[Dhainaut, Jean-Marc] Brocélia

Résumé de couverture :
Meghan Grayford, une jeune journaliste passionnée par l'exploration de lieux abandonnés, a localisé un vieux manoir dans la forêt de Brocéliande : ses occupants semblent avoir fui précipitamment… En se faufilant dans cette bâtisse isolée, Meghan ignore encore que son histoire n'est pas peuplée de magie et de fées, mais d'horreur et de sang…
La nuit, quand tout est calme, le Manoir Brocélia se réveille…
La nuit, quand tout est calme, les atrocités de son passé reprennent vie… La curiosité est un vilain défaut… Meghan aurait mieux fait de s'en souvenir…
Un thriller aussi terrifiant que captivant, dans la lignée des investigations paranormales d'Alan Lambin.

Mon avis :
Coup de cœur pour ce roman palpitant qui glace les sangs tout en enflammant l'imaginaire...

Un manoir abandonné en pleine forêt de Brocéliande, entouré d'un marais, une journaliste téméraire qui s'aventure seule dans la sinistre bâtisse, sans même prévenir qui que ce soit de l'endroit où elle est, tous les ingrédients du film d'épouvante sont bel et bien réunis. Vous savez ? quand la musique entêtante se fait entendre et qu'on voudrait dire à l'héroïne : "mais qu'est-ce que tu fais, enfin ? N'Y VA PAS !!"... Et elle y va, sous nos yeux impuissants et exorbités.

Il faut dire que la jeune Meghan a la tête dure, une caboche à la fois rousse et irlandaise, autant dire une rude hérédité : travaillant à l'Insolite Magazine, elle peine à convaincre son patron qu'elle a un sujet en or, et pour ce faire, va devoir brûler ses dernières cartouches en se rendant une nouvelle fois dans ce manoir abandonné qui lui avait fait si peur il y a quelques années. Ainsi entame-t-elle cette exploration urbaine, munie de son appareil-photo, à moitié persuadée qu'elle n'est d'une part pas seule dans la demeure, d'autre part que sa présence n'y est pas la bienvenue. Quelle innommable compagnie la guette-t-elle, confirmant les pires doutes sur le passé sanglant des propriétaires de la maison d'hôtes ? Les pièces se suivent et ne se ressemblent pas, elle est témoin de manifestations qui ne laissent que peu de place au doute rationnel. Meghan sent que la demeure a quelque chose à lui dire, et se décide à affronter de pénibles vérités, avec l'aide de son meilleur ami Janis, le malchanceux "binoclard" qui en pince pour elle, et du fameux Alan Lambin et de son épouse Mina, lui qui voulait pourtant profiter enfin d'une retraite paisible - c'est mal parti !

J'ai lu d'une traite le roman, par ailleurs aussi facile à lire que son écriture est nette et ciselée (une immense qualité pour moi), et, bien que je ne sois pas férue du genre épouvante, j'ai apprécié sans réserve cette lecture. En effet, j'apprécie particulièrement les légendes liées à l'univers arthurien - même s'il s'agit davantage ici de vieilles légendes celtiques - et je suis allée à Brocéliande, je me suis imprégnée de cet univers si particulier qu'on le conçoit facilement magique. De plus, j'ai lu les deux nouvelles autour du personnage d'Alan Lambin, et j'ai aimé ce mélange de scepticisme rationnel et d'exploration surnaturelle, ainsi que le soin qu'il apporte à ses outils et à la collection de preuves, même s'il ne croit pas le monde prêt pour cette révélation. Je ne fais pas partie des gens qui croient aux fantômes ou aux démons, mais j'ai été fascinée par exemple par le film et le roman L'Exorciste, et je fais partie des gens qui pour rien au monde ne s'approcheraient d'une planche de Ouijà. C'est donc bien que je n'exclus pas la possibilité du paranormal. Il me semble que les romans de Jean-Marc Dhainaut (mis à part L'Œil du chaos) sont satisfaisants pour tout type de public, même incrédule. Les ingrédients sont bien dosés, on s'intéresse aux personnages et on se prend à se retourner, se demander si on n'a pas vu une ombre traverser la pièce, presque à s'attendre qu'une porte claque.

Finalement, la sortie estivale du roman m'aura permis de ne pas être trop dans l'ambiance, et à prendre un peu de recul : je n'aurais pas aimé le lire par un jour terne et sombre où la pluie gifle les vitres, et où les morts s'invitent dans la compagnie des vivants, à l'approche de Samain ! (5/5)

Merci encore à Partage Lecture et aux éditions Taurnada pour ses romans de qualité !

