes d'un papillon qu'il s'envolera par la fenêtre ; le cœur de soie qu'elle cache sous le vêtement de la Madone menée en procession semble palpiter miraculeusement... Frasquita a été jouée et perdue par son mari lors d'un combat de coqs. Réprouvée par le village pour cet adultère, la voilà condamnée à l'errance à travers l'Andalousie que les révoltes paysannes mettent à feu et à sang, suivie de ses marmots eux aussi pourvus - ou accablés - de dons surnaturels... Le roman fait alterner les passages lyriques et les anecdotes cocasses ou cruelles. Le merveilleux ici n'est jamais forcé : il s'inscrit naturellement dans le cycle tragique de la vie.
Mon ressenti
Un coup de cœur extraordinaire. Dès les premières lignes, j’ai été envoutée et transportée par cette histoire de transmission… C’est poétique, magique, tragique, violent, passionnel, envoutant …
Au travers de l’histoire de Frasquita que nous raconte une de ses filles (de son enfance à la fin de sa vie), c’est l’Espagne qui s’offre. Au travers de ce conte, c’est le tissage fin et délicat du destin qui est mis en avant. De fil en aiguille, Frasquita se révèle de plus en plus forte en nous plongeant dans un univers de traditions mystérieuses d’où surviennent des évènements extraordinaires : cadeaux ou maléfices.
Chaque personnage est savamment dosé et représente une partie de nous-mêmes, entre espoir et désespoir, entre réalité et rêve. J’ai été emportée par la ronde folle de ce conte fantastique à la gloire du courage de bien des femmes, à la gloire de l’art et de la liberté…
Ce texte est somptueux ! Il a la profondeur de la vie, le mystère du conte, la beauté de la poésie, le lyrisme de l'épopée, la saveur d'un récit d'initiation et j'en oublie.
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Pinky- Grand sage du forum
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Age : 61
Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Martinez, Carole] Le coeur cousu
C'est Soledad, (solitude) la narratrice. Elle recherche sa mère (Frasquita), ou plutôt l' amour de sa mère à travers les mots, les récits d' Anita, sa soeur ainée.
Frasquita reçoit un coffret, elle devra le garder et le protéger, sans l' ouvrir, neuf mois pour y découvrir un don.(Neuf mois, le temps que met un enfant pour se former dans le corps, dans le coeur de sa mère.)Lorsque sa fille aînée sera pubère, elle devra le lui transmettre...et ainsi de suite, de mère à fille, de soeur à soeur.
Chaque enfant née de Frasquita aura un don différent.
Et nous allons suivre cette mère courage, qui protègera et aimera ses aînés jusqu' à perdre la tête et marcher...marcher...comme si elle voulait fuir ce dernier enfant qu' elle porte. Devenue un être fragile, elle finira par s' arrêter en Afrique du Nord. Elle vivra de ce don qui lui a tant nuit en faisant des robes de mariées.
Les hommes ne sont pas absents de ce roman, mais ils ont tous un côté négatif. Le père qui ne revient que pour détruire son fils, le médecin Eusebio, devenu un "ogre" et qui attend de sa mère qu'elle lui ôte la vie plutôt que d' assumer ses actes, le prêtre qui préfère voir le diable dans la voix d' Angela au lieu d' avouer son désir...
"N' est-ce pas la douleur de nos mères que nous nous léguons depuis la nuit des temps dans cette boîte en bois?"
C'est un conte, mais juste parce que la mère et ses enfants ont des dons surnaturels..., c'est un beau roman que j' ai lu avec plaisir.
Frasquita reçoit un coffret, elle devra le garder et le protéger, sans l' ouvrir, neuf mois pour y découvrir un don.(Neuf mois, le temps que met un enfant pour se former dans le corps, dans le coeur de sa mère.)Lorsque sa fille aînée sera pubère, elle devra le lui transmettre...et ainsi de suite, de mère à fille, de soeur à soeur.
Chaque enfant née de Frasquita aura un don différent.
Et nous allons suivre cette mère courage, qui protègera et aimera ses aînés jusqu' à perdre la tête et marcher...marcher...comme si elle voulait fuir ce dernier enfant qu' elle porte. Devenue un être fragile, elle finira par s' arrêter en Afrique du Nord. Elle vivra de ce don qui lui a tant nuit en faisant des robes de mariées.
Les hommes ne sont pas absents de ce roman, mais ils ont tous un côté négatif. Le père qui ne revient que pour détruire son fils, le médecin Eusebio, devenu un "ogre" et qui attend de sa mère qu'elle lui ôte la vie plutôt que d' assumer ses actes, le prêtre qui préfère voir le diable dans la voix d' Angela au lieu d' avouer son désir...
"N' est-ce pas la douleur de nos mères que nous nous léguons depuis la nuit des temps dans cette boîte en bois?"
C'est un conte, mais juste parce que la mère et ses enfants ont des dons surnaturels..., c'est un beau roman que j' ai lu avec plaisir.
joëlle- Modérateur
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Re: [Martinez, Carole] Le coeur cousu
J'ai beaucoup aimé! Beaucoup!
Ce conte romancé exprime la chaleur de l'Andalousie tout comme celle de l'Afrique du Nord.
En moins déjanté, nous revisitons "Cent ans de solitude" de Gabriel Garcia Marquez (probablement le roman que j'ai le plus détesté, m'étant essayé à trois reprises de le terminer et n'ayant jamais réussi), "L'écume des jours" de Boris Vian avec des notes brûlantes et enfumées de jazz, "Don Quixotte" de Miguel de Cervantès, "Frankenstein" de Mary Shelley, "La Bible" et le poème "La ballade des pendus" de François Villon. Il y a certainement plusieurs autres œuvres touchées par ce roman, œuvres que l'on découvrirait facilement avec une peu plus de culture. Le désert andalou sied bien à ce roman.
Ma cote: 7/10.
Citations
(Carole Martinez, "Le cœur cousu")
Ce conte romancé exprime la chaleur de l'Andalousie tout comme celle de l'Afrique du Nord.
En moins déjanté, nous revisitons "Cent ans de solitude" de Gabriel Garcia Marquez (probablement le roman que j'ai le plus détesté, m'étant essayé à trois reprises de le terminer et n'ayant jamais réussi), "L'écume des jours" de Boris Vian avec des notes brûlantes et enfumées de jazz, "Don Quixotte" de Miguel de Cervantès, "Frankenstein" de Mary Shelley, "La Bible" et le poème "La ballade des pendus" de François Villon. Il y a certainement plusieurs autres œuvres touchées par ce roman, œuvres que l'on découvrirait facilement avec une peu plus de culture. Le désert andalou sied bien à ce roman.
Ma cote: 7/10.
Citations
"Elle lui avait fait l'amour à lui qui ne savait plus comment on aime avec sa chair..."
(Page 125)"Mais qui du livre ou de sa lectrice dévorait l'autre?"
(Page 166)"Les mains des conteuses sont des fleurs agitées par le souffle chaud du rêve ..."
(Page 313) "Depuis le premier soir et le premier matin, depuis la Genèse et de début des livres, le masculin couche avec l'Histoire."
(Page 378)" « ... Ce qui n'a jamais été écrit est féminin.» "
(Page 379)"Que les fantômes qui m'habitent regagnent leur nuit, me laissent goûter mon vide intérieur!"
(Page 404)(Carole Martinez, "Le cœur cousu")
Moulin-à-Vent- Grand sage du forum
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Re: [Martinez, Carole] Le coeur cousu
joliment dit Moulin-à-vent
Pinky- Grand sage du forum
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