[Claireville, Agnès (de)] Corps de ferme
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[Claireville de, Agnès] Corps de ferme
[Claireville, Agnès (de)] Corps de ferme
[Claireville de, Agnès]
Corps de ferme
Editions Harper Collins 10 janvier 2024
298 pages
Quatrième de couverture
Tandis qu’ils œuvrent à leur survie, rien n’échappe aux animaux de la ferme. L’inquiétude de l’éleveur acculé par les échéanciers, les batailles des fils à mesure qu’ils grandissent, les pas de la femme, plus lourds que d’ordinaire. La vache, la chienne, le chat sont les vigies d’un monde rythmé par la vie et la mort. Leur ronde silencieuse ne connaît pas le contretemps. Mais dans cette ferme une tragédie a cours et personne n’en devine rien. Parce que les hommes sont aveugles, les bêtes vont témoigner.
Avec ce huis clos à ciel ouvert, où les cris des bêtes se mêlent aux secrets des hommes, Agnès de Clairville s’attache à renverser le regard. Qu’ont à nous dire les animaux sur notre rapport à la naissance et à la filiation ? Ici, l’animalité commande tout et les mots bousculent, jusqu’à l’inattendu
Mon avis
Voici un roman qui sort de l’ordinaire parce que Agnès de Clairville laisse la parole aux animaux d’une ferme, pour bien comprendre le début, laissons la parole à la vache qui nous parle de sa piscine, et bien là, il m’a fallu deviner ce qu’une vache avait besoin de cela, et j’ai ri parce que hors de sa piscine, se mit a surgir…J’ai souvent souri lorsque j’ai réussi à me glisser dans leur peau, j’ai vraiment ressenti les sentiments qu’expriment veaux, vaches, porcs, chats et chiens et même les oiseaux dont les pies voleuses. Bien sur il y a aussi les fermiers homme, femme et leurs deux garçons. Je n’ai pas aimé cette histoire ou le petit garçon découvre des os humains, qui à mon avis n’avaient rien à voir dans l’histoire, mais cela fait partie des secrets des hommes, ou peut-être je n’ai pas compris. Cela mis à part j’ai beaucoup aimé cette lecture ou beaucoup de sujets sont évoqués comme l’exploitation des animaux, les vaches qui expriment leur peur lorsqu’on leurs enlèvent leur veau, un huis clos à ciel ouvert, ou les cris des bêtes se mêlent aux secrets des hommes. J’ai beaucoup aimé que Agnès de Clairville nous fasse vivre à hauteur d’animaux, le quotidien d’un ferme à l’ambiance toujours sous tension, les journées sont rythmées, remplies de travail pour le couple de fermier, souvent sans repos avec les animaux dont chacun a sa personnalité avec qui on partage les mêmes sentiments tels que la joie, l’amour, la tristesse de la mort d’un proche, des sentiments ces braves animaux en ont, car l’animalité commande tout et les mots se bousculent jusqu’à l’inattendu. Et je ne parle pas des petites animaux domestiques et bien d’autres, mon commentaire est déjà trop long est presqu’un coup de coeur…..
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Claireville, Agnès (de)] Corps de ferme
Corps ferme ou corps de femme ?
Après un premier roman sur les silences familiaux autour des violences sexuelles, Agnès de Clairville, ingénieur agronome de formation, poursuit sur la voie de l’indignation avec l’ingrate condition paysanne. Les seuls témoins de son huis clos silencieux étant les animaux de la ferme, c’est à eux, vache, chien, chat, oiseau, qu’elle laisse le soin de la narration.
Invisible aux yeux de tous, même de ses acteurs principaux aveuglés par leur quotidien, une tragédie se joue depuis des années dans le monde clos de cette petite exploitation agricole. Seules les bêtes, comme le choeur d’une tragédie grecque, ont tout loisir d’en ressentir instinctivement les tensions et d’en observer les manifestations. C’est la pluralité de leurs voix et de leurs points de vue, exprimés à la première personne du singulier dans un langage viscéralement descriptif qui nous immerge, loin de toute sentimentalité anthropomorphique, dans la réalité sensorielle, ses bruits, ses odeurs, la chair et le sang de cet univers, qui permet peu à peu au lecteur de se construire une idée globale de la situation.
