[Lafon, Lola] La petite communiste qui ne souriait jamais

Auteur : Lola LAFON
Editeur : Actes Sud
Année de première publication : 2014
Nombre de pages : 272

Quatrième de couverture

Parce qu’elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux jo de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ?

Mon ressenti

C’est l’histoire d’un corps.

Le corps maltraité d’une prodigieuse gymnaste, qui doit s’entrainer au-delà de la douleur et des dangers d’infection. Qui doit s’affamer. Qui parfois bois dans une chasse d’eau pour ne pas risquer de se faire surprendre a ingérer une matière inutile qui la ferait grossir.

Le corps qui rentre dans le moule du régime soviétique tout en le brisant par son talent. Qui exécute des figues si dangereuses qu’elles finiront par être interdites par le Comité Olympique.

Ce corps qui sera rejeté de toutes parts en devenant adulte. Parce que l’androgynie enfantine disparait, que les courbes se dessinent.

Et qui fuira la Roumanie pour s’installer aux Etats-Unis…

Ce roman parle des femmes, de la pression que le régime soviétique a fait peser sur leurs épaules : obligation d’enfanter, interdiction d’avorter, examens gynécologiques réguliers…

Plus largement, le roman se sert de la gymnastique et de l’évolution du corps de Nadia Comaneci comme tremplin pour dénoncer le régime communiste qui a étouffé les Roumains dans les années 80.

J’ai aimé l’écriture, tour à tour textes de la narratrice ou conversations imaginaires avec Nadia qui corrige, nuance. La variation des points de vue apporte une lumière différente aux évènements relatés. Le style est à la fois direct et poétique. Coup de poing et gracieux, à l'image de la créature racontée de page en page.

Vous vous en doutez, ce roman est un coup de coeur !

Ah !!!!
Pourquoi ? j'ai failli mettre un post "Qui a lu ce roman ?" la semaine dernière, j'hésitai à l'acheter ... merci de cette opinion qui va faire pencher la balance de son côté !

3 votes et un seul avis? Dommage

J'ai un avis nettement plus nuancé. Autant j'ai aimé la vision du communisme, autant ce récit raconté avec un personnage encore vivant m'a gêné.
J'aurais sûrement beaucoup plus apprécié cette histoire si le personnage principal avait été imaginaire. Là, Nadia Comenci existe. Impossible de savoir ce qu'elle pense de cette histoire. L'auteur lui prête même des paroles. 
Je vote tout de même apprécié car j'ai aimé cette plongée dans ce milieu à cette époque.

Lu dans le cadre du challenge partage lecture 2015/2016 :

J'ai apprécié le livre mais sans plus. J'ai trouvé la façon de raconter la vie de cette gymnaste un peu décousue. C'est un semblant de biographie et si on fait des recherches sur cette gymnaste on a pas tout à fait les mêmes "dires". Dans le livre elle ne fait pas sympathique et, je parle pour moi bien sûr, cela ne donnait pas envie de la connaître. Mais j'ai quand même lu jusqu'au bout cette histoire car elle vivait à une époque où dans ce pays il ne faisait pas toujours bon d'y vivre et on peut comprendre cette froideur.

J'ai adoré ce livre, même si j'ai trouvé que les procédés de l'auteur n'étaient pas toujours honnêtes vis à vis de Nadia C. Ele écrit en lui demandant son assentiment mais retranscrit leurs conversations sans lui en parler...
Un coup de coeur tout de même.

Mon avis :

J'ai trouvé le roman décousu et manquant d'âme alors qu'il s'agit, plus ou moins, d'une biographie ! Au final, je ne sais toujours pas qui est Nadia Comaneci ; remarquez, je ne la connaissais pas avant.
Curieusement, les passages où l'auteur explique ses "points" avec Nadia sont ceux que j'ai le plus apprécié ; je trouvais qu'il y avait là autre chose q'un récit factuel et plus ou moins inventé.
Concernant le style de l'auteur, il est "lisse" ; le roman ne m'a donné aucune émotion malgré certaines horreurs "éducatives" décrites.

