[Mauriac, François] Le sagouin
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[Mauriac, François] Le sagouin
Le sagouin / François Mauriac
Ed. Pocket, 139 p., ISBN : 978-2266023139
![[Mauriac, François] Le sagouin Le-sag10](https://i.servimg.com/u/f61/12/51/02/75/le-sag10.jpg)
Quatrième de couverture : Il semble que François Mauriac ait mis le meilleur de son art dans cette cruelle peinture d'une famille de hobereaux du Sud-Ouest dont l'héritier, un pauvre homme dégénéré, s'est mésallié en épousant une jeune fille qui n'a pu résister au désir de quitter son milieu bourgeois et de devenir baronne. De cette union mal assortie est né un fils, Guillou. Nous suivons le calvaire de cet enfant, si disgracié physiquement, si sale, si arriéré que sa mère ne l'appelle que "le Sagouin". Nous le verrons aussi tout près peut-être du salut parce que quelqu'un, l'instituteur du village, le traite en être humain. Victime de la haine de sa, mère à qui il ne rappelle que d'odieux souvenirs, victime des préjugés du village, le pauvre Guillou entraînera son faible père dans la tragédie.
Mon avis : Le sagouin est un roman extrêmement triste, l'histoire d'un gentil petit garçon détesté par sa mère, Paule, qui n'a pas la vie qu'elle aurait souhaité et le fait "payer" à son entourage. Le père, lui, brille par son absence non pas physique mais émotionnelle. Il est à mille lieux de ce que peut vivre son fils au quotidien. Il ne s'implique pas, n'a pas une seule réaction pour tenter de le sauver. La seule personne qui a de l'affection pour Guillaume c'est la vieille domestique. C'est un roman plein d'émotions, on s'attache au petit Guillou, on aimerait tant que sa vie soit différente... Un très beau roman, sombre, avec une écriture et un style très agréables.
Ed. Pocket, 139 p., ISBN : 978-2266023139
![[Mauriac, François] Le sagouin Le-sag10](https://i.servimg.com/u/f61/12/51/02/75/le-sag10.jpg)
Quatrième de couverture : Il semble que François Mauriac ait mis le meilleur de son art dans cette cruelle peinture d'une famille de hobereaux du Sud-Ouest dont l'héritier, un pauvre homme dégénéré, s'est mésallié en épousant une jeune fille qui n'a pu résister au désir de quitter son milieu bourgeois et de devenir baronne. De cette union mal assortie est né un fils, Guillou. Nous suivons le calvaire de cet enfant, si disgracié physiquement, si sale, si arriéré que sa mère ne l'appelle que "le Sagouin". Nous le verrons aussi tout près peut-être du salut parce que quelqu'un, l'instituteur du village, le traite en être humain. Victime de la haine de sa, mère à qui il ne rappelle que d'odieux souvenirs, victime des préjugés du village, le pauvre Guillou entraînera son faible père dans la tragédie.
Mon avis : Le sagouin est un roman extrêmement triste, l'histoire d'un gentil petit garçon détesté par sa mère, Paule, qui n'a pas la vie qu'elle aurait souhaité et le fait "payer" à son entourage. Le père, lui, brille par son absence non pas physique mais émotionnelle. Il est à mille lieux de ce que peut vivre son fils au quotidien. Il ne s'implique pas, n'a pas une seule réaction pour tenter de le sauver. La seule personne qui a de l'affection pour Guillaume c'est la vieille domestique. C'est un roman plein d'émotions, on s'attache au petit Guillou, on aimerait tant que sa vie soit différente... Un très beau roman, sombre, avec une écriture et un style très agréables.
yaki- Grand sage du forum
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Nombre de messages : 1611
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Date d'inscription : 10/06/2008
Re: [Mauriac, François] Le sagouin
J'ai lu ce livre en Terminale. Je me rappelle d'un livre plein d'émotion triste. Mauriac décrit très bien l'absence d'amour et comment c'est ressenti par un enfant. Je n'ai pas trop aimé la fin, trop triste à mon goût. De plus, ce livre ne laisse aucun espoir.
Invité- Invité
Re: [Mauriac, François] Le sagouin
Très beau roman, un de mes préférés de Mauriac, malgré la noirceur du thème...comment ne pas s'attacher à cet enfant détesté par sa mère,rejeté de tous ou presque? Très bien écrit, ce drame familial ne peut pas laisser indifférent!
Invité- Invité
Re: [Mauriac, François] Le sagouin
J'ai lu ce livre il y a longtemps pour l'école. Je me rappelle avoir aimé cette histoire mais par contre je ne me rappelle plus de grand chose

