[Barrière, Michèle] Meurtres à la pomme d'or

Titre: Meurtres à la pomme d'or
Auteur: Michèle Barrière
Edition: Le Livre de Poche
Pages: 313

Résumé

An de grâce 1556 : François, étudiant en médecine à Montpellier, n’a qu’une idée en tête : devenir cuisinier. Aux dissections, il préfère l’étude du safran, de la cardamome, du gingembre, du macis et autre maniguette sous la houlette de l’apothicaire Laurent Catalan.
Mais une série de morts suspectes sème le trouble dans la ville. Un mystérieux breuvage distribué par un apothicaire ambulant en est la cause. Laurent Catalan, en raison de ses origines juives et de ses sympathies pour les protestants, est accusé de complicité et jeté en prison.
François mène l’enquête jusqu’à Bologne. Parviendra-t-il à sauver Catalan ?

Critique:

Savoureux comme les recettes qu’on peut trouver à la fin du livre. Michèle Barrière signe ici une intrigue policière tout en douceur, sans casse-tête. On suit les aventures du héros, François, avec un grand plaisir. J’ai particulièrement aimé le langage employé, simple et très culinaire. François a beau être apprenti médecin, il ne voit que par les rôtis, soupes, tourtes ou pâtisseries. Il mène son enquête pour sauver son ami accusé de meurtre, mais en profite pour explorer les tables de ses contemporains. L’auteur arrive à nous mettre l’eau à la bouche dans une intrigue policière, j’avoue que c’est une première dans le genre ! Je trouve cette idée tout à fait sympathique, et j’en redemande. Sur le fond, ce n’est certes pas le polar du siècle mais l’intrigue renvoie à des lieux, des courants de pensée, des courants artistiques et à des évènements réels qui font plaisir à la petite étudiante que je suis. La lutte entre les juifs et les catholiques, saupoudrés d’un peu de Calvinisme, entraine le lecteur dans l’angoisse des guerres de religions. Le fossé entre François, épicurien, avide de nourriture et de femmes, et Félix, son ami calviniste, prude et sévère arrache plus d’une fois des sourires. La différence entre Montpellier la sage et Bologne la survoltée. L’art italien, les costumes, les fêtes … Pour ceux qui ne sont pas copains avec l’histoire, Michèle Barrière les épargne en édulcorant à fond les passages rébarbatifs, tout en gardant ce qui fait la magie du livre. J’ai particulièrement apprécié le soin des détails, il y a beaucoup de descriptions mais faites avec tellement d’adresse que ce n’est jamais ennuyeux. J’ai beaucoup aimé également la fin du livre : un guide de la tomate, qui retrace son parcours en Europe et qui conseille bien : façon d’accommoder, mais aussi sortes de tomates (pour ma part je ne savais pas qu’il y en avait autant), les saisons, les meilleures pour telle ou telle cuisine … Et après, quelques pages avec des recettes de cuisine de la Renaissance (tartes, crèmes, paupiette, sauces etc) qui donnent envie d’essayer.

Je le vois sur plusieurs blogs et j'avoue que j'ai vraiment de plus en plus envie de le lire. Et je pense que je l'achèterais dans pas très longtemps !