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[Wairy, Constant] Mémoires intimes de Napoléon 1er par Constant, son valet de chambre

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Message par elea2020 Dim 3 Oct 2021 - 16:41

Mémoires intimes de Napoléon 1er par Constant, son valet de chambre
Constant Wairy
Société des publications littéraires illustrées
474 pages
[Wairy, Constant] Mémoires intimes de Napoléon 1er par Constant, son valet de chambre 97827110


Résumé de l'éditeur :
Napoléon n'a jamais cessé d'être un objet de fascination. On parle de lui ; on le fait parler; on interprète les énigmes de sa vie, où les faits éclatants ne sont pas toujours moins mystérieux que les points réputés obscurs. On sait tout de lui et à peu près rien ; d'où, transparent et insaisissable, son mythe. C'est qu'il parle peu. Entendre sa voix, vivre au jour le jour dans l'intimité de l'empereur, assister à son lever, à ses colères, à son divorce, percevoir, d'un grand homme, moins ce qui est grand que ce qui est homme commun, quotidien, émouvant dans cela même qui le fait plus vivant et plus semblable depuis fort longtemps, voici les Mémoires de celui qui fût son compagnon de chaque instant.
Valet de chambre de l'empereur, Constant fut à la fois son secrétaire et son confident. Voici, derrière ses souvenirs, le journal intime de Napoléon.

Mon avis :
J'avais jusqu'à maintenant prêté peu d'attention au personnage de Napoléon Bonaparte, si ce n'est que je ne pouvais rester indifférente au mythe tel qu'il est relaté par Hugo, Balzac, Stendhal... Un monstre politique, un homme d'une envergure publique plus grande que nature. A vrai dire, je n'ai pas choisi ce livre, il m'a tapé dans l'oeil, sur les étagères de la bibliothèque chez ma mère, avec ses deux tomes, sa couverture en vieux tissu, ses gravures d'époque. Le livre n'a même pas de date - le genre d'objet auquel je ne résiste pas !

La lecture est plaisante : ou Constant lui-même écrivait bien, un bon français classique sans effets particuliers, mais qui tient bien, ou il avait de bons correcteurs. Nous suivons son entrée dans ce métier exigeant de valet de chambre dès son jeune âge, alors que Napoléon n'est encore que Premier Consul, jusqu'au voyage à Erfurt en 1808. Il est à noter que des voyages, Napoléon en fera un grand nombre, qui sont souvent racontés, car ils sont aisément la source d'anecdotes folkloriques, alors que Constant ne s'appesantit pas sur les campagnes militaires, sinon celle de Boulogne. On peut reconnaître au valet de chambre une certaine modestie, une discrétion : d'une part, il ne cherche pas à raconter ce qu'il ne connaît pas, et quand il fait appel à des témoignages de seconde main il en donne la source ; d'autre part, il ne règle pas, ou peu, de comptes avec des ennemis politiques de Napoléon. Il est même parfois un peu critique envers son maître, néanmoins ce sera peu fréquent dans tout l'ouvrage.

Car il est évident que nous assistons à un portrait considérablement orienté, embelli : c'est le mythe de Napoléon qui se construit sous nos yeux, et d'une certaine manière ce témoignage est bien la réponse à ma question. Comment cet homme suscitait-il autant d'engouement, de confiance aveugle, d'admiration ? C'est tout de même peu commun qu'un homme d'Etat atteigne à cette stature. Comment ses soldats, les "vieux grognards", envers qui il ne ménageait pas les honneurs, étaient-ils aussi prêts à mourir pour lui, et l'idée de la France qu'il incarnait ? Napoléon est un homme en marche, en route pour une ascension fulgurante, et il entraîne un pays dans son sillage - voici de quelle manière il nous est dépeint.

