[Makine, Andreï] L'ancien calendrier d'un amour
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[Makine, Andreï] L'ancien calendrier d'un amour
[Makine, Andreï] L'ancien calendrier d'un amour
[Makine, Andreï]
L’ancien calendrier d’un amour
Editions Grasset 11 janvier 2023
195 pages
Quatrième de couverture
« Qu’importe l’éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l’infini de la jouissance. » (Baudelaire)
Tel serait l’esprit de cette saga lapidaire – un siècle de fureur et de sang que va traverser Valdas Bataeff en affrontant, tout jeune, les événements tragiques de son époque.
Au plus fort de la tempête, il parvient à s’arracher à la cruauté du monde : un amour clandestin dans une parenthèse enchantée, entre l’ancien calendrier de la Russie impériale et la nouvelle chronologie imposée par les « constructeurs de l’avenir radieux ».
Chef-d’œuvre de concision, ce roman sur la trahison, le sacrifice et la rédemption nous fait revivre, à hauteur d’homme, les drames de la grande Histoire : révolutions, conflits mondiaux, déchirements de l’après-guerre. Pourtant, une trame secrète, au-delà des atroces comédies humaines, nous libère de leur emprise et rend infinie la fragile brièveté d’un amour blessé.
Mon avis
Je n’ose en dire trop de ce beau roman, peut-être citer Valdas, le héro de l’histoire en pleine révolution, engagé dans l’armée tsariste, se retrouvant en Crimée car il fut blessé sur le front et le voilà à la merci des révolutionnaires communistes. Parvenant à s’échapper, il est soigné par Taïa et avec elle il vivra des moments hors des calendriers que ce soit le grégorien et le révolutionnaire, la suite pour les prochains lecteurs…. On passe rapidement à travers les époques, les guerres et les drames, sur la vie de Valdas ou d’autres amours, d’autres tumultes, désillusion, souffrance, trahison rempliront sa vie et quelle vie !!! C’est très difficile de dévoiler plus sur tous les faits qui se passent en 198 pages, cependant ce sont les pérégrinations d’un jeune homme russe, amoureux, exilé en France après avoir subi deux guerres mondiales et une révolution, ce qui n’a pas empêcher Valtas de conserver son humanité. C’est toujours un réel plaisir de retrouver la très belle écriture d’Andréï Makine et la beauté des mots pour nous conter l’Histoire qui se déroule de 1913 à nos jours en Crimée et à Paris...4,5/5
L’ancien calendrier d’un amour
Editions Grasset 11 janvier 2023
195 pages
Quatrième de couverture
« Qu’importe l’éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l’infini de la jouissance. » (Baudelaire)
Tel serait l’esprit de cette saga lapidaire – un siècle de fureur et de sang que va traverser Valdas Bataeff en affrontant, tout jeune, les événements tragiques de son époque.
Au plus fort de la tempête, il parvient à s’arracher à la cruauté du monde : un amour clandestin dans une parenthèse enchantée, entre l’ancien calendrier de la Russie impériale et la nouvelle chronologie imposée par les « constructeurs de l’avenir radieux ».
Chef-d’œuvre de concision, ce roman sur la trahison, le sacrifice et la rédemption nous fait revivre, à hauteur d’homme, les drames de la grande Histoire : révolutions, conflits mondiaux, déchirements de l’après-guerre. Pourtant, une trame secrète, au-delà des atroces comédies humaines, nous libère de leur emprise et rend infinie la fragile brièveté d’un amour blessé.
Mon avis
Je n’ose en dire trop de ce beau roman, peut-être citer Valdas, le héro de l’histoire en pleine révolution, engagé dans l’armée tsariste, se retrouvant en Crimée car il fut blessé sur le front et le voilà à la merci des révolutionnaires communistes. Parvenant à s’échapper, il est soigné par Taïa et avec elle il vivra des moments hors des calendriers que ce soit le grégorien et le révolutionnaire, la suite pour les prochains lecteurs…. On passe rapidement à travers les époques, les guerres et les drames, sur la vie de Valdas ou d’autres amours, d’autres tumultes, désillusion, souffrance, trahison rempliront sa vie et quelle vie !!! C’est très difficile de dévoiler plus sur tous les faits qui se passent en 198 pages, cependant ce sont les pérégrinations d’un jeune homme russe, amoureux, exilé en France après avoir subi deux guerres mondiales et une révolution, ce qui n’a pas empêcher Valtas de conserver son humanité. C’est toujours un réel plaisir de retrouver la très belle écriture d’Andréï Makine et la beauté des mots pour nous conter l’Histoire qui se déroule de 1913 à nos jours en Crimée et à Paris...4,5/5
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Makine, Andreï] L'ancien calendrier d'un amour
Un auteur qui a une belle écriture classique, j'ai beaucoup aimé La Musique d'une vie.
elea2020- Grand sage du forum
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Re: [Makine, Andreï] L'ancien calendrier d'un amour
Merci Lalyre pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Makine, Andreï] L'ancien calendrier d'un amour
En 1582, le pape Grégoire XIII promulguait le passage du calendrier julien au calendrier grégorien, occasionnant un rattrapage de dix jours sur le retard pris, au rythme d’un jour par siècle, sur l’heure solaire. Les pays récusant l’autorité papale ignorèrent longtemps cette réforme. En Russie, le changement n’intervint qu’après la révolution de 1917, supprimant alors d’un coup treize jours du calendrier : en 1918, on sauta directement du 31 janvier au 14 février.
