[Trémolières, Françoise] Rapt

Rapt
Auteur : Françoise Trémolières
Éditions : Les Sentiers du Livre (06-08-2016)
166 pages
ISBN : 9782754305137


Quatrième de couverture

Cette fiction ose évoquer la rencontre, dans la violence, d’une enfant et d’un adolescent. Rencontre improbable et pourtant, sur le chemin du retour de l’école vers la maison familiale, la vie d’une petite fille et d’un garçon de seize ans, plutôt introverti, va basculer dans l’horreur et l’obsession.
Pour l’un, comme pour l’autre, un chemin va se tracer dans le chaos et l’indicible de cette rencontre.

Mon avis

Il n’est jamais aisé de parler de l’inconcevable, de trouver les mots pour décrire des situations douloureuses, délicates. Igor et Emmanuelle, deux vies bouleversées, tous les deux victimes d’un traumatisme dans l’enfance qui va les suivre et faire bifurquer leur existence… Chacun d’eux attend des mots, des paroles qui apaisent, des phrases qui adoucissent mais …. L’un comme l’autre sont enfermés, partagés entre deux vies, entre deux espérances : celle d’oublier et celle d’arriver à vivre avec …. Au début, pendant deux ou trois pages, Igor n’a pas de prénom, il n’est pas nommé, il est « il », comme « habité » par un autre, comme détaché de lui-même puis son patronyme apparaît comme un retour à la normalité….

Les parents sont désemparés, les questions sont là : pourquoi, comment, ….. ? La culpabilité de ne pas avoir vu, compris, accompagné, …. Comment peut-on passer à la violence, quel est le poids de ce qui a été vu, vécu dans l’enfance, qu’auraient-ils dû faire ? Tant d’interrogations, de doutes, de peurs…. Chacun des deux enfants se retirent en lui-même et sa famille ne sait plus comment garder le contact, si ténu, si fragile qui les unit. Que dire ? Les mots peuvent détruire, blesser au lieu d’aider à avancer….

Françoise Trémolières a écrit une œuvre de fiction d’une grande puissance. Avec un phrasé dénué de voyeurisme, elle sonde les âmes, nous emmène loin, très loin …. C’est une œuvre qui « ose » mais qui reste « pondérée », l’auteur a un ton juste, sobre et « marquant » pour les esprits malgré tout. J’ai trouvé qu’elle avait abordé un thème grave avec finesse et délicatesse sans jamais prendre partie, ce qui n’est pas évident.

merci Cassiopée pour cette présentation, thème pas facile en effet