[Horan, Nancy] Loving Frank
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Votre avis sur le livre
[Horan, Nancy] Loving Frank
Titre : Loving Frank
Auteur : Nancy Horan
Editions : Le livre de poche
Année : 2011
Nombre de pages : 470
Le livre :
C’est en 1903 que commence l’histoire de Frank et Mamah. Frank Lloyd Wright, le célèbre architecte américain qui révolutionna cet art par sa conception de l’architecture organique et Mamah Borthwick Cheney, une intellectuelle féministe. Tous deux vivent à Chicago. Tous deux sont mariés chacun de leur côté et ont des enfants.
Lorsque le couple Cheney commande une maison à Frank Wright, Mamah (prononcez May-mah) comprend que son mariage, pourtant harmonieux en apparence, ne lui a pas apporté l’élan intérieur qu’elle découvre grâce à l’artiste. Quant à lui, il a été marié très jeune, il aime les femmes, elles le lui rendent bien, mais il reçoit de Mamah le soutien et la compréhension, la flamme qui lui manquaient.
En 1909, les deux amants vont tout quitter pour l’Europe, au grand scandale de l’Amérique bien pensante. Tout en mesurant le désastre que représente leur choix pour leurs enfants, leurs familles, Frank et Mamah vivent pourtant un amour fort, passionné, stimulant. La jeune femme découvre les écrits féministes d’Ellen Key, et en commençant à les traduire, essaye de trouver la voie de son épanouissement personnel, de sa propre liberté.
Le couple rentre aux Etats-Unis en 1913. Ce sera la construction de Taliesin, la maison qui personnifie en quelque sorte les conceptions architecturales de Frank. La maison qui cristallisera une fois de plus le scandale provoqué par cette femme qui a enfin obtenu le divorce. La maison des crises…
Mon avis :
Voilà de nouveau un roman américain qui m’a séduite, qui plus est un premier roman, très maîtrisé, de Nancy Horan. J’en ai lu plusieurs critiques sur les blogs, je n’espère pas apporter de touche originale, mais simplement mon ressenti sur ce bouquin que j’ai mis longtemps à lire. A cause du manque de temps pour lire, de ma lenteur un peu fatiguée, j’avais peur de louper mon rendez-vous avec Loving Frank,
Le livre commence par un extrait du journal de Mamah, qui, en août 1914,i jette un regard sur le passé, son terreau familial, son mariage, ses premières rencontres avec Frank Wright. Ensuite le point de vue de tout le roman se fera extérieur, pour suivre Frank et Mamah dans leur histoire. La fin (impossible à révéler bien sûr) et ce récit intime du début s’éclairent mutuellement a posteriori de façon dramatique.
La langue est fluide, elle semble couler de source et dire avec retenue la rencontre, les sentiments, les désirs, les rêves et les désespoirs de ces deux personnalités.
J’ai donc été extrêmement touchée par ce couple. Si l’on peut être choqué de l’apparente légèreté avec laquelle ils abandonnent femme, mari et enfants pour vivre leur passion, on ne peut qu’être touché (je ne trouve pas d’autre mot) par la sincérité, la vérité de leur passion. Les attaques de la société puritaine de Chicago, des journalistes à scandale, ne les enferment pas dans une tour d’ivoire insensible. Ils sont sans cesse remis en question, affrontés à leur quête d’identité, d’originalité, même si Frank assume volontiers son arrogance et sa supériorité artistique pour s’affirmer.
Comment ne pas être touché par la liberté intérieure de Mamah, qui ose aller au bout de ses aspirations de sa femme, de sa totale empathie avec l’homme qu’elle aime. “Etre mère ne suffit pas : même une huître peut être mère.” (Citation de Charlotte Perkins Gilman, p. 61)
Comment ne pas être exalté par cette création artistique qui se déploie sous nos yeux de lecteurs ? D’Oak Park à Berlin, de Fiesole à Taliesin, Frank Lloyd Wright nous entraîne dans ses maisons ouvertes sur la nature, dans la fièvre de son inspiration. “Elle était effrayée de se sentir si vulnérable. Mais l’idée même de mettre fin à leur aventure se dissipait à l’instant où ils se retrouvaient dans la même pièce. Frank Lloyd Wright était une force vitale. Partout où il allait, il semblait remplir l’espace d’une énergie vibrante tout à la fois spirituelle, sexuelle et intellectuelle.” (p. 53
Et ces deux personnalités hors du commun réussissent à s’accorder, à se chérir, à discerner ce qui est le meilleur l’un pour l’autre sans qu’ils en pâtissent individuellement. “Tu m’as parlé de ton désir de découvrir le talent personnel qui ferait chanter ton cœur. Si c’est l’écriture, comme tu l’as suggéré par le passé, peut-être pourras-tu trouver l’inspiration en Europe ? Accepterais-tu de me rejoindre pour un mois ou deux, non pas pour me suivre mais pour chercher la vérité à mes côtés, dans ta propre quête spirituelle ?” (Extrait d’une lettre de Frank à Mamah, p. 133) Même si des nuages viennent assombrir cette vision dans la dernière partie du livre… même si ce dernier souffre peut-être de petites longueurs, vite compensées par les événements qui bousculent la vie de Frank et Mamah… ces deux destins extraordinaires m’ont questionnée, captivée, émue… J’ai refermé le livre les larmes aux yeux.
Le seul petit bémol la couverture du Livre de Poche est certes très jolie, mais elle ne reflète pas suffisamment à mon goût l’ensemble du roman.
Et maintenant j'aimerais lire le livre de TC Boyle, Les Femmes, qui parle des femmes de Frank Lloyd Wright (notamment Mamah Borthwick).
Invité- Invité
Re: [Horan, Nancy] Loving Frank
Je l'ai acheté aujourd'hui, sur un coup de tête, ce que je fais rarement mais Loving Frank m'a semblé faire partie de ces livres que j'aime ! Je suis contente de lire une critique qui conforte mon idée première ! Adtraviata, tu as juste oublié de voter !
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