Il faut dire qu’entre aléas divers et implacable pression des factures, le quotidien au sein de cette ferme n’est pas seulement harassant du petit matin au coucher du soleil. La pression est écrasante, qui risque à tout moment de mettre cette famille sur la paille, aussi frugale et dure à la tâche que soit leur existence. L’on n’a donc pas le temps de se complaire aux sentiments et à l’introspection. Chacun fait face en silence et sans se plaindre, le père tout en rudesse et coups de gueule, les deux fils dans la rivalité de leurs conflits croissants, et la mère dans la résignation fatiguée qui alourdit chaque jour un peu plus son pas et ses mouvements.
Pourtant, tapi au plus secret du corps de ferme, le drame qui attend son heure finira bien, sordide mais si humain, par se déclarer au grand jour. Pari gagnant, l’audacieux parti-pris narratif permet à l’auteur d’aborder très naturellement l’impensable, dans une réalité brutale et nue, simplement factuelle et terriblement douce-amère, qui interroge notre rapport à la vie et à la mort, à la maternité et à la filiation, à la violence et à la domination des plus faibles.
Une réussite que ce second roman construit selon une perspective des plus originales et qui permet à l’auteur d’aborder avec sensibilité et pudeur un sujet qui ne s’y prêtait a priori pas aisément.
Après un premier roman sur les silences familiaux autour des violences sexuelles, Agnès de Clairville, ingénieur agronome de formation, poursuit sur la voie de l’indignation avec l’ingrate condition paysanne. Les seuls témoins de son huis clos silencieux étant les animaux de la ferme, c’est à eux, vache, chien, chat, oiseau, qu’elle laisse le soin de la narration.
Invisible aux yeux de tous, même de ses acteurs principaux aveuglés par leur quotidien, une tragédie se joue depuis des années dans le monde clos de cette petite exploitation agricole. Seules les bêtes, comme le choeur d’une tragédie grecque, ont tout loisir d’en ressentir instinctivement les tensions et d’en observer les manifestations. C’est la pluralité de leurs voix et de leurs points de vue, exprimés à la première personne du singulier dans un langage viscéralement descriptif qui nous immerge, loin de toute sentimentalité anthropomorphique, dans la réalité sensorielle, ses bruits, ses odeurs, la chair et le sang de cet univers, qui permet peu à peu au lecteur de se construire une idée globale de la situation.
Il faut dire qu’entre aléas divers et implacable pression des factures, le quotidien au sein de cette ferme n’est pas seulement harassant du petit matin au coucher du soleil. La pression est écrasante, qui risque à tout moment de mettre cette famille sur la paille, aussi frugale et dure à la tâche que soit leur existence. L’on n’a donc pas le temps de se complaire aux sentiments et à l’introspection. Chacun fait face en silence et sans se plaindre, le père tout en rudesse et coups de gueule, les deux fils dans la rivalité de leurs conflits croissants, et la mère dans la résignation fatiguée qui alourdit chaque jour un peu plus son pas et ses mouvements.
Pourtant, tapi au plus secret du corps de ferme, le drame qui attend son heure finira bien, sordide mais si humain, par se déclarer au grand jour. Pari gagnant, l’audacieux parti-pris narratif permet à l’auteur d’aborder très naturellement l’impensable, dans une réalité brutale et nue, simplement factuelle et terriblement douce-amère, qui interroge notre rapport à la vie et à la mort, à la maternité et à la filiation, à la violence et à la domination des plus faibles.
Une réussite que ce second roman construit selon une perspective des plus originales et qui permet à l’auteur d’aborder avec sensibilité et pudeur un sujet qui ne s’y prêtait a priori pas aisément.
Re: [Claireville, Agnès (de)] Corps de ferme
Très orwellien comme thème
_________________
Lectures en cours :
Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli
Pourquoi le saut des baleines de Nicolas Cavaillés
Un loup quelque part d'Amélie Cordonnier.
La pensée du moment :
"Les Hommes sont malheureux parce qu'ils ne réalisent pas les rêves qu'ils ont" Jacques Brel.
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