Invité- Invité
Re: [Mauriac, François] Le sagouin
Je l'ai lu à l'époque où je louais beaucoup de livres à la bibliothèque de ma ville. Je l'ai lu quand je devais avoir 14 ans et je l'avais beaucoup aimé! Un roman adolescent je dirais
Invité- Invité
Re: [Mauriac, François] Le sagouin
Mon avis :
François Mauriac a-t-il la place qu’il mérite dans le Panthéon littéraire du XXe siècle ? Je n’en suis pas sûre. Je l’espère.
Le Sagouin est un livre à redécouvrir absolument. Bien avant que des psys de tout bord se penchent sur le problème, et bien après Poil de carotte, ou les romans de Balzac, François Mauriac nous offre le portrait saisissant d’un enfant mal aimé et d’une mère en négatif : Paule ne maltraite pas physiquement son enfant, elle se contente de ne pas faire tous ces petites gestes de tendresse que prodiguent les autres mères. François Mauriac dissèque avec minutie cette famille mal aimante, mal traitante, toute en haine, en rancoeur, où les cris n’ont d’égal que les non-dits.
Le seul mode de communication est la joute oratoire. Elle peut être à fleuret mouchetée, quand madame la baronne attaque : elle sait distiller le fiel comme une aristocrate des temps jadis. Elle est explosive, presque mal embouchée, quand Paule éclate. Il n’est jamais de gagnante dans ces luttes cent fois recommencées, pour ne pas dire cent fois jouées – elles n’ont que les arguments qu’on leur a appris, les arguments qui peuvent faire mal, ou qui peuvent séduire. Elles n’ont de pensées que de leur milieu social.
Pas de gagnantes, mais deux perdants : Galéas et son fils Guillaume. Le premier n’ose tenir tête à sa femme, et quand il se décidera à veiller au bonheur de son enfant, ce sera de la seule manière possible. Guillou, lui, est bien présent, et même si, à l’image d’Antoinette, l’héroïne du Bal, sa mère a trouvé moyen de le reléguer dans un débarras plus que dans une chambre, il laisse des traces de son passage, parce que personne n’a envie, à part Fraulein, toujours de prendre un tantinet soin de lui.
Si l’aristocratie, la grande bourgeoisie est montrée ainsi de manière saisissante, l’instituteur et sa femme ne sont pas épargnés. Les hussards noirs de la république sont bien loin. Couple modèle, parents d’un unique fils paré de toutes les qualités, objets de tous les soins, ils sont presque aussi bornés que ceux contre lesquels ils disent lutter. Elle a d’ailleurs bon dos, la lutte des classes, jolie étiquette qui recouvre le conformisme, la jalousie, et la paresse intellectuelle. Instrument involontaire du destin, Robert Bordas sera sans doute le seul à tirer les conséquences de ses actes, le seul qui a pris pleinement conscience de la tragédie qui s’est jouée, là, dans le bordelais.
Les dernières pages sont à ce sujet saisissantes, et s’il fallait les rapprocher d’une autre oeuvre, ce serait sans conteste les poèmes de Baudelaire ou de Tristan Corbière. La poésie des mots, pour des êtres à qui rien n’a été épargnés.
François Mauriac a-t-il la place qu’il mérite dans le Panthéon littéraire du XXe siècle ? Je n’en suis pas sûre. Je l’espère.
Le Sagouin est un livre à redécouvrir absolument. Bien avant que des psys de tout bord se penchent sur le problème, et bien après Poil de carotte, ou les romans de Balzac, François Mauriac nous offre le portrait saisissant d’un enfant mal aimé et d’une mère en négatif : Paule ne maltraite pas physiquement son enfant, elle se contente de ne pas faire tous ces petites gestes de tendresse que prodiguent les autres mères. François Mauriac dissèque avec minutie cette famille mal aimante, mal traitante, toute en haine, en rancoeur, où les cris n’ont d’égal que les non-dits.
Le seul mode de communication est la joute oratoire. Elle peut être à fleuret mouchetée, quand madame la baronne attaque : elle sait distiller le fiel comme une aristocrate des temps jadis. Elle est explosive, presque mal embouchée, quand Paule éclate. Il n’est jamais de gagnante dans ces luttes cent fois recommencées, pour ne pas dire cent fois jouées – elles n’ont que les arguments qu’on leur a appris, les arguments qui peuvent faire mal, ou qui peuvent séduire. Elles n’ont de pensées que de leur milieu social.
Pas de gagnantes, mais deux perdants : Galéas et son fils Guillaume. Le premier n’ose tenir tête à sa femme, et quand il se décidera à veiller au bonheur de son enfant, ce sera de la seule manière possible. Guillou, lui, est bien présent, et même si, à l’image d’Antoinette, l’héroïne du Bal, sa mère a trouvé moyen de le reléguer dans un débarras plus que dans une chambre, il laisse des traces de son passage, parce que personne n’a envie, à part Fraulein, toujours de prendre un tantinet soin de lui.
Si l’aristocratie, la grande bourgeoisie est montrée ainsi de manière saisissante, l’instituteur et sa femme ne sont pas épargnés. Les hussards noirs de la république sont bien loin. Couple modèle, parents d’un unique fils paré de toutes les qualités, objets de tous les soins, ils sont presque aussi bornés que ceux contre lesquels ils disent lutter. Elle a d’ailleurs bon dos, la lutte des classes, jolie étiquette qui recouvre le conformisme, la jalousie, et la paresse intellectuelle. Instrument involontaire du destin, Robert Bordas sera sans doute le seul à tirer les conséquences de ses actes, le seul qui a pris pleinement conscience de la tragédie qui s’est jouée, là, dans le bordelais.
Les dernières pages sont à ce sujet saisissantes, et s’il fallait les rapprocher d’une autre oeuvre, ce serait sans conteste les poèmes de Baudelaire ou de Tristan Corbière. La poésie des mots, pour des êtres à qui rien n’a été épargnés.
Sharon- Modérateur
-
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Mauriac, François] Le sagouin
Sharon merci pour cette belle critique, honte à moi qui n'ai jamais lu ce livre

lalyre- Grand sage du forum
-
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Date d'inscription : 07/04/2010
Re: [Mauriac, François] Le sagouin
Merci Lalyre pour ta visite.
Je te rassure : je n'avais pas ouvert un livre de Mauriac depuis mon brevet des collèges (en 1992 donc).
Je te rassure : je n'avais pas ouvert un livre de Mauriac depuis mon brevet des collèges (en 1992 donc).
Sharon- Modérateur
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Date d'inscription : 01/11/2008

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