Nous voyons bien dans ce récit le Napoléon stratège sur les champs de bataille, mais aussi l'immense travailleur qu'il était, un passionné qui prenait peu de repos. Nous apprenons à connaître le Napoléon féru de monuments, passionné par l'embellissement de Paris et des villes de ses conquêtes (mais aussi un Napoléon que cela n'embarrassait guère de rapporter dans ses valises le fronton d'une église, ou des statues antiques). Nous sommes souvent placés face au Napoléon généreux, à l'écoute de son peuple, toujours prêt à faire verser une pension à un vieux soldat, un prêtre, une veuve... Le Napoléon qui aimait à se promener incognito et interroger les gens sans révéler son identité, croyant en la sagesse populaire (à peu de frais pour son égo, puisque le peuple l'idolâtrait).

Mais le despote que fut l'empereur tient peu de place dans ces Mémoires : on peut certes lire entre les lignes, remarquer qu'il plaçait toute sa famille à des postes de royauté, ou encore les maréchaux de l'Empire, qu'il n'hésitait pas à profiter de "rencontres" arrangées avec de belles jeunes filles moyennant finances ; on ne peut manquer sa sévérité à l'égard de conspirateurs ou d'opposants (ce que Constant semblait réprouver du reste, sans doute aurait-il attendu plus de clémence). Parfois, il semble agir sur un coup de tête, un caprice, et met son entourage en danger, ou encore tout lui est dû, il faut que ses ordres soient exécutés à la seconde près. Bien qu'il paraisse un homme enjoué et intéressé par son entourage, y compris ses serviteurs, jusqu'à leur frictionner les oreilles de bon coeur, il devait être extrêmement stressant de travailler sous ses ordres.

Enfin, il y a aussi la "petite histoire", et il faut avouer que Constant sait y faire : les mariages, les liaisons de ce beau monde y sont évoquées, on se prend aussi d'affection pour l'Impératrice Joséphine, aussi généreuse et bonne qu'étourdie et tête folle. J'ai du mal à comprendre que Napoléon puisse envisager de la répudier, même si cela n'est pas encore arrivé dans le tome 1, Constant fournit quelques pistes. Récit est fait de somptueuses fêtes, de bals costumés, de revues militaires, il semble que ce soit dans cette proximité, ces petits détails du quotidien que Constant excelle, qu'il ait simplement bonne mémoire ou qu'il recrée la Cour de l'Empire a posteriori. Il sait également narrer des scènes : ainsi nous voyons l'Empereur visiter l'atelier du peintre David, ou encore prenons connaissance des précautions prises pour la sécurité de Napoléon, dès le moment où il fut Premier Consul.

C'est donc d'une lecture divertissante qu'il s'agit, avec ce qu'il faut d'anecdotique pour se sentir proche des personnages. Il ne faut bien sûr rien y chercher de politique ou encore de critique. Je mettrai 4/5 parce que c'est bien écrit, varié, et qu'il a su à distance me donner de l'intérêt pour le personnage, fût-il à dimension mythique, de l'Empereur Napoléon Bonaparte.

Citations :
Il est certain aussi que, à part tout sentiment religieux, la fidélité du peuple à ses anciennes habitudes lui faisait retrouver avec plaisir le repos et la célébration du dimanche. (...) Le fait est qu'il y avait, pour la classe ouvrière, et pour toutes les classes occupées d'un travail pénible, trop d'intervalle d'un décadi* à l'autre. Je ne sais si c'était l'effet d'une routine enracinée ; mais le peuple, habitué à travailler six jours de suite, et à se reposer le septième, trouvait trop longues neuf journées de travail consécutives. Aussi, la suppression des décadis fut-elle universellement approuvée. (page 94, au sujet du rétablissement du culte par Napoléon Bonaparte)

*décadi : en italiques dans le texte - période de dix jours dans le calendrier républicain.

