[Picoult, Jodi] Une étincelle de vie

[Picoult, Jodi]
Une étincelle de vie
Actes Sud mai 2019
ISBN 978 2 330 12127 3
412 pages
Quatrième de couverture
Alors qu’il célèbre son quarantième anniversaire au poste de police, Hugh McElroy, un négociateur de crise, est appelé sur le site d’une prise d’otages. Une heure plus tôt, un homme armé a fait irruption dans une clinique et a ouvert le feu, faisant plusieurs victimes. Il devient vite évident que le forcené a délibérément ciblé le dernier établissement de santé du Mississippi à pratiquer l’avortement. La situation s’avère délicate ; elle devient cauchemardesque quand Hugh apprend que sa fille unique âgée de quinze ans se trouve à l’intérieur du bâtiment. Mais que fait-elle là ?
Dans le Nord de l’État, une adolescente se réveille dans un lit d’hôpital. Un policier en faction garde l’entrée de sa chambre et une avocate se tient à son chevet. Beth a dix-sept ans et ne comprend pas ce qu’il lui arrive. Ayant dépassé le délai légal, elle a avorté par ses propres moyens en commandant des médicaments sur Internet. Hospitalisée à la suite d’une hémorragie, elle apprend quelques heures plus tard sa mise en examen. Pourrait-elle être condamnée pour meurtre ?
La question de l’avortement, plus que jamais sensible aux États-Unis, est au cœur du nouveau livre de Jodi Picoult. À travers le destin d’une poignée d’hommes et de femmes aux origines et opinions diverses, réunis au cours d’une journée fatidique, l’auteure de Mille petits riens (Actes Sud, 2018) poursuit son exploration des tabous de l’Amérique dans un roman haletant, riche en rebondissements.

Mon avis
La quatrième de couverture dévoilant très bien le fond du roman, je vais seulement parler de ce tabou qu’est l’avortement au Mississipi, car Jodi Picoult s’est beaucoup documentée pour écrire cette histoire prenante. En premier lieu, je pense que ce roman n’est nullement policier, bien que les policiers soient présent à l’extérieur de l’hopital, j’imagine que l’auteur les a placés dans l’histoire parce que l’un d’eux sait que sa fille se trouve parmi les otages. Les chapitres sont écrits selon le temps qui dégresse, pour le premier il est 17 h., pour le suivant il est 16 h…..15 h. et ainsi de suite jusque 8 h. le dernier étant l’épilogue de la tragédie à 18 h., je pense (et cela n’est que mon ressenti) que l’auteure a construit ce roman d’une telle façon que le lecteur puisse pénétrer dans la vie de tous les personnages avant la prise d’otages. Quand je lis la note de l’auteur, j’apprends qu’aux Etats-Unis, les activistes anti-avortement radicaux sont considérés comme une menace terroriste ? Je lis aussi que onze personnes ont trouvé la mort à l’issue d’actes de violence, ciblant les structures et le personnel pratiquant des IVG, dont quatre médecins,deux employés, un agent de sécurité, un officier de police, une accompagnante chargée d’escorter les patientes, plus deux autres personnes. La violence n’est pourtant pas la seule menace qui pèse sur les cliniques IVG. Au cour des cinq dernières années, les élus politiques ont voté plus de 280 lois limitant l’accès à l’avortement. Et continue l’auteure, elle a rencontré 151 femmes ayant subi une IVG et parmi elles, une seule regrettait sa décision. Déclarant que personnellement, elle n’a jamais subi d’IVG, mais qu’elle s’est toujours passionnée en faveur du droit à l’avortement. En lisant le ressenti de ces femmes, je n’imaginais pas comment cela se passait et je pense que c’est vraiment par nécessité lorsqu’elle prennent la décision de se séparer du fœtus. Bien que le thème de l’avortement soit le plus important dans ce livre qui est un roman, il ne faut pas oublier les otages dans une situation cauchemardesque, ce qui fait qu’on imaginerait presque se trouver dans la salle d’attente avec ces femmes dont certaines mortes ou grièvement blessées et le tueur, à tel point que l’attente du dénouement crée le suspense. Je n’ai pas de mots pour décrire mes sentiments mais je pense que c’est facile à deviner après la lecture de mon texte, il est certain que c’est un sacré coup de coeur...5/5

Merci pour ton avis, Lalyre. J'ai bien aimé "Mille petits riens", mais celui-ci doit être dur... l'avortement est un sujet bien difficile. Je le lirai peut-être un jour...

Encore un magnifique roman pour Jodi Picoult. J'ai été très étonnée par la construction "à l'envers" de ce roman qui commence par la fin (ou presque). Exercice de style très difficile et réussi qui ne gâche ni le plaisir de lecture, ni les surprises, bien au contraire.

Cet auteur excelle vraiment à présenter les faits de la société américaine. Elle sait écouter, comprendre et nous faire comprendre le point de vue de tous. Superbe !