[Duret, Aline] La Loi du talion
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[Duret, Aline] La Loi du talion
La Loi du talion
Aline Duret
Vent des Lettres éditeur
186 pages
ISBN : 978-2-900940-29-7
Aline Duret
Vent des Lettres éditeur
186 pages
ISBN : 978-2-900940-29-7
Résumé de couverture :
Carquefou, une paisible commune de la banlieue nantaise dans laquelle il fait bon vivre… du moins, jusqu’à ce qu’on découvre, du côté de Port-Jean, le cadavre d’une joggeuse sauvagement assassinée. Quatre jours plus tard, une vieille dame handicapée est égorgée à son domicile.
Alors que l’adjudant Simon Belfort, en mal d’action, s’apprêtait à demander sa mutation, il va devoir faire équipe avec son rival l’adjudant-chef Hadrien Velganni.
Deux meurtres en moins d’une semaine… c’est une belle opportunité pour Amandine Doucet qui rêvait d’écrire son premier roman policier. Elle tentera, par tous les moyens, d’obtenir auprès de l’adjudant Belfort des informations confidentielles. Mais tous deux seront très rapidement dépassés par les évènements.
La machine infernale est enclenchée…
Les enquêteurs parviendront-ils à démasquer le monstre qui terrorise la population en cette veille de Noël ?
Mon avis :
Il faut que je précise que Carquefou, c'est ma ville ; cela fait donc quelque temps que je vois la couverture de ce livre sur les étalages, et je me suis décidée récemment à l'acheter enfin.
C'est un récit policier assez bref, mais complet quant à l'enquête, bien monté, avec des notations chronologiques, l'action étant resserrée sur la période juste avant Noël, du 7 au 22 décembre. Le récit est écrit dans un style simple mais incisif, nerveux, avec des points de vue différents, qui permettent d'entrer dans la psychologie des personnages, et d'entretenir le flou autour des potentiels criminels.
Les personnages justement, qui sont-ils ? Nous sommes pris entre deux feux entre des antagonismes qui ne sont pas faciles à résoudre : Simon Belfort, le héros, est un jeune gendarme en caserne à Carquefou, traînant un mal-être et un problème d'addiction à l'alcool, pour lequel son chef de brigade l'a orienté vers une thérapie, d'autant plus qu'il s'ennuie à Carquefou et souhaiterait plus d'action. Le travail en équipe n'est pas facile non plus, car il est souvent co-équipier d'Hadrien Velganni, alors qu'une vieille rivalité les a montés l'un contre l'autre, et que le conflit couve entre eux. Simon est un peu partagé entre son amie Amandine Doucet, rencontrée dans la salle d'attente de la psychologue - Amandine étant pour sa part tombée sous le charme de la "gueule d'ange" du jeune homme, qui a un grand succès auprès des femmes - et de petites amies qui l'attirent davantage. Toutefois, il accepte de se rendre disponible pour passer quelques soirées avec Amandine et aider cette dernière, très motivée par son projet d'écrire un roman policier.
Au début du roman, nous constatons très vite que le calme de cette ville périphérique de l'agglomération nantaise a fait son temps, dès lors qu'un premier meurtre, odieux et violent, est commis sur une jeune joggeuse, sans mobile apparent. La brigade débute l'enquête, mais le mystère s'épaissit, lorsque deux autres meurtres sont commis, vaguement liés les uns aux autres par des indices ténus - c'est du moins ce que l'intuition de l'adjudant-chef Velganni lui souffle. Tout se complique lorsque Simon devient partie prenante de l'affaire, et qu'on ne sait plus qui croire, ni à qui faire confiance...
J'ai dévoré ce roman, avec une envie tenace de le terminer, j'ai bien sûr eu plaisir à fréquenter au cours de cette lecture des lieux que je connais bien, puisque notre ville est petite, surtout en son centre. La période hivernale lui correspond bien, le froid et le vent la rendent plutôt inhospitalière. Ce récit policier est de facture assez classique, avec un style impeccable et bien rodé, une action bien menée, des pistes habilement distillées - on est à même de penser que presque tout le monde peut être le meurtrier. Toutefois, il est agréablement atypique sur trois points : le récit est intégralement écrit au présent, et, alors que je n'aime pas ça, je l'ai complètement oublié au cours de ma lecture, projetée que j'étais dans l'action ; ensuite, les personnages sont attachants et vraiment bien développés, ils ont leurs qualités, leurs aspects attachants, mais en même temps leurs zones d'ombre, leurs blessures de jeunesse. Enfin, les notations visuelles, les descriptions, sont à la fois brèves et cèdent le pas à l'action, mais en même temps sont très nettes, stylisées, font vivre les lieux. Il en va de même pour les dialogues, toujours au service de l'action.
C'est une lecture que j'ai beaucoup appréciée, et je vais aborder avec enthousiasme son second roman, que j'ai également acheté. Pour moi, ce premier roman dépasse déjà en qualité le cadre d'un roman "local" ou "régional".
Extrait :
"Amandine gravit l'escalier en colimaçon qui mène au deuxième étage du bâtiment abritant les logements de fonction. Elle ne peut réprimer une réflexion intérieure. Comment des officiers censés défendre la justice et l'honneur de la nation font-ils pour vivre avec leurs familles dans de pareils taudis ? Ici, tout respire l'abandon, le manque de budget : les murs transpirent la honte, recouverts de vieilles tapisseries crasseuses et moisies par endroits. Le carrelage émaillé et jauni agonise aussi, livré à lui-même. Les HLM de la banlieue nantaise n'ont vraiment rien à envier à cette caserne." (page 41)
"Personne n'avait jamais été en mesure d'expliquer le geste insensé de son père [le père de Simon]. Aucune lettre d'explication ou d'adieu. Une enquête interne avait bien entendu été diligentée à l'époque, mais elle s'était avérée infructueuse. L'affaire avait été classée. Au sein de son unité, son père était un officier respecté et apprécié : pas la moindre anicroche en trente ans de carrière. Sur le plan personnel, comme tous les couples, ses parents avaient connu des hauts et des bas, mais leur amour s'était transformé avec le temps en une affection profonde et inconditionnelle. Alors, comment expliquer un tel acte ? Un coup de folie lié au surmenage ? L'officier ne comptait jamais ses heures et remplaçait au pied levé les collègues absents." (page 89)
elea2020- Grand sage du forum
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Genre littéraire préféré : dystopies et classiques, littérature russe
Date d'inscription : 02/01/2020
Re: [Duret, Aline] La Loi du talion
Merci @Astazie.
elea2020- Grand sage du forum
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