Voilà pourquoi je suis entré dans quelques détails sur celui-ci ; s'ils paraissent trop longs ou trop dépourvus de nouveauté à quelques lecteurs, je les prie de se souvenir que je n'écris pas seulement pour ceux qui ont vu l'empire. La génération qui fut témoin de tant de grandes choses et qui a pu envisager de près, et dès ses commencements, le plus grand homme de ce siècle, fait déjà place à d'autres générations qui ne peuvent et ne pourront juger que sur le dire de celle qui les a précédées. (page 109-110)

On a beaucoup parlé de la maladresse de leurs premiers courtisans, très peu habitués au service que leur imposaient leurs nouvelles charges, et aux cérémonies de l'étiquette ; mais on a beaucoup exagéré là-dessus, comme sur tout le reste. Il y eut bien, dans le commencement, quelque chose de cet embarras que les gens du service particulier de l'Empereur avaient éprouvé, comme je l'ai dit plus haut. Pourtant cela ne dura que fort peu, et messieurs les chambellans et grands officiers se façonnèrent presque aussi vite que nous autres valets de chambre. D'ailleurs il se présenta pour leur donner des leçons une nuée d'hommes de l'ancienne cour, qui avaient obtenu de la bonté de l'Empereur d'être rayés de la liste des émigrés, et qui sollicitèrent ardemment, pour eux et pour leurs femmes, les charges de la naissante cour impériale.

L'Empereur se plaisait à le [Corvisart] taquiner en parlant de la médecine, dont il disait que ce n'était qu'un art conjectural, que les médecins étaient des charlatans, et il citait ses preuves à l'appui, surtout sa propre expérience. Le docteur ne cédait jamais quand il croyait avoir raison. (...) M. Ivan, chirurgien ordinaire, avait, aussi bien que M. Corvisart, sa bonne part de critiques et de médisances contre son art. Ces discussions étaient fort amusantes ; l'Empereur y était très gai et très causeur, et je crois que quand il n'avait pas d'exemples sous la main à citer à l'appui de ses raisons, il ne se faisait pas scrupule d'en inventer. Aussi ces messieurs ne le croyaient-ils pas toujours sur parole. (page 214)

Sa Majesté ne se fit point connaître ; elle aimait, en répandant ses bienfaits, à garder l'incognito. Je connais dans sa vie un grand nombre d'actions semblables à celles-ci. Il semble que ses historiens aient fait exprès de les passer sous silence, et pourtant c'était, ce me semble, par des traits pareils qu'on pouvait et qu'on devait peindre le caractère de l'Empereur. (page 298)
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Message par louloute Dim 3 Oct 2021 - 18:56

Merci Elea pour ta critique, qui me donne envie de le noter  Very Happy
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Message par elea2020 Dim 3 Oct 2021 - 19:39

Je pense que dans une collection moderne il est sympa à lire. C'est un peu le "petit bout de la lorgnette" mais c'est sympa, et ça fait voir l'histoire différemment, plus à hauteur d'homme.
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Message par elea2020 Jeu 2 Déc 2021 - 11:07

Mémoires intimes de Napoléon par Constant, son valet de chambre
Constant Wairy
tome 2
Société des publications littéraires illustrées
444 pages

[Wairy, Constant] Mémoires intimes de Napoléon 1er par Constant, son valet de chambre 32891_10

Résumé de l'éditeur :
Napoléon n'a jamais cessé d'être un objet de fascination. On parle de lui ; on le fait parler ; on interprète les énigmes de sa vie, où les faits éclatants ne sont pas toujours moins mystérieux que les points réputés obscurs. On sait tout de lui - et à peu près rien ; d'où, transparent et insaisissable, son mythe. C'est qu'il parle peu. Entendre sa voix, vivre au jour le jour dans l'intimité de l'empereur, assister à son lever, à ses colères, à son divorce, percevoir, d'un grand homme, moins ce qui est grand que ce qui est homme - commun, quotidien, émouvant dans cela même qui le fait plus vivant et plus semblable à nous : cette chance unique a un nom, Constant.
Introuvables depuis fort longtemps, voici les Mémoires de celui qui fut son compagnon de chaque instant. Valet de chambre de l'empereur, Constant fut à la fois son secrétaire et son confident. Voici, derrière ses souvenirs, le journal intime de Napoléon.