Citations :
Meghan pratiquait l'exploration urbaine : une passion se répandant aux quatre coins du monde et qui consiste à pénétrer dans un lieu abandonné, mais à la seule condition de ne jamais y entrer par effraction. Ne rien dégrader, ne rien voler, ne laisser rien d'autre que des traces de pas, c'est la règle. L'objectif étant de s'imprégner de chaque endroit jadis plein de vie (maison, usine, hôpital...) et désormais envahi par la poussière et le lierre, pour immortaliser toute l'émotion qui s'en dégage en figeant artistiquement chaque recoin, chaque objet, chaque souvenir. Page 19.

Alan lui expliqua que, à l'instar de l'ensemble des mythes, il était impossible de dater les événements qu'il allait lui relater. Selon lui, les légendes, contrairement aux histoires, comportaient toujours un fond de vérité, une trace observable. Page 140.

J'ai beaucoup aimé ce nouveau roman de Jean-Marc Dhainaut, quel plaisir de retrouver tous ces revenants, cette ambiance des plus lugubre, ces planchers qui craquent, ces portes qui s'ouvrent et se ferment, ces torches qui s'éteignent toujours au bon moment, ces voix feutrées qui te donnent la chair de poule... Le tout sur fond de légendes Celtes ! Dans un manoir délabré, au milieu de marécages.
Les personnages sont bien travaillés même si le côté tête de mule de Meghan m'a parfois rendu le personnage assez agaçant. Et quel plaisir de retrouver au détour d'un chapitre Alan Lambin et sa tendre moitié Mina, tous deux à la retraite. 
J'ai aimé l'histoire, dès le début on sent bien que quelque chose appelle Meghan à se rendre dans ce manoir, une musique, des souvenirs remontant d'une précédente visite ... Et l'enquête va la plonger au plus profond des ténèbres, il va falloir qu'elle retrace la vie des propriétaires et constructeurs de ce manoir, avec ces drames....
Le petit truc qui m'a dérangé, et c'est pour cela que ça ne sera pas un coup de cœur, ce sont quelques dialogues, hors moments dans le manoir, notamment au journal, que j'ai trouvé simplistes voir bâclés, comme si l'auteur après tout, ces moments-là n'avaient guère d'importance. 
Alors là, par contre les derniers chapitres, ils sont top de chez top, je ne m'y attendais pas du tout, je n'ai plus lâché le livre jusqu'à la fin .... 
Ce qui est sur, s'il y a une suite je vais suivre ça de près. 

Merci au forum Partage/Lecture et aux éditions Taurnada pour ce partenariat.

Nous suivons Meghan, grande journaliste, mais plus précisément dans le domaine de l’urbex c’est-à-dire de l’exploration de lieux abandonnés. Comment allier passion et boulot !
Celle-ci, il y a un an, a visité, le manoir de Brocélia et, aujourd’hui son directeur lui demande un article complet sur cet endroit réputé comme « hanté ».
Elle se fait donc une joie d’y retourner afin de pouvoir compléter les éléments et sensations qu’elle avait déjà rencontrés à l’époque.
Mais est-ce une si bonne idée. Tant de phénomènes paranormaux ou pouvant avoir une explication rationnelle vont la bousculer durant cette journée en enfer. Une journée ? Là où s’accumulent les apparitions, les bruits, les sensations désagréables ; le temps lui aussi pourrait être tout aussi suggestif.
Revenant toute chamboulée accompagnée d’indices, de photos, de documents, il va être l’heure de faire le point. Mais cela va emmener notre personnage ainsi que son meilleur ami (et collègue) à remonter le temps pour retracer l’histoire du manoir depuis ses origines à travers tous les propriétaires que l’établissement aura connu. Retracer des décennies de terreur, de drames, de sang et de mensonges.
La réponse sera-t-elle celle que l’on attend, celle que l’on pense ? La première qui nous saute aux yeux. Chercher dans le passé est-il sans danger? Est-elle à l’abri loin de ce manoir à travers ses recherches?

C’est une lecture que j’ai … adorééééé. Il est tellement difficile d’en faire la critique sans rien dévoiler mais je suis tombé sur la lecture du style que j’adore, celle qui donne des frissons mais qu’on ne peut lâcher. Bravo pour l’auteur pour la mise en place de cette intrigue qu’il faut bien tenir et pour nous autres lecteurs bien suivre pour ne pas s’y perdre. Ne pas se perdre dans l’une des pièces du manoir de Brocélia…

Merci aux éditions Taurnada et à notre forum pour cette très belle lecture

Merci ! après avoir lu vos critiques, jeplace "Brocélia" tout en haut de mes futurs achats lectures!

