[Atwood, Margaret] Oeil-de-chat
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[Atwood, Margaret] Oeil-de-chat
Auteur : Margaret Atwood
Titre : Oeil-de-chat
Editeur : Robert Laffont
Collection : Pavillons poche
Année d'édition : 2011 (livre déjà paru en français en 1990, et republié en poche)
Nombre de pages : 681
Le livre :
"Le temps n'est pas une ligne, mais une dimension ; comme les dimensions de l'espace. Si l'on peut modifier l'espace, on peut aussi modifier le temps. Et si l'on en savait suffisamment, on pourrait aller plus vite que la lumière, remonter dasn le temps, et exister à deux endroits à la fois.
C'est mon frère Stephen qui m'a appris cela, à l'époque où il enfilait son chandail rouge effiloché pour étudier et se tenait sur la tête afin que le sang irrigue mieux son cerveau et le nourrisse. Je ne comprenais pas ce qu'il voulait dire, alors, mais peut-être ne l'expliquait-il pas très bien. Il prenait déjà ses distances par rapport à l'imprécision des mots.
C'est à ce moment-là que je me suis mise à imaginer le temps comme une forme, comme une chose que l'on pouvait voir, une série de transparents liquides superposés. On ne regarde pas en arrière le long du temps, mais plutôt au travers, comme dans de l'eau. Parfois, ce ci remonte à la surface, parfois cela, et d'autres fois, rien. Mais rien ne disparaït."
C'est ainsi que commence Oeil-de-chat, un roman de Margaret Atwood déjà paru en français en 1990, et qui ressort en ce début d'année dans la collection Pavillons poche de Robert Laffont.
A l'occasion d'une rétrospective de ses peintures, Elaine Risley revient à Toronto, la ville qu'elle a quittée brusquement pour aller vivre à l'autre bout du Canada. En attendant le vernissage, elle vagabonde plus ou moins dans la ville, où resurgisent des bribes de son enfance, de son adolescence, de sa jeunesse. Le souvenir de la vie nomade avec ses parents, scientifiques atypiques, l'entente secrète et les jeux avec son frère aîné, les souvenirs d'école et de collège, quand elle a découvert les amitiés entre filles et que ses amies s'appelaient Grace, Carol et Cordelia. Ou plutôt celles qu'elle croyait ses amies, des filles dont elle a désespérément essayé de se faire aimer, sans avoir les bonnes clés, en subissant surtout leur cruauté déguisée. Plutôt que de suivre ensuite la voie toute tracée de la zoologie, Elaine a décidé de devenir peintre. Elle a vécu des aventures improbables avec des hommes, les combats féministes, elle est devenue mère et a fini par quitter Toronto. Elle a perdu de vue ses anciennes amies.
Et pourtant, c'est Cordelia qui hante ce retour de la peintre adulte dans cette ville, les souvenirs remontent à la surface comme à travers un oeil-de-chat, une bille multicolore qui permet de regarder le monde qui nous entoure comme à travers un kaléidoscope.
Mon avis :
Le livre s'articule autour de ces incessants aller-retour entre passé et présent, pour constituer comme une toile puzzle de ce qui a construit (ou déconstruit) Elaine. Elle décrit d'ailleurs ses toiles, témoins, fantasmes du passé, dans des mots qui se parent de couleurs et de chatoiements... et d'une ironie parfois féroce. J'ai trouvé ces descriptions assez rocambolesques !
La ville de Toronto joue aussi un rôle à part entière, avec son puritanisme, sa volonté de développement, ses banlieues sans âme. C'est du moins la vision qu'en donne la narratrice (ou l'auteur ?) au moment de l'enfance d'Elaine.
Le roman trace ainsi l'histoire d'une femme qui a eu sans cesse du mal à trouver sa place, qui a cru devoir étouffer son originalité pour rentrer dans un moule aux contours mal définis par d'autres, une femme toujours hantée par la voix de l'enfant de neuf ans en elle. J'ai mis du temps à le lire, il est assez long et j'avoue que, ayant déjà lu il y a longtemps Le tueur aveugle, je m'attendais à une révélation, à la découverte d'un secret qui n'est jamais venu. Mais je n'ai pas été déçue pour autant, il faut lire le roman autrement, vraiment comme à travers un oeil-de-chat.
Invité- Invité
Re: [Atwood, Margaret] Oeil-de-chat
J'ai l'impression que c'est un peu confus. Enfin, c'est surtout que pour moi c'est le genre de livre que l'on peut expliquer, on peut donner son avis mais pour se rendre vraiment compte de quoi ça parle, il faut le lire tout simplement.
Merci pour cette critique!
Merci pour cette critique!
Invité- Invité
Re: [Atwood, Margaret] Oeil-de-chat
Voyager-en-lecture a écrit:J'ai l'impression que c'est un peu confus.
Merci pour cette critique!
Non, malgré les fréquents flash-backs, le livre se lit aisément, ils fonctionnent toujours de la même manière : début de chapitre dans le présent, ensuite retour au passé jusqu'à la fin du chapitre.
Avec plaisir, la critique ! C'est toujours gai de poster un avis sur un livre pas encore présent sur le forum. Mais Margaret Atood y avait heureusement déjà sa place !
Invité- Invité
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