[bouffanges] Calamity zombie

Résumé Babelio :
ATTENTION ! Ce livre fait suite au premier tome "Zombies", et ne peut être lu séparément ! Dans "Zombies", la France était assaillie par un problème d'envergure: les morts revenaient à la vie, et mettaient en péril toute l'organisation sociale, morale et économique du pays. Politiciens, journalistes, médecins et citoyens prenaient tour à tour la parole pour se saisir d'un problème qui les dépassaient tous.Dans "Calamity Zombie", c'est cette fois un unique destin que l'on suit: celui de Jacques, poissard invétéré. À la suite d’un accident qui entraîne son malencontreux décès, il revient à la vie, et tente de "survivre" aux conditions effroyables dans lesquelles le jette la société à laquelle il appartenait il y a peu de temps encore.

Mon avis :
Cette nouvelle nous présente un point de vue différent sur les événements relatés dans le roman Zombies, qui on s'en souvient, racontait une invasion de morts-vivants, ou thanato-résistants, épidémie inconnue mal gérée par les pouvoirs publics. Nous y découvrions aussi bien les réactions du corps médical que celles des politiques, journalistes, associations des familles de victimes, etc...

Cette fois, le récit adopte le point de vue interne d'un zombie, jeune homme victime d'un accident de voiture, qui connaît de multiples épreuves, et se retrouve dans la situation terrible des malheureux internés dans des camps de rétention. Le narrateur est touché par une perpétuelle malchance ; il est de plus handicapé par sa cécité. Heureusement, son chien d'aveugle l'accompagne et le protège. Il parvient finalement à traverser l'horreur de ces camps où les zombies sont livrés à eux-mêmes, voire exterminés.

J'ai apprécié cette nouvelle qui apporte un éclairage plus personnel à la situation ; de plus, le narrateur présente des similitudes avec celui de Rodden Eiland, et son humour féroce et sens de l'auto-dérision font mouche, c'est un bon complément au roman. Le fait que le narrateur soit aveugle et que son chien (adorable) l'accompagne apporte un angle de vue intéressant, dans la mesure où l'auteur en tient compte pour nous faire part d'une perception différente, qui parfois lui nuit, parfois le sauve. J'ai aimé également la forme du journal intime, quoique la difficulté est réelle dans ces circonstances pour même trouver un support d'écriture... (4,5/5)

Citations :
Maman disait : « il n’y a pas de difficultés, il n’y a que des rebondissements. » Sans vouloir geindre, je ne serais pas contre une petite pause dans les rebondissements. Page 3.

Femme qui sourit, à moitié dans ton lit, paraît-il. Rien n’est plus faux : j’ai passé la presque totalité de mon existence entouré de femmes qui riaient de moi. Ce n’est pas pour autant que j’ai viré pornstar, loin s’en faut. Page 5.

J’encaissais soudain l’annonce un peu brutale de mon nouveau statut de non-mort. Peut-être pris par le feu de l’action, je n’avais pas fait le lien entre les symptômes que je présentais et cette étrange épidémie qui frappait le pays depuis quelques mois. Page 7.

Palpant son trésor, je m’aperçus qu’il s’agissait d’une moitié de bras. Eussé-je pu rire que je me serais probablement laissé aller à un de ces rires nerveux qui me prenaient quand le sort devenait trop créatif. Page 19.