[Zola, Emile] La fortune des Rougon

Auteur : Zola Emile
Titre : La Fortune des Rougon
Format : Epub
294 pages

Résumé :

Dans la petite ville provençale de Plassans, au lendemain du coup d’Etat d’où va naître le Second Empire, deux adolescents, Miette et Silvère, se mêlent aux insurgés. Leur histoire d’amour comme le soulèvement des républicains traversent le roman, mais au-delà d’eux, c’est aussi la naissance d’une famille qui se trouve évoquée : les Rougon en même temps que les Macquart dont la double lignée, légitime et bâtarde, descend de la grand-mère de Silvère, Tante Dide. Et entre Pierre Rougon et son demi-frère Antoine Macquart, la lutte rapidement va s’ouvrir.

Mon avis:

Beaucoup de descriptions, mais normal pour l'époque. Il gagnait sa vie à la page ou aux mots je ne sais plus.
Une intrigue bien menée sur l'histoire d'une famille qui cherche pour une partie le pouvoir et pour l'autre de la reconnaissance.
Un livre pour lequel il faut du temps, beaucoup de temps pour ne pas perdre le fil.

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Merci pour ce topic et pour ton avis, je compte le lire bientôt !

merci Rikku-91

Ce livre est un chef-d'oeuvre. Bon, après, je ne suis peut-être pas très objective, vu que j'adore Zola, mais, vraiment, je crois que je peux conseiller ce roman à tous. Si vous voulez découvrir les Rougon-Macquart, il est idéal puisque déjà, c'est le premier tome et qu'il pose également toutes les bases des dix-neuf autres volumes.
Ce roman, un peu comme Germinal, raconte une insurrection. Ici, il s'agit du Coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, président de la République, qui souhaite rétablir l'Empire en France.
Miette et Silvère partent donc sur les routes, comme tous les jeunes gens, ils veulent défendre les idéaux. Lorsque j'ai lu ce roman, cela m'a frappée tout de suite, j'ai eu l'impression que Miette était un peu la Marianne de Zola, elle en avait tous les traits. Ces scènes-là, emplies de symbolismes, sont grandioses. Ce livre est violent, comme beaucoup de romans des Rougon-Macquart, d'ailleurs, mais une violence différente de La Terre, Germinal ou La Débâcle...Ce roman est empli d'une violence feutrée et féminine, d'une violence presque douce, qui ne choque que modérément...
Je pense donc que ce roman est accessible à tous, il est superbe. Et je pense que ceux qui l'auront lu n'auront qu'une envie : se plonger dans les autres. Définitivement, Zola est l'un des meilleurs romanciers français de tous les temps.
Vote : coup de coeur , évidemment.

Ce qui m'a donné envie de lire ce premier roman de la série des Rougon-Macquart, ce n'est pas l'intrique en elle-même mais plutôt tout le chantier mis en place par Zola autour des vingts romans de la famille.
Je n'avais jusque-là pas eu conscience d'une telle fresque, et j'avais alors lu indépendamment La bête humaine, L'assommoir et Germinal sans vraiment faire le rapprochement familial.

En apprenant les liens et les enjeux de ce travail colossal, j'ai donc eu envie de m'y mettre. Et quitte à faire les choses bien, autant les faire dans l'ordre. J'ai donc commencé par le premier du nom, et si le cœur m'en dit, je poursuivrais avec les 16 autres qui me manquent (après tout, on est dans la période des bonnes résolutions). Pour ne pas que ça devienne trop lourd, je compte bien lire autre chose que du Zola, alors s'il me faut plusieurs années pour parvenir à bout de la série, je n'y vois aucun inconvénient...

En plus du roman, j'ai dû lire pas mal de sujets autour du XIXe siècle, de Zola lui-même et sur Napoléon III, afin de bien contextualiser cette œuvre. Ce n'est pas la partie que j'ai préférée, mais ça m'a permis de mieux comprendre les événements décrits. Je pense que par la suite, ça m'aidera également à mieux cerner les autres romans.

Si l'histoire ne m'a pas paru particulièrement vive d'intérêts, je retiens les personnages avant tout. Je les trouve extrêmement modernes malgré toutes les années qui nous séparent d'eux. Vice, envie, jalousie, fainéantise, ils sont finalement à la page de notre société, et c'est en ça que je trouve ce premier roman particulièrement moderne. Un bon point d'encrage pour entrer dans la famille des Rougon-Macquart !

Merci pour vos critiques. J'ai lu toute la série quand j'étais ado. J'adore Zola.
Je suis en train de relire Germinal, mais je me dis que celui-ci doit être intéressant aussi. Vous me donnez envie de m'y replonger.
En tous cas, j'aime toujours autant l'écriture de Zola. J'essaie de comprendre comment il construit ses phrases pour donner ce rythme et cette atmosphère.

J'ai lu quelque part qu'il écrivait surtout le matin, pendant environ 4 heures, le tout pour donner... 5 pages ! C'est peut-être là l'art du détail.

Dans ce cas, comment a-t-il réussi à produire autant de livres ? Il faudrait voir à quel rythme il les publiait. Un tous les deux ans, peut-être ?
J'ai lu sa biographie (écrite par Henri Troyat, je crois) mais ça fait longtemps.

20 livres en 22 ans pour les Rougon-Macquart.
Après, 5 pages par jour ce n'est qu'une moyenne, d'une source que j'ai oubliée (fiabilité de cette info ?).

Si ces 5 pages sont une version définitive, et non un premier jet, cela peut être suffisant pour écrire le roman entier en un an.
Je crois d'ailleurs que certains de ses romans ont été publiés en feuilletons dans des journaux. Dans ce cas, chaque épisode est édité dès l'écriture, sans retour en arrière possible. Peut-être est-ce ainsi qu'il travaillait ?

j'avais fait un mémoire à la fac sur ce livre, j'adore Zola et sa critique de la société, qui vaut pour chacun des Rougon!

Émile Zola, illustre auteur ayant entrepris de mettre sa délicate plume au service du naturalisme, a su le faire avec maîtrise. Mieux, il a su nous donner goût au formidable alliage entre le sérieux, pour ne pas dire la gravité, des faits historiques sur lesquels il s’appuie, et la pertinence de son imaginaire de génie.

La fortune des Rougon, premier tome de la série littéraire Les Rougon-Macquart, nous conduit droit aux premières loges depuis lesquelles il nous est donné d’observer les appétits dévorants d’une famille désunie où l’avidité de l’un fait la pauvreté de l’autre.

Le champ lexical de la nature, exploité dans ce qu’il offre de plus poétique, nous rappelle que l’essentiel est ailleurs que dans les vanités convoitées par certains personnages clés.

Dans une ascension rythmique à couper le souffle, Zola, au moyen d’un procédé circulaire, finit par ramener le lecteur là où tout commença. La boucle est ainsi bouclée et nos naïvetés perdues à jamais.

Si toutefois, il fallait absolument trouver quelque défaut à cette œuvre, alors c’est la science qui, bien plus tard, mettrait le doigt dessus en apportant une pointe de nuances aux certitudes déterministes de l’auteur. Car outre les lois de l’hérédité, l’environnement s’étend au-delà du milieu social qu’il englobe dans sa composante et ne saurait perdre de son infini complexité au profit de la prédictibilité et de ses exigences.

Zola est pardonné, de son temps, la génétique n’en était qu’à ses balbutiements.
De même, Zola est remercié car son fier talent ne se discute aucunement.

C'est un coup de coeur, pour ma part.