[Ruge, Eugen] Quand la lumière décline
2 participants
Page 1 sur 1
Vote
[Ruge, Eugen] Quand la lumière décline
![[Ruge, Eugen] Quand la lumière décline Images12](https://i.servimg.com/u/f58/12/93/31/01/th/images12.jpg)
Présentation de l'éditeur:
Odyssée familiale magistrale et voyage passionnant à travers l’histoire contemporaine, ce premier roman brillant, drôle et émouvant a créé l événement outre-Rhin où il a été couronné par le Deutscher Buchpreis, avant de conquérir la scène littéraire internationale. Splendeur et décadence d’une famille russo-allemande des années cinquante à nos jours.
Berlin, 2001. Incurable. Suite à ce diagnostic, Alexander part au Mexique, un rêve d’enfant nourri par les récits nostalgiques de sa grand-mère. Pourtant, en 1952, celle-ci a tout fait pour mettre fin à son exil et rentrer participer à la construction de l’État socialiste en Allemagne.
Le père d’Alexander aussi est revenu plein d’espoir de Sibérie, avec son épouse russe qui ne maîtrisera jamais la langue de Goethe et sa belle-mère qui ne se défera pas de ses bocaux de cornichons.
Alexander, lui, se sent vite à l’étroit en RDA. Jusqu’à la fête célébrant les 90 ans du patriarche communiste, alors que le Mur est sur le point de s’effondrer, où tous ces destins vont se croiser, s’affronter, se rencontrer ou se séparer...
De Mexico à Berlin en passant par Moscou, les voix de quatre générations s’entremêlent pour dire l’histoire d’un monde, d’une famille, d’une vie, quand la lumière des idéaux décline.
Mon avis:
Le roman se situe dans d’Allemagne de l’Est et comprend la deuxième moitié du 20ème siècle, jusqu’à nos jours. Le parallélisme composant l’architecture du roman est remarquablement employé en tant que procédé littéraire. C’est un roman à sept voix, sept membres de la famille Umnitzer prennent la parole pour nous présenter des histoires personnelles, passionnantes, bouleversantes, se situant entre Mexico, Berlin et encore Mexico. La famille a ses débuts lors de la révolution dite « spartakiste » où Wilhelm adhère au parti communiste allemand.
D’abord, on voit les grands-parents Wilhelm et Charlotte, communistes convaincus, en immigration au Mexique. Ils rentrent en Allemagne de l'Est en 1952 afin d’ « édifier » le socialisme dans le nouvel état allemand. Par contre, leur fils Kurt revient de l’Union soviétique après avoir été libéré du camp stalinien et amène à Berlin son épouse russe Irina. Malgré le marasme subi en Russie, Kurt arrive en Allemagne plein d’espoir, il croit en la renaissance de la nouvelle vie. Et il y a le petit-fils Alexandre – il doit vivre dans le « socialisme réel » qui lui est offert par les générations d’avant. Mais ce monde-ci lui semble de plus en plus étroit et il part tenter sa chance à « l’Ouest ». Il le fait le jour où la famille et les « camarades » fêtent le 90ème anniversaire de son grand-père, du patriarche de la famille. Sans oublier l’arrière petit-fils Markus Umnitzer qui y est présent aussi.
Citation:
- Spoiler:
- Une scène mémorable du roman montre Kurt et son fils Sacha se livrant à une virulente bataille de chiffres : « – Quatre-vingts millions de morts, criait Sacha. Quatre-vingts millions ! » « – Deux milliards criait Kurt […] oui, les enfants en Afrique, hurlait Kurt. Qu’est-ce qu’il y a de drôle là-dedans ? ». Et entre ces répliques, Madame (comprendre : Irina) d’éplucher ses patates ou d’enfourner son oie à la Bourguignonne ! Car Eugen Ruge, avec ce livre parsemé d’évocations de scènes domestiques, donne la primeur à l’intimité. Intimité matérielle, mais aussi intimité psychologique : les conflits père-fils se reproduisent de génération en génération et chacun lutte pour sa survie, avec des difficultés grandissantes ! Quand Wilhelm à force de mensonges avait trouvé sa place dans l’ancien monde, Kurt y parvient encore un peu en écrivant des livres, mais Sacha erre déjà, de femme en femme, de ville en ville, de pays en pays. Markus, lui, semble encore plus paumé.
Un superbe équilibre subtil entre l’intime et l’historique ! Je recommande vivement ce roman qui nous fait voir d’une manière géniale comment l’Histoire influe le destin d’une famille.
