Fables amères [Chabouté]

éd. Vents d'Ouest, 2010

102p.



un petit aperçu des graphismes :



...Incidents dérisoires, broutilles ordinaires, terribles futilités...

J'ai toujours associé Chabouté à la représentation de la misère humaine sous toutes ses formes(ce n'est pas particulièrement justifié qu'on soit bien d'accord, il s'agit juste d'un a priori suite à une lecture et à du feuilletage). Je n'ai pas été déçue par cet opus, la misère ici n'est pas à prendre dans le sens de la pauvreté économique mais de la petitesse de la nature humaine.
Ce ne sont pas des mesquineries conscientes que Chabouté décrit dans ces petits récits de quelques pages mais des accidents de la vie, des moments de solitude, des inattentions qui font mal. Il pointe du doigt notre quotidien à tous de manière subtile, sans agressivité, sans critique, juste comme ça, en passant .
On sourit devant certaines évocations mais d'un sourire cynique, désabusé, amer...
Le titre se justifie d'autant plus qu'on retient la leçon . Qu'ils soient caissière, balayeur, rasta ou vieille bourgeoise, on ne regarde plus les personnes qu'on croise de la même manière après avoir fermé ce petit bouquin ... au moins un temps.

Je le recommande chaleureusement à tous !

Chabouté dresse un tableau amer de notre société.
Si les silences sont plus parlant que les longs discours, les dessins de Chabouté le sont assurément encore plus !