[Clavell, James] Saga asiatique - Tome 1 : Shôgun

Assez friande de culture nippone et ayant gardé des souvenirs très vagues d’une série des années 80 avec Richard Chamberlain, j’ai attaqué ce pavé, emprunté dans la bibliothèque de mon père, avec un enthousiasme prudent. La prudence est demeurée, l’enthousiasme également.

Le roman se lit facilement, porté par un style vif et une intrigue habilement construite. A noter que la mise en page est... discutable : il manque clairement quelques sauts de ligne, voire de page, car on passe régulièrement d’une scène à l’autre sans que la plus petite interligne ne soit venue couper le texte. L’univers est riche de détails, non seulement sur l’histoire du Japon mais également sur un pan parfois flou, car souvent peu glorieux, de l’histoire européenne : schismes, colonisation, guerres d’influences entre empires et courants religieux. Je ne parierais en revanche pas ma vie sur l’exactitude absolue de tous les détails historiques et culturels, gênée par ce qui ressemble parfois à des préjugés gratuits : le Japonais cruel ou sournois, le jésuite calculateur, l’Européen crasseux (même si bon, là, effectivement, au 17è siècle, ça ne devait pas être la joie...), le chrétien miséricordieux... Ce qui n’empêche pas les personnages, même un peu stéréotypés, de se révéler vivants et attachants.

Petit bémol technique, enfin : même moi qui sais ce que sont obi, hakama, zori, tabi, katana et autres amuseries vestimentaires ou martiales typiquement nippones, j’ai parfois regretté la cruelle absence de notes.

En résumé, l’épopée est grandiose, le final saisissant, et l’ensemble a un indéniable goût de «reviens-y» malgré quelques faiblesses mineures. Je recommande donc aux adeptes d’aventure  et d’exotisme.