Dernière édition par Lilo85 le Lun 1 Mai 2017 - 18:43, édité 2 fois (Raison : Correction nom de l'auteur, mise aux normes titre, ajout des accents)
Invité- Invité
Re: [Ruge, Eugen] Quand la lumière décline
merci Libellule pour cette belle présentation
Pinky- Grand sage du forum
-
Nombre de messages : 8316
Age : 61
Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Ruge, Eugen] Quand la lumière décline
Mon avis
Comme l’annonce le sous-titre, on est ici face au roman d’une famille (il y a d’ailleurs dès le début, un arbre généalogique). On commence à Berlin, en 2001, où Alexander, Sacha, apprend qu’il ne guérira pas. Il décide alors de partir sur les traces de sa famille.
A partir de là, les chapitres s’enchaînent présentant une personne à une date précisée. Aucune chronologie, il s’agit de « flashs », d’instantanés d’une période évoquée. Au lecteur, s’il le souhaite de relier toutes ces tranches de vie pour une continuité dans le récit. C’est par touches successives, d’un pays à l’autre, d’un intervalle de temps à l’autre que se construisent les relations familiales mais également l’Histoire avec un grand H, notamment les événements vécus en Allemagne au vingtième siècle.
L’auteur alterne les points de vue, les ressentis, parfois pour une même situation. Pendant une cinquantaine d’années, sur quatre générations, Eugen Ruge expose les choix de vie (entre autres le communisme), les espoirs, les désillusions, les avancées, les difficultés de chacun…. C’est intéressant. En filigrane, régulièrement, Alexander en 2001 avec sa maladie incurable qui a sans doute transformé son regard.
Si le récit et le contenu m’ont intéressée, je n’ai que peu apprécié la construction de ce recueil, et cela m’a quelquefois gênée dans la lecture. J’ai eu le sentiment d’un texte haché. Pourtant l’écriture est belle (merci au traducteur), le propos porteur de sens mais je ne suis pas aussi enthousiaste que je l’espérais lorsque j’ai commencé ce récit.
NB : la couverture est superbe !
Comme l’annonce le sous-titre, on est ici face au roman d’une famille (il y a d’ailleurs dès le début, un arbre généalogique). On commence à Berlin, en 2001, où Alexander, Sacha, apprend qu’il ne guérira pas. Il décide alors de partir sur les traces de sa famille.
A partir de là, les chapitres s’enchaînent présentant une personne à une date précisée. Aucune chronologie, il s’agit de « flashs », d’instantanés d’une période évoquée. Au lecteur, s’il le souhaite de relier toutes ces tranches de vie pour une continuité dans le récit. C’est par touches successives, d’un pays à l’autre, d’un intervalle de temps à l’autre que se construisent les relations familiales mais également l’Histoire avec un grand H, notamment les événements vécus en Allemagne au vingtième siècle.
L’auteur alterne les points de vue, les ressentis, parfois pour une même situation. Pendant une cinquantaine d’années, sur quatre générations, Eugen Ruge expose les choix de vie (entre autres le communisme), les espoirs, les désillusions, les avancées, les difficultés de chacun…. C’est intéressant. En filigrane, régulièrement, Alexander en 2001 avec sa maladie incurable qui a sans doute transformé son regard.
Si le récit et le contenu m’ont intéressée, je n’ai que peu apprécié la construction de ce recueil, et cela m’a quelquefois gênée dans la lecture. J’ai eu le sentiment d’un texte haché. Pourtant l’écriture est belle (merci au traducteur), le propos porteur de sens mais je ne suis pas aussi enthousiaste que je l’espérais lorsque j’ai commencé ce récit.
NB : la couverture est superbe !
_________________
![[Ruge, Eugen] Quand la lumière décline Cassio11](https://i.servimg.com/u/f97/14/46/91/53/cassio11.jpg)
Cassiopée- Admin
-
Nombre de messages : 16560
Localisation : Saint Etienne
Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
![-](https://2img.net/i/empty.gif)
» [Chirovici, Eugen Ovidiu] Jeux de miroirs
» [Villeneuve, Angélique] La belle lumière
» [Saïani, Christelle] Lumière
» [Moresco, Antonio] La Petite Lumière
» [Brewer, Gene] K-Pax - Tome 2: Sur un rai de lumière
» [Villeneuve, Angélique] La belle lumière
» [Saïani, Christelle] Lumière
» [Moresco, Antonio] La Petite Lumière
» [Brewer, Gene] K-Pax - Tome 2: Sur un rai de lumière
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|