C’est également pendant une dizaine de jours, comme sortis de l’écoulement habituel du temps, en une courte suspension entre le passé et l’avenir à l’image de cet écart entre l’ancien et le nouveau calendrier, que Valdas Bataeff a vécu l’aussi bref qu’éternel amour de sa vie, une parenthèse enchantée aussitôt refermée par la violence de l’Histoire, mais qui, maintenant qu’au soir de son existence il ne se nourrit plus guère que de nostalgie, lui apparaît clairement comme le seul moment où il a été « véritablement vivant ».
Le narrateur fait par hasard sa connaissance en 1991, alors que, se promenant dans un cimetière suspendu entre ciel et mer sur les hauteurs de Nice, il se prend à lier conversation avec le vieil homme, nimbé de la brume de ses souvenirs en même temps que des effluves de son cigare. Nous voilà plongés dans la mémoire de ce Russe blanc, né au tournant du XXe siècle dans une famille aristocratique de Saint-Pétersbourg. Alors qu’à quinze ans, découvrant les mensonges et les trahisons de sa jeune belle-mère adultère, il prend conscience des forces qui, comme dans les pièces de théâtre dont les siens sont férus, font tourner le monde - « l’attirance des corps, le pouvoir de l’argent » -, il entrevoit aussi, au travers de la belle et obsédante Taïa, serveuse de bar de cinq ans son aînée subrepticement croisée lors d’un été sur les bords de la mer Noire où elle se prête aventureusement à la contrebande de tabac, une autre forme de vie, « affranchie des lois de ce monde ».
Ce n’est pourtant que bien plus tard, comme dans un aparté volé à la tourmente de l’Histoire et coïncidant symboliquement à cette brève fenêtre de temps égarée entre les deux calendriers, que « l’éveil sensuel » provoqué par Taïa chez Valdas finit par éclore en véritable passion amoureuse. La Grande Guerre, puis la Révolution ont mis la Russie à feu et à sang. Blessé et de retour en Crimée dans un uniforme de l’armée blanche en déroute, le jeune homme ne vivra que quelques jours d’un amour partagé, fou et inoubliable, auprès de cette femme tant fantasmée et miraculeusement retrouvée. Une poignée de jours que la mort et l’exil ne pourront effacer, et qui, à jamais hors du temps, suffiront à illuminer sa vie entière : « Ne dites jamais, avec reproche : ce n’est plus ! Mais dites toujours, avec gratitude : ce fut. »
Andreï Makine nous livre un texte bref et intense, à l’écriture ciselée, mélancolique et émouvante, où, au vacarme d’un monde occupé à ses guerres et à ses cruautés, répondent les confidences chuchotées d’un vieil homme tout entier habité par l’essentiel et fragile instant d’un amour inoubliable, joliment symbolisé par cette curieuse inclusion hors du temps, perdue entre deux calendriers. Coup de coeur. (5/5)
C’est également pendant une dizaine de jours, comme sortis de l’écoulement habituel du temps, en une courte suspension entre le passé et l’avenir à l’image de cet écart entre l’ancien et le nouveau calendrier, que Valdas Bataeff a vécu l’aussi bref qu’éternel amour de sa vie, une parenthèse enchantée aussitôt refermée par la violence de l’Histoire, mais qui, maintenant qu’au soir de son existence il ne se nourrit plus guère que de nostalgie, lui apparaît clairement comme le seul moment où il a été « véritablement vivant ».
Le narrateur fait par hasard sa connaissance en 1991, alors que, se promenant dans un cimetière suspendu entre ciel et mer sur les hauteurs de Nice, il se prend à lier conversation avec le vieil homme, nimbé de la brume de ses souvenirs en même temps que des effluves de son cigare. Nous voilà plongés dans la mémoire de ce Russe blanc, né au tournant du XXe siècle dans une famille aristocratique de Saint-Pétersbourg. Alors qu’à quinze ans, découvrant les mensonges et les trahisons de sa jeune belle-mère adultère, il prend conscience des forces qui, comme dans les pièces de théâtre dont les siens sont férus, font tourner le monde - « l’attirance des corps, le pouvoir de l’argent » -, il entrevoit aussi, au travers de la belle et obsédante Taïa, serveuse de bar de cinq ans son aînée subrepticement croisée lors d’un été sur les bords de la mer Noire où elle se prête aventureusement à la contrebande de tabac, une autre forme de vie, « affranchie des lois de ce monde ».
Ce n’est pourtant que bien plus tard, comme dans un aparté volé à la tourmente de l’Histoire et coïncidant symboliquement à cette brève fenêtre de temps égarée entre les deux calendriers, que « l’éveil sensuel » provoqué par Taïa chez Valdas finit par éclore en véritable passion amoureuse. La Grande Guerre, puis la Révolution ont mis la Russie à feu et à sang. Blessé et de retour en Crimée dans un uniforme de l’armée blanche en déroute, le jeune homme ne vivra que quelques jours d’un amour partagé, fou et inoubliable, auprès de cette femme tant fantasmée et miraculeusement retrouvée. Une poignée de jours que la mort et l’exil ne pourront effacer, et qui, à jamais hors du temps, suffiront à illuminer sa vie entière : « Ne dites jamais, avec reproche : ce n’est plus ! Mais dites toujours, avec gratitude : ce fut. »
Andreï Makine nous livre un texte bref et intense, à l’écriture ciselée, mélancolique et émouvante, où, au vacarme d’un monde occupé à ses guerres et à ses cruautés, répondent les confidences chuchotées d’un vieil homme tout entier habité par l’essentiel et fragile instant d’un amour inoubliable, joliment symbolisé par cette curieuse inclusion hors du temps, perdue entre deux calendriers. Coup de coeur. (5/5)
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