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[Courtès, Franck] À pied d’œuvre

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Message par Cassiopée Jeu 24 Aoû 2023 - 14:19

[Courtès, Franck] À pied d’œuvre Ze_pie10


À pied d’œuvre
Auteur : Franck Courtès
Éditions : Gallimard (24 Août 2023)
ISBN : 978-2073024916
192 pages

Quatrième de couverture


"Entre mon métier d'écrivain et celui de manœuvre, je ne suis socialement plus rien de précis. Je suis à la misère ce que cinq heures du soir en hiver sont à l'obscurité : il fait noir mais ce n'est pas encore la nuit." Voici l'histoire vraie d'un photographe à succès qui abandonne tout pour se consacrer à l'écriture, et découvre la pauvreté. Récit radical où se mêlent lucidité et autodérision.

Mon avis

Il a choisi. Il a arrêté son activité de photographe pour devenir écrivain…. Après il a fallu pérenniser ce nouveau métier…. Ça c’est une autre histoire ou plutôt, c’est la même… Celle qu’il nous conte aujourd’hui…. Sera-t-il alors nécessaire de classer ce roman dans les autobiographies ?

Une chose est sûre, ce livre est particulièrement réussi.

Pourquoi Franck Courtès a-t-il abandonné un métier qui lui donnait une aisance matérielle, une certaine notoriété ? Vingt-six ans d’une vie… Mais il ne s’y retrouvait plus, il était arrivé au bout, plus d’inspiration, l’impression d’avoir fait le tour, plus le goût, plus l’envie et des valeurs qui n’étaient plus les siennes. Alors il a écrit. Rencontré un peu de succès mais avec des droits d’auteur minimes bien loin de ce qu’il gagnait avant….

Sa famille n’a pas compris, ses amis non plus mais lui il est resté ferme. Bien sûr, il a déménagé, il ne pouvait plus assumer un grand logement. Certains lui ont tourné le dos, ses fréquentations n’étaient plus les mêmes, la reconnaissance n’est plus là.

Alors, comme il faut bien manger, il fait des petits boulots, il est à pied d’œuvre, prêt à travailler, disponible pour faire ce qu’on lui demande. Il nous présente son quotidien, avec beaucoup d’intelligence et de dérision. Les surprises, quand il croit avoir fini et qu’il en reste, ceux qui paient mal, ceux qui le traitent de haut….Le manque d’expérience pour certaines tâches qui lui prennent des heures… Les prix qu’il faut ajuster en permanence… Il partage ses difficultés, ses petites réussites et surtout ce sentiment d’être utile lorsque quelqu’un vous dit merci pour un service rendu.

Ce récit se lit comme un documentaire sur la vie d’une personne qui a fait un choix fort et risqué.

L’écriture est réaliste, excellente. Le style très vivant. Je me suis régalée à lire ce recueil, même si en réfléchissant, c’est un peu triste de voir ce qu’il s’est passé. La fin est absolument géniale !

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[Courtès, Franck] À pied d’œuvre Empty Re: [Courtès, Franck] À pied d’œuvre

Message par Cannetille Ven 19 Avr 2024 - 9:10

Ecrivain serait-il une profession maudite ? Le même jour en cette dernière rentrée littéraire paraissaient deux ouvrages sur cette question, comme les deux faces d’une même médaille. Tandis que, dans Les petits farceurs, Louis-Henri de La Rochefoucault satirise fort ironiquement le monde de l’édition et les ficelles mercantiles dont les auteurs et leurs livres font les frais, Franck Courtès relate quant à lui son expérience d’écrivain crève-la-faim, contraint aux petits boulots ubérisés.

Photographe reconnu et prisé par les plus grands journaux et magazines, l’auteur dégoûté par les travers croissants de cette profession sinistrée décide en 2013, après le « petit succès » d’un premier livre, de désormais se consacrer à l’écriture. Commence pour lui un éprouvant et désespérant parcours du combattant. « Le métier d’écrivain consiste à entretenir un feu qui ne demande qu’à s’éteindre. Un feu dans la neige. » « Achever un texte ne veut pas dire être publié, être publié ne veut pas dire être lu, être lu ne veut pas dire être aimé, être aimé ne veut pas dire avoir du succès, avoir du succès n’augure aucune fortune. » Avec deux cent cinquante euros de droits d’auteur mensuels, même logé dans un studio par sa mère, on a beau être passé à La Grande Librairie et avoir été goncourisable, tout cela ne nourrit pas son homme. Cinquantenaire sans qualifications rejeté par le monde classique du travail, il se tourne vers « celui plus méconnu et sulfureux des applications de plateformes de travail. Elles sont à Uber, la plus connue, ce que les accordéonistes dans le métro sont aux concertistes d’opéra. » Le matin, il écrira et, le reste du temps, prendra tous les petits boulots qu’il trouvera.

« Le travail ne manque pas pour ceux qui ne savent rien faire. » Mais quel travail… : « environ quinze euros pour une matinée, parfois vingt avec le pourboire, parfois moins quand plusieurs manœuvres désirent la même mission et que le client fait baisser le tarif ». Et encore, seulement deux ou trois fois par semaine, tant la concurrence, par enchères inversées, s’avère acharnée. Ici, le droit du travail n’a plus cours, la seule loi est celle des algorithmes qui comptent avec indifférence vos étoiles d’appréciation, peu importe si vous laissez la moitié de votre peau dans des tâches souvent physiques, voire dangereuses, payées une misère sans la moindre protection sociale. Les malheureux aux abois ne manquent pas, à commencer par les Africains sans papiers, prêts à accepter des courses à trois euros,  « par tous les temps, sur des vélos mal entretenus ou des Vélib’ trafiqués. Leurs genoux ne tiennent pas deux ans le rythme. Qu’importe, le flux migratoire fournit de frais mollets. On aura à n’importe quelle heure son plateau de sushis ou sa pizza, quoi qu’il en coûte en ménisques africains. » Interchangeables, cloisonnés et rendus invisibles par la déshumanisation numérique, ces journaliers d’un nouveau genre viennent gonfler les rangs d’une pauvreté d’un nouveau type, celle, silencieuse, d’individus hétéroclites qui ne forment aucune classe sociale et n’ont aucune chance, ni de se rebeller, ni de se défendre. « Le système carcéral des usines d’antan s’est vu remplacé par le bracelet électronique des applications. Les murs ont disparu, pas le joug. »

S’il avait lu La Rochefoucault auparavant, se serait-il jeté dans l’arène littéraire avec la même candide confiance en les pouvoirs sonnants et trébuchants de son réel talent ? Alors que sans se plaindre il en paye le prix fort, Franck Courtès signe de son élégance digne et posée, non pas seulement la terrible chronique de son propre dévissage social, mais aussi, avec un sens de la formule qui en démultiplie l’impact, une radiographie brûlante des nouveaux confins de la pauvreté en Occident,  là où l’ubérisation et les plateformes numériques de travail recyclent pour leur profit, au mépris de toute loi sociale, les « rebuts » du marché du travail. (4/5)
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