Lu pour le challenge 2015/2016
Et bien moi, ce roman m’a vraiment accrochée par les quelques vérités sur les violences sur les corps de ces très jeunes  filles, je dirais plutôt des enfants, ceci dévoilé par la belle écriture de Lola Lafon. Une large part de ce que fut la vie de Nadia Comaneci et un zeste de fiction font de ce récit que l’on pourrait citer comme document, une biographie remplie de mystère. Je pense que ces pays de l’Est abritent des fabriques d’athlètes mais cela au prix de quelle souffrance pour eux, ce qui nous amène à une profonde méditation sur le mystère et l’impitoyable travail du corps,  Oui , mais les acrobaties et les efforts  de ces athlètes qui ne sont que des produits, on peut se demander à qui cela profite…. Sur un autre aspect intéressant l’auteur nous fait une petite chronique sur Ceausescu , ce dictateur imbu de lui-même, sur sa façon de gouverner, engendrant la misère, aime être reçu comme un prince, se voyant  prioritaire pour le prix Nobel de la Paix, heureusement son règne de dictateur s’effrite et s’effondrera pour toujours. Il faut tout de même parler de Béla Karoliy, l’entraineur de Nadia et directeur de l’institut de gymnastique, car je me pose la question, cette personne était toute de même témoin des enjeux des compétitions, réussites à tout prix pour la jeune athlète, cela édifié par le fonctionnement des institutions sportives et politiques, des sujets dont on ne connaitra jamais le mystère. Tout ceci n’est que  mon ressenti pendant la lecture de ce livre passionnant et intéressant  qui ne saurait être qu’un gros coup de cœur….5/5

Lu dans le cadre de mon challenge "Partage Lecture 2015-2016".

Ce livre m'a incité à faire des recherches sur internet et à revoir Nadia Comaneci lors des jeux de Montréal...J'ai encore le souvenir de cette époque et l'admiration de la voir évoluer comme en apesanteur!
En revoyant les séquences sur la toile je lui ai trouvé un air distant, détaché, comme si ce qu'elle faisait d'extraordinaire ne la concernait pas, telle une marionnette elle salue, mais n'est pas concernée.
Je la retrouve sur Wikipédia, à l'heure actuelle, mariée, un enfant à 45 ans (avec tout ce qu'on a dû lui faire subir pour la garder petite fille, ça n'a pas dû être évident). Et de multiples activités....

Ce livre m'a permis d'avoir envie d'explorer le passé de la Roumanie également...

Pour ce qui est du livre proprement dit, j'ai été tout de même choquée que cette biographie qui n'en ai pas une, on est averti dès le début, fasse parler Nadia C. comme si L.Lafon avait son accord, par moment on ne s'y retrouve plus, le livre est brouillon dans  sa chronologie, Nadia C. l'a t-elle lu? Je ne suis pas d'accord sur le procédé. Les questions, les réponses, l'interprétation des réponses, tout est de l'auteure et de ses sources!.

Je vote tout de même très apprécié pour ce que ce livre m'a apporté au delà de l'écriture.

Ce livre est dans mon challenge PL mais vos avis me refroidissent un peu Mais je vais le lire pour me faire mon propre avis !

Sinon pour l'anecdote, je ne sais pas si tu as vu Step, mais aujourd'hui c'est son anniversaire !

Ah mince! Lilo, j'avais noté que c'était bientôt... Merci!

Je pense que malgré nos avis divergents c'est un livre à lire, au moins pour mieux connaitre cette époque et ce que les athlètes de l'Est ont subi. Je lirai ton avis.

Même si je n'étais pas née à l'époque des JO de Montréal, mon enfance a été bercée de la légende de Nadia Comaneci. Quand j'ai entendu parler du livre de Lola Lafon, la petite fille éblouie qui sommeillait en moi s'est réveillée, mais je n'ai pas cédé tout de suite.
J'avais peur de lire une biographie "à la gloire de" banale ; me voilà rassurée. Alors que je referme le livre, je n'ai toujours pas compris si les dialogues qu'il contient entre l'auteure et la championne sont réels ou fictifs, et encore moins cerné la personnalité de cette dernière. Mais Lola Lafon nous propose de l'accompagner dans sa plongée au coeur de ses souvenirs, qui l'amène à reconsidérer sa vision de l'enfance, du sacrifice et de la Roumanie de Ceaucescu.
Certes, le procédé est inhabituel, et on ne peut s'empêcher de se demander si Nadia Comaneci a vraiment lu le livre. En tous cas je trouve que même si l'ouvrage n'en fait pas une héroïne classique, elle est à la fois respectée dans son humanité et célébrée dans ce qu'elle a de plus singulier : l'obstination, la précision, qui vont jusqu'à l'incapacité de rater quoi que ce soit.

Une fois commencé, j'ai eu bien du mal à poser ce livre !