Mon avis :
Je termine donc tout juste cette grande saga de l'empereur Napoléon, racontée comme si nous y étions par l'homme qui l'approchait au plus près, homme de confiance, son valet Constant Wairy. Constant aura été 14 ans au service de Napoléon : il nous raconte aussi bien la vie à Saint-Cloud ou aux Tuileries, le métier d'homme d'Etat de Napoléon, et dans ce second tome, il insiste davantage sur les campagnes militaires, lors desquelles il accompagnait Napoléon.

J'ai aimé le premier tome, mais ce second m'a paru plus intéressant, peut-être parce qu'on y devine l'imminence de la chute, et que Constant Wairy a su donner une force tragique au récit de ces trois dernières années avant l'exil sur l'île d'Elbe. Nous avions quitté l'Empereur à la fin du premier tome au moment où il divorce de Joséphine, voulant se remarier et avoir un héritier. La personne de Marie-Louise d'Autriche n'aura pas marqué le récit de ces "mémoires intimes" autant que Joséphine par sa personnalité généreuse, sa gaieté, son caractère aimant - bien que Constant ne dise pas pour autant de mal d'elle. Il est vrai qu'avant de passer au service de l'Empereur, il était attaché à celui de Joséphine.

Nous suivons Napoléon dans l'épopée de ces dernières années, la deuxième campagne d'Italie, la terrible campagne de Russie - ah ! ces pages sur l'incendie de Moscou, le passage de la Bérézina, la bataille de Leipzig... Curieusement, il ne mentionne pas Waterloo, et passe assez vite sur cette dernière année 1815, pétrie de soucis et sans doute de fatigues. Nous verrons la malchance s'accumuler à l'encontre des entreprises militaires de Napoléon, et, plus tristement, les trahisons se multiplier (comme celle de Joachim Murat, roi de Naples)... Dans les tout derniers chapitres, on sent que Constant veut surtout se dédouaner d'avoir "abandonné" l'Empereur, pour une complexe histoire d'argent donné puis redemandé par Napoléon (ou un de ses ministres). Toujours est-il qu'il reste fidèle à l'image du Grand Homme, indiquant avoir pris conscience de son importance avec l'éloignement. Comme dans le premier tome, il ne manque pas non plus de faire part de réflexions plus générales, sur les pauvres toujours victimes des guerres, sur les misères des soldats.

C'est vraiment un témoignage vivant et prenant que nous livre Constant Wairy sur la personnalité de Napoléon et l'ascendant qu'il avait sur les autres, ainsi que cette relation unique qu'il avait avec ses soldats. J'ai beaucoup aimé, et bien que je considère Napoléon avant tout comme un autocrate, j'ai saisi de lui des aspects personnels qui me l'ont rendu humain plus que mythique, et qui m'ont intéressée à l'histoire de cette période. Je mettrais 4,5/5 à ce tome-là.

Citations :
Au silence de l'attente, qui avait suspendu comme par enchantement la marche de toutes les personnes répandues dans tous les quartiers de la ville, succéda un mouvement d'enthousiasme difficile à peindre. Dans ce vingt-deuxième coup de canon* était toute une dynastie, tout un avenir. Les chapeaux volaient en l'air ; on courait au-devant les uns des autres, on s'embrassait sans se connaître, en criant : "Vive l'Empereur !" De vieux soldats versaient des larmes de joie, en pensant qu'ils avaient contribué de leurs sueurs et de leurs fatigues à préparer l'héritage du roi de Rome, et que leurs lauriers allaient ombrager le berceau d'une dynastie. (Page 620).

*le 22e coup de canon annonce la naissance d'un garçon : Napoléon est père du futur roi de Rome.

