[Proal, Jean] Montagne aux solitudes

Titre: Montagne aux solitudes
Auteur: Jean PROAL
179 pages
Editions de l'Envol
1997
ISBN 2-909907-33-3


Quatrième de couverture:
Montagne aux solitudes, paru chez Denoël en 1944, propose encore un autre registre dans l'écriture de Jean PROAL. Sur le thème intemporel et toujours poignant d'un amour contrarié, et pourtant partagé, se déroule l'histoire de Galliera et de son compagnon Faucherand- tous deux différemment attachés à la même femme, Claire.
Récit ou journal, dans le paysage aride des forts au-dessus de la rade de Toulon pour l'essentiel, mais aussi autour de Moustiers-Sainte-Marie et des déserts forestiers d'Aups. De là le titre- Montagne aux solitudes. De là, entre autres passages, le pathétique cri:"c'est notre solitude qui a fait le mal."

Jean Proal est né à Seyne-les-Alpes le 16 juillet 1904. Il fait ses études au lycée Gassendi de Digne. A 28 ans, il publie un premier roman. En contact avec les écrivains de son époque et encouragé par eux - Max Jacob, Cendrars, Giono, Roger Martin du Gard, La Varende, Marie Mauron, Maria Borrély...- il publiera une dizaine de romans et quelques autres récits ou entretiens. En 1950, il s'installe à Saint-Rémy-de-Provence et se lie d'amitié avec Hans Hartung, Mario Prassinos, Georges Item... En 1953, il obtient le grand prix du roman de la société des gens de lettres pour De sel et de cendre. En 1961, le premier grand prix de Provence pour l'ensemble de son oeuvre. Il meurt le 24 février 1969.

Mon avis:
Deux hommes vivent à huis clos dans la batterie militaire du Malmont. Ce fort est situé sur une hauteur qui domine à la fois le littoral varois et les Alpes de Haute-Provence.
Dans ce lieu hostile et magnifique, battu par les vents, brûlé par le soleil, va se nouer une amitié insolite entre deux êtres que rien n'aurait dû rapprocher.
L'un d'entre eux, Galliera, est un enfant de l'Assistance qui a connu maltraitance et humiliation avant de trouver l'équilibre dans une famille de Moustiers, les Roure.
L'autre, Faucherand, est un fils de bonne famille destiné au notariat, mais passionné par la peinture.
Au Malmont, le poids de la société n'existe plus. Les hommes se retrouvent mis à nus, incapable de mentir ou de dissimuler. La solitude est propice aux confidences qui elles-mêmes tissent des liens profonds entre les deux compagnons. Mais par ces échanges où chacun dévoile à l'autre jusqu'aux moments les plus intimes de sa vie, va être révélée une terrible coïncidence: Galliera et Faucherand aiment tous deux Claire, la fille Roure.
Jean Proal qui dans le journal de Faucherand nous a dressé un merveilleux tableau de l'amitié, nous dépeint alors avec brio la tourmente qui s'empare des deux hommes, brise tout dialogue pour finalement engendrer la haine.

Montagne aux solitudes est un texte magnifique, qui se lit d'une traite. On y côtoie l'âme humaine dans sa vérité brute qui ne tolère pas la tiédeur.

Citations:
"Etre amis, c'est être deux ensemble, d'un côté de la barricade et le monde de l'autre côté."
L'amitié: "C'est avoir deux échines pour supporter le poids du monde."

Gros coup de coeur et découvert grâce au forum.
Un énorme plaisir de lecture, enfin une belle plume !

ma note : 10/10

Merci Fanny, heureuse d'avoir pu partager cette lecture!

tout le plaisir a été pour moi , merci encore

Voilà ce que j'aime sur ce forum, c'est découvrir de nouveaux livres et de nouveaux auteurs.
Un bel exemple d'un livre et auteur que je ne connaissais pas du tout et que je vais rajouter à ma LàL.