C’est toujours un plaisir de retrouver la plume de Jean-Marc Dhainaut et son univers paranormal rempli de fantômes et de légendes.

On suit les histoires d’une jeune journaliste, fan d’urbex, Meghan Grayford, que le lecteur assidu aura déjà rencontré dans une autre aventure, la dernière avant la retraite d’Alan Lambin : Les couloirs démoniaques. Il n’est toutefois pas nécessaire de l’avoir lu pour se plonger dans cette lecture.

Meghan se met en tête d’écrire un article sur un vieux manoir abandonné dans la forêt de Brocéliande. Sa précédente visite dans ces lieux n’avait pas été de tout repos et la prochaine sera encore plus flippante. Les esprits qui occupent l’endroit lui projettent certains souvenirs : sont-ils fantasmés ou se sont-ils vraiment déroulés entre ses murs ? Le lecteur n’aura pas le temps de se poser longtemps la question, tant les événements qui s’en suivent précipitent l’histoire. Les esprits n’aiment pas les gens trop curieux et le font savoir. De nombreuses personnes n’en sont pas sorties vivantes.

J’ai eu un peu de peine à me plonger dans l’histoire durant le premier tiers du livre, mais ensuite j’ai beaucoup aimé le récit et les surprises que l’auteur réserve aux lecteurs. J’ai apprécié de croiser, dans ce spin-off, Alan Lambin et Mina. Le récit a ce qu’il faut de terrifiant et d’entêtant pour avoir envie de tourner au plus vite les pages pour savoir comment se terminera cette escapade au cœur de la forêt. J'aurais bien aimé que les personnages soient un peu plus "travaillés" et qu'on en apprenne plus sur eux, sur leur caractère, etc.

Je pense que Meghan a les épaules pour reprendre la succession d’Alan, ce qui confirme ce que j’ai pensé à la fin du précédent opus. Elle a tout pour nous faire vivre encore de nombreuses aventures à la frontière des deux mondes, au contact des esprits qui rôdent autour de nous, sans que nous soyons suffisamment réceptifs pour nous en rendre compte. Peut-être sont-ils déjà chez vous…

Merci aux éditions Taurnada et au forum pour cette découverte !

Mon avis :

Dérangeant, déstabilisant, effrayant.

Le travail de Meghan Grayford et de ses collègues, journalistes, est de traquer les manifestations surnaturelles avérées, prouvées, dont ils ont pu être témoins. Meghan, pour son prochain article, part sur la piste d'un mystérieux manoir et nous basculons dans l'irréel (pas celui du mode subjonctif) ou l'irrationnel, selon le point de vue du lecteur. Il est des personnes pour ne pas craindre de vivre dans des mieux où le malheur a frappé, à plusieurs reprises parfois, en une longue chaîne continue. Et-il encore possible de trouver comment tout a commencé ?

Le prologue nous avait déjà donné une idée de ce qui nous attendait, sans que nous puissions deviner l'étendue de ce que nous allions découvrir. Et si vous ne connaissez pas les légendes celtes, rassurez-vous, le récit est suffisamment explicite pour que tout puisse être compris. Je n'ai garde de confrontes légendes et mythes, qui sont une chose, l'intolérance et la bêtise auxquelles Meghan (et pas seulement elle) seront confrontées - et le lecteur en verra bien assez en sa compagnie.

Même si Alan Lombin n'est pas le personnage principal de ce livre, il intervient dans le roman, de par son expertise et son courage, comme un adjuvant précieux pour Meghan. Il avait promis d'arrêter d'enquêter ? Oui. Peut-on vraiment refuser d'aider quelqu'un qui a besoin de vos savoirs ? Non.

J'ai été happée par le récit et par l'enquête menée par Meghan. Elle est attentive aux récits que l'on se transmet de génération en génération, ou, au contraire, à ce que l'on ne veut surtout pas transmettre, ce que l'on veut taire. Pour ce qui concerne le passé de ce manoir, l'on peut compter sur la voix d'Edmond Varelle, narrateur secondaire de deux récits enchâssés, dans l'un, nous entendrons sa voix, dans l'autre, nous le verrons directement en scène. Nous verrons aussi comment les documents notariés, les plans cadastraux, les successions en absence, documents "réalistes" s'il en est, peuvent être d'une aide précieuse. Puis, cela peut être rassurant, dans une enquête qui ne l'est pas du tout. Je le dis sincèrement, j'ai vraiment eu peur avec les personnages, j'ai tremblé avec eux, j'ai été horrifiée par certains actes passés, bref, j'ai été totalement emportée par cette lecture.

A découvrir !