C'est le duc de Dantzick qui le premier entra dans Moscou. L'Empereur ne vint qu'après. Il fit son entrée pendant la nuit. Jamais nuit ne fut plus triste : il y avait vraiment quelque chose d'effrayant dans cette marche silencieuse de l'armée, suspendue de temps en temps par des messages venus de l'intérieur de la ville, et qui paraissaient avoir un caractère des plus sinistres. On ne distinguait de figures moscovites que celles de quelques mendiants couverts de haillons qui regardaient avec un étonnement stupide défiler l'armée. Quelques-uns firent mine de demander l'aumône. Nos soldats leur jetèrent du pain et quelques pièces d'argent. Je ne pus me défendre d'une réflexion un peu triste sur ces malheureux, les seuls dont la condition ne varie pas dans les grands bouleversements politiques, les seuls sans affections, sans sympathies nationales. (Page 695-696).

On ne comprend pas que des hommes se soient mis jusqu'à la bouche dans une eau chargée de glaçons, ramassant tout ce que la nature leur avait donné de force, tout ce que l'énergie du dévouement leur laissait de courage pour enfoncer des pieux à plusieurs pieds dans un lit fangeux ; luttant contre les plus horribles fatigues, éloignant de leurs mains d'énormes glaçons qui les auraient assommés et submergés de leur poids ; en un mot, ayant guerre, et guerre à mort avec le plus grand ennemi de la vie, le froid. Eh bien, c'est ce que firent nos pontonniers français. Plusieurs périrent entraînés par les courants ou suffoqués par le froid. C'est une gloire, ce me semble, qui en vaut bien d'autres. (Page 718).

Quant à moi, je ne tairai point le sentiment pénible que j'éprouvai la première fois que je sortis dans Paris, et que je traversai les promenades publiques à mes heures de loisir ; je fus frappé de la quantité extraordinaire de personnes en deuil que je rencontrai , c'étaient des femmes, des soeurs de nos braves moissonnés dans les champs de la Russie, mais je gardai pour moi cette pénible observation. (Page 738).

Bonus : ces deux livres empruntés chez ma mère ne sont pas datés : j'ai appris sur le site de la BNF qu'ils datent, dans cette collection, de 1909-1910, et sont accompagnés de nombreuses gravures. Je ne résiste pas au plaisir de mettre ci-dessous une reproduction de la BNF (on ne voit même pas la couverture, car ils sont recouverts d'une toile bleue collée) :

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Message par joëlle Jeu 2 Déc 2021 - 17:32

Ces mémoires (deux tomes) font parties des livres dont j'ai hérité de mon grand-père.
Ils sont précieusement gardés dans ma bibliothèque, mais pas encore lus !
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Message par elea2020 Jeu 2 Déc 2021 - 18:59

C'est la même édition Joëlle ? Pour moi, ces livres sont très précieux (et agréables à lire tels quels), mais je ne sais pas d'où ma mère les tient, il faudra que je le lui demande...
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Message par joëlle Sam 4 Déc 2021 - 8:12

Oui, Elea.
Ce sont les éditions de "Crémille" de Genève.
"Edition réservée aux Amis de l'Histoire."
Les deux livres ont été imprimés en 1971.
Il s'était abonné à différents clubs de lecture et recevait des ouvrages sélectionnés par la poste.
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Message par elea2020 Sam 4 Déc 2021 - 11:20

joëlle a écrit:Oui, Elea.
Ce sont les éditions de "Crémille" de Genève.
"Edition réservée aux Amis de l'Histoire."
Les deux livres ont été imprimés en 1971.
Il s'était abonné à différents clubs de lecture et recevait des ouvrages sélectionnés par la poste.

De beaux livres ! (PS : j'ai regardé sur internet, j'ai vu à quoi ils ressemblent) ; si tu les lis, j'espère que tu les aimeras. J'ai demandé à ma mère : elle les tenait de ses parents. Smile
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