[Lelorain, Patrice] Revenants
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[Lelorain, Patrice] Revenants
"Revenants" de Patrice Lelorain
Editions de la Table ronde, 354 p
Sortie le : 25/08/2011
Présentation éditeur:
«Pourquoi nos grands frères nous étaient-ils étrangers? Où puisaient-ils leur sérieux? Dans les relents de la guerre qui pour nous n'était qu'une épopée hollywoodienne, dans leur statut d'aînés, dans Mai 68 que de loin nous avions confondu avec le sésame de vacances éternelles?»
De Bois-Colombes à Paris, des Sables-d'Olonne à Stockholm, Patrice Lelorain met en scène la génération post-68, celle des silences et des non-dits, des causes incertaines, des gloires éphémères, des amours plurielles. Une génération perdue, qui a le rock pour bannière.
Peuplé de fées désenchantées et de princes sans royaume, Revenants est une fresque underground, un roman choral écrit au cordeau.
Le visuel de l'édition définitive sera donc sans doute différent de celui de l'épreuve reçue.
Lecture
Le narrateur a grandi au Nord-Ouest de la région parisienne, à Bois-Colombes. De son adolescence à la cinquantaine, il évoque les rencontres, les personnes, les « revenants » qui apparaissent lorsqu’il regarde son passé. Entre l’école, la fac, le rock, le cinéma, les amis et les femmes, il nous livre son histoire. Il expose ses passions, ses défaillances et ses rencontres. Célébrités ou anonymes, les hommes et les femmes se croisent dans un mouvement constant qui les éloigne, les rapproche ou les télescope.
Avis
On peut penser que le "héros" du livre est Patrice Lelorian, l’auteur, tant leurs biographies se recoupent.
Le premier chapitre est superbe, il évoque la figure fantomatique d’un voisin, le père décédé, simple mais apprécié d’un ami, une ombre qui hante parfois les lieux qu’il a fréquentés et fait ressurgir les souvenirs de la vie de l’auteur. Ces visions qui ne sont que des impressions fugaces sont l’occasion de revenir sur son enfance, sa jeunesse, sa vie. Elles font revenir tout un flot de personnages et d’histoires qui ont été la trame de sa vie.
La suite m’a fait très peur. Suivre toute une foule d’adolescents, dadais et vantards dans leurs frasques amoureuses, imbibées ou enfumées m’a rebuté. Qui plus est, un très grand nombre de personnes est évoqué, des références sont assez obscures, ce qui m’a craindre un livre de mémoires écrit par l’auteur pour lui-même et lui seul.
Heureusement ces ados grandissent et, s’ils n’en deviennent pas pour autant des anges immaculés, ils gagnent énormément en profondeur. De cette foule assez bigarrée s’extraient peu à peu les personnes réellement importantes, celles qui ont compté. Des cercles se forment autour de l’auteur, parfois concentriques, parfois justes tangents. Patrice Lelorain analyse finement l’histoire de ses relations amicales ou amoureuses. Avec beaucoup de lucidité, il raconte les flux qui traversent son monde. De très bons amis s’éloignent, fâchés ou usés ou juste écartés par les circonstances. Des personnes peu appréciées s’avèrent adorables, des amis se révèlent lâches et indignes. Mais dans toute cette ébullition, l’auteur reste amical, bienveillant, pas de haine et peu de colère, jamais de condescendance, malgré un certain égocentrisme, roman (auto?)-biographique oblige. On se dit tout de même à la lecture que sa mémoire, comme celle de chacun d’entre nous, a effectué sa fonction sélective, édulcorante. On sent parfois poindre quelques piques sur cette sphère trop lisse. L’auteur laisse transparaître un certain « caractère » et j’aurais aimé qu’il le montre plus. Observateur et acteur posé, il livre ses impressions sur ces satellites, ces météores, ces comètes au milieu desquels trônent quelques planètes : amis véritables, solides et durables mais aussi femmes qu’il a aimées. Dans la foule mouvementée se dessine donc petit à petit une carte céleste, précise mais en éternel mouvement.
Avec le temps, les épreuves et les joies, les personnages évoluent, s’affinent, leur idéalisme se teinte de réalisme. La tendresse et l’humanité, mais aussi la lucidité qui se dégagent de certaines descriptions m’ont fait penser que le cercle Verdurin se réunissait au café « Le central » à Bois-Colombes, un vrai plaisir.
Quelques lignes sous tendent ce mouvement : la fidélité d’abord, l’amitié ensuite. J’ai particulièrement apprécié l’écriture de ses relations amoureuses, son optimisme , son idéalisme, sa candeur parfois trompée mais aussi ses inquiétudes.
Le style d’écriture est assez dense. Il faut parfois faire un effort pour y entrer complètement, pour ne pas se laisser aller au simple survol. Quelques mots de vocabulaire tribal éclosent de-ci de–là : cinéma, journalisme, rock mais jamais au point de devenir envahissants. Quelques passages demandent donc un effort d’attention.
J’avoue de na pas avoir même tenté de mémoriser les acteurs, les laissant d’eux-mêmes disparaître ou se mettre en avant . La mémoire fait le tri, comme elle l’a fait pour l’auteur.
Conclusion :
Une lecture parfois lourde qui m’a par moment un peu perdu. Même si ce livre agréable et édifiant aurait gagné à un peu plus de caractère, j’ai passé de vrais moments de vie avec ce personnage imparfait mais sympathique.
Ma note : 15/20